Affiche française
BASIC INSTINCT | BASIC INSTINCT | 1992
Affiche originale
BASIC INSTINCT | BASIC INSTINCT | 1992
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Basic instinct

Basic instinct

A San Francisco, un ex-chanteur de rock, Johnny Boz, est sauvagement assassiné à coups de pic à glace. L'enquête s'avère délicate car la victime avait aidé à l'élection du maire. C'est donc avec une certaine inquiétude que les supérieurs de la police voient débarquer sur les lieux du crime l'inspecteur Nick Curran. Ce dernier est surveillé par l'IGS depuis qu'il a tué des touristes dans d'étranges circonstances. Les soupçons se portent rapidement sur Catherine Tramell, une ravissante jeune femme, qui a d'ailleurs écrit un roman où elle décrit un meurtre identique. Un jeu de fascination se met en place entre la jeune femme et l'inspecteur Curran.

BASIC INSTINCT | BASIC INSTINCT | 1992

Sexe et violence. Un mélange détonnant dont ne raffole pas Hollywood mais c'est compter sans Paul Verhoeven. Réalisateur hollandais, qui a réussi son passage aux Etats-Unis en réalisant des œuvres importantes et qui sont devenues des classiques ("La Chair et le Sang", "RoboCop", "Total Recall"), Verhoeven était fait pour s'entendre avec le scénariste Joe Eszterhas. Le scénario de Basic Instinct est particulièrement génial et troublant, ménageant de nombreux coups de théâtre déboussolants. Qui est le véritable tueur ? Les suspects sont légions. A commencer par la romancière, Catherine Tramell, une femme séductrice et manipulatrice, interprétée par une Sharon Stone au sommet de sa gloire et de sa beauté. Mais aussi, une psy (Jeanne Tripplehorn), des femmes qui gravitent autour de Tramell au passé criminel chargé… Seule l'identité sexuelle du criminel est évidente.

A sa sortie les critiques ont mis en avant le côté sulfureux du film. Certes, cet aspect fait partie intégrante du film de Verhoeven, mais s'arrêter juste à cela serait passer à côté de nombreux éléments qui en ont fait un des meilleurs thrillers de ces dernières années. A commencer par des références à l'univers d'Alfred Hitchock.
Sharon Stone semble tout droit sortie d'un des films du maître du suspens (on pense à Kim Novak dans "Vertigo"). La première fois que nous la découvrons, c'est assise au bord de la mer, dans sa villa de campagne. Sublimée par le directeur de la photo, Jan De Bont, miss Stone semble tout droit sortie d'un rêve tout en ayant un côté dangereux qui la rend si attirante. Elle arrive ainsi à séduire l'inspecteur Curran, qui est pris entre son amour pour elle et la volonté de découvrir l'identité du tueur. Il n'est qu'à voir comment Catherine Tramell a réponse à tout durant la séquence de l'interrogatoire où "elle n'a rien à cacher". Les femmes dans l'ensemble apparaissent extrêmement dangereuses. Outre la belle écrivain, la psy Beth Garner semble en savoir bien plus qu'elle n'avoue. Un trio amoureux se forme entre Curran et la psy d'un côté, et Trammel et Curran de l'autre. L'inspecteur en vient à douter de l'une puis de l'autre au fur et à mesure de ses découvertes.

La musique du regretté Jerry Goldsmith constitue l'une de ses meilleures compositions, se mariant parfaitement aux images. Dès le générique, nous voilà plongés dans un monde sensuel avec le thème principal envoûtant et une ouverture du film sur un miroir révélant un couple en train de faire l'amour. Une sensualité qui ne quittera pas le film jusqu'au final, nous donnant un indice sur l'identité du tueur. Sans pour autant lever les nombreuses zones d'ombre.
Basic Instinct montre une réeelle fascination pour le Mal. Chaque personnage a d'ailleurs ses défauts, ses mensonges, ses secrets, ses morts. L'intrigue lève des tabous que l'hypocrisie de la morale petite-bourgeoise essaie de cacher. Une part du mal se trouvant en chacun de nous.
A noter une référence à "Hellraiser 2" lorsque le film est diffusé à la télé alors que Nick Curran s'est endormi après avoir abusé de l'alcool.

Porté par un couple en adéquation avec le sujet, Basic Instinct, constitue la rencontre réussie entre Eros (pour les scènes érotiques) et Thanatos (des meurtres sordides et sanglants). Là où se trouve le plaisir, la souffrance et la mort ne sont pas loin, voilà un adage qui s'applique à merveille à ce thriller. Un joyau qui n'a pas fini de briller au firmament du 7eme Art.

BASIC INSTINCT | BASIC INSTINCT | 1992
BASIC INSTINCT | BASIC INSTINCT | 1992
BASIC INSTINCT | BASIC INSTINCT | 1992

* De nombreuses actrices célèbres (Kim Basinger, Michelle Pfeiffer, Mariel Hemingway, Geena Davis et Ellen Barkin) ont refusé le rôle de Catherine Trammel de peur que cela ne nuise à leur image, à cause des nombreuses scènes explicites de sexe.

* Joe Eszterhas a écrit d'autres scénarios dont le cœur de l'intrigue est le sexe : "Sliver", "Showgirls", "Jade", sans retrouver la puissance de "Basic Instinct".

* Des associations gays et lesbiennes s'en sont pris au film durant le tournage, l'accusant (à tort) de donner une mauvaise image de leur communauté.

* Durant la scène de l'interrogatoire, lors du jeu de jambes, où Sharon Stone ne porte pas de culotte, l'actrice a reconnu plus tard qu'elle savait que Verhoeven allait conserver cette scène.

Note
5
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Gérald Giacomini