Affiche française
HOBO WITH A SHOTGUN | HOBO WITH A SHOTGUN | 2011
Affiche originale
HOBO WITH A SHOTGUN | HOBO WITH A SHOTGUN | 2011
Un film de
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oui

Hobo with a shotgun

Hobo with a shotgun

Alors qu’il vient à peine de débarquer en ville, un SDF se rend rapidement compte que seuls les criminels font la loi ici. Gangs, dealers, proxénètes, petites frappes... Les rues sont un véritable terrain de jeu pour toute cette racaille et la terreur sévit pour les sans-abris et autres prostituées qui tentent de survivre dans ce chaos urbain.
Dans cet univers impitoyable où même une majorité des Forces de l’Ordre est corrompue, l’arrivée de ce clochard va peut-être changer les choses...

HOBO WITH A SHOTGUN | HOBO WITH A SHOTGUN | 2011

L'AVIS:

Ah ! L’esprit Grindhouse !!! Que l’on aime ce genre de productions, ces pelloches bis à petits budgets où sexe, violence, trash, gore et grand-guignolesque se mélangent pour donner des œuvres décalées mais ô combien funs !

Un attrait pour ces films d’exploitation qui est revenu en force suite au diptyque de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez : le projet Grindhouse contenant les longs métrages "boulevard de la mort" et "planète terreur".
"Nude nuns with big guns", "run ! bitch run !", "samouraï avenger" ou encore "hell ride" ont fait partie entre autres de la relève du cinéma d’exploitation et, même si tout n’est pas parfait dans ces films (certains s’avéraient même bien en-dessous de nos attentes, nous qui étions désireux de voir dans ces pelloches du mauvais goût, des sujets tabous à gogo etc etc...), nous ne pouvons que nous enthousiasmer de l’arrivée successive de ces productions.

Mais heureusement, dans cette vague de longs métrages estampillés Grindhouse certains films ont réussi à se démarquer et notamment deux qui ont justement été à l’origine des fausses bandes annonces qui reliaient les deux films "boulevard de la mort" et "planète terreur" du tandem de potes Tarantino/Rodriguez. Le plus connu (mais pas forcément le meilleur des deux, la faute à un rythme décousu et à un manque de scènes chocs) est "machete" avec Danny Trejo : un film sur lequel nous ne reviendrons pas aujourd’hui mais qui aura marqué de nombreux cinéphiles adeptes de cinéma de genre vous en conviendrez. Puis, il y a le bien moins médiatisé "hobo with a shotgun" dont il est question dans notre chronique...

Film s’inscrivant dans la catégorie des Vigilante Movie (entendez par là film d’auto-défense ou film de justicier), "hobo with a shotgun" est un pur film d’exploitation réalisé par le canadien Jason Eisener qui était déjà l’auteur de la fausse bande-annonce au même titre.

Un film dans lequel nous retrouvons dans le rôle principal du clochard justicier (le fameux « hobo » du titre) une tête bien connue en la personne de Rutger Hauer.
L’acteur néerlandais (vu auparavant dans "turkish délices", "la chair et le sang", "hitcher" et surtout "blade runner" pour ne citer que ceux-là) n’a jamais vraiment quitté le monde du cinéma même si ses apparitions, parfois très en retrait, dans les années 2000-2010 se font plus volontiers dans des productions à petits budgets.

Un Rutger Hauer en grande forme ici qui nous livre un personnage franc du collier, radical dans ses choix et ses décisions, ne laissant pas place à la pitié pour nettoyer la ville de toute cette vermine.
A coups de fusil à pompe, il va s’en donner à cœur joie et nous livrera quelques headshots bien saignants quand il ne délivrera pas des coups de crosse en pleine gueule !

Face à lui : de véritables criminels endurcis, mais également des petites frappes, des dealers, des proxénètes, des punks anarchistes, des ripoux... Toute une galerie de bien beaux enculés (oui, restons dans l’esprit Grindhouse !) qui sévissent de manière ultra brutale et gore (tête écrasée entre deux voitures auto-tamponneuses, décapitations, pied explosé au maillet, enfants brûlés au lance-flamme, viols...) dans les rues de cette ville qui semble être le reflet satirique de San Francisco (un pont rappelant le Golden Gate nous est montré, sans oublier que la « première ville européenne des Etats-Unis » est en proie à des hordes de SDF qui peuplent les rues une fois la nuit tombée, obligeant la Police locale à les évacuer de la ville chaque matin pour ne pas donner une « mauvaise image » à cette ville très touristique de l’Ouest des Etats-Unis).

Véritable show-man, notre grand-vilain-méchant-pas-beau ici se nomme « The Drake ». Un personnage un brin décalé se prenant pour un Monsieur Loyal, maître de piste de ce grand cirque à ciel ouvert qu’est la rue, orchestrant les numéros de son spectacle sanguinolent avec l’aide de ses deux fils, des petites frappes commettant toutes sortes d’actes odieux (viols, meurtres, bagarres violentes...) sous la protection de leur paternel. Des numéros de « cirque » qui ne font pas dans la dentelle et s’apparentent à des exécutions publiques devant les piétons et habitants de la ville présents au moment des faits. Décapitations, membres broyés, fusillades... Tout y passe et plus c’est sanguinolent et violent et plus notre Big Boss des criminels de la ville en est fier. Fier de proposer ce genre de « spectacle hautement divertissant », persuadé que les citoyens l’en sont reconnaissants... Un malade mental très dangereux et très influent (il a corrompu une grande partie des Forces de l’Ordre et est parvenu entre autres à lancer la population aux trousses de notre malheureux Rutger Hauer...) qui va donner du fil à retordre à notre justicier clochard prêt à en découdre avec toute la famille !

Trash, gore, provocateur, vulgaire mais surtout fun et grand-guignolesque, "hobo with a shotgun" est un véritable défouloir pour tout fan de cinéma bis !
Critique d’une société qui se moque des classes pauvres (mais également où le vice et la corruption sont rois ici), le film de Jason Eisener frappe très fort dans le paysage du film d’exploitation et renvoie la majeure partie de ses concurrents au vestiaire !

Débutant tel un western (un vieux train arrive en ville sous une musique typée farwest avec à son bord notre « héros malgré lui » aux allures de cowboy solitaire), histoire de nous montrer rapidement que nous avons affaire ici à un loup solitaire qui va jouer les justiciers dans sa nouvelle ville, "hobo with a shotgun" va rapidement nous dévoiler son esprit Grindhouse et ce, sans temps mort. Les bagarres ultra-violentes, les meurtres très graphiques (même si certains effets spéciaux peuvent parfois sembler risibles, à l’instar de la première décapitation avec sa tête en plastique et son sang bien vilain, l’ensemble se laisse bien voir et les scènes sont parfois très gores), les échanges de bastos et les joutes verbales à base d’insultes et grossièretés se succèdent à un rythme effréné (peut-être ce qu’il manquait à "machete" justement), toujours dans cet esprit grand-guignolesque bienvenu !

Si nous devions comparer le film à un autre long-métrage sorti dans cette même période (oui je sais, quand on parle d’SDF, on pense inévitablement à "street trash" sorti en fin des années 80...), ce serait probablement le très bon "bounty killer" sorti en 2013... Ou encore pourquoi pas le surprenant "turbo kid" sorti en 2015 (sur lequel d’ailleurs Jason Eisener est justement producteur exécutif...) !

Alors oui, certains effets visuels font parfois un peu kitsch (mais cela renforce ce côté Grindhouse et production à petit budget) et le film se termine assez brutalement vous en conviendrez (d’ailleurs une fin alternative, plutôt sympathique, est disponible sur l’édition dvd de Tf1 Vidéo) mais n’allons pas faire la fine gueule face à cette production clairement réussie qui vous fera passer un agréable moment devant votre téléviseur entre potes !

HOBO WITH A SHOTGUN | HOBO WITH A SHOTGUN | 2011
HOBO WITH A SHOTGUN | HOBO WITH A SHOTGUN | 2011
HOBO WITH A SHOTGUN | HOBO WITH A SHOTGUN | 2011

A noter également pour les fanatiques du film "subconscious cruelty" qu’avant de le voir à la photographie de "the theatre bizarre" ou encore de "we are still here", Karim Hussain a également été directeur de la photographie sur le film de Jason Eisener.

Note
5
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David Maurice