Affiche française
HARLEQUIN | HARLEQUIN | 1980
Affiche originale
HARLEQUIN | HARLEQUIN | 1980
Un film de
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oui
Musique de

Harlequin

Harlequin

Dark Forces

Homme très occupé, obsédé par sa carrière, le sénateur Rick Rast néglige sa femme Sandra et son fils Alex, atteint d'une grave leucémie. Un soir, un mystérieux inconnu parvient à entrer dans sa propriété, pourtant très bien protégée. Il prétend pouvoir guérir Alex de sa maladie et réussi à réaliser ce miracle. Qui est-il ? Que veut-il ? Est-il réellement investit de pouvoirs magiques ou n'est-ce qu'un illusionniste, un manipulateur ?

HARLEQUIN | HARLEQUIN | 1980

L'AVIS :

Le cinéma fantastique australien s'est toujours démarqué de ses confrères de par son approche originale, étrange et souvent poétique. Des films tels "Pique-nique à Hanging Rock", "La Dernière Vague", "Next of Kin", "Wake in Fright", "Patrick" ou même "Razorback" ont marqué les spectateurs car ces films leur proposaient quelque chose de neuf, des décors naturels originaux et une atmosphère qui sortait de l'ordinaire. Doit-on évoquer la saga Mad Max de George Miller ? Ou plus récemment des titres comme Wolf Creek ? Bref, l'Australie propose bien souvent des œuvres atypiques qui sortent du lot et ce n'est pas Harlequin, film réalisé par Simon Wincer en 1980, qui va venir contredire cet état de fait. Original, déroutant, étrange, ovniesque sont autant d'adjectifs qui conviennent à ce film on ne peut plus curieux et insolite.

Sa première particularité est qu'il peut clairement être vu comme une transposition moderne de l'histoire de Raspoutine, célèbre guérisseur russe invité à la cour du tsar Nicolas II et de son épouse Alexandra Feodorovna afin de tenter de guérir leur fils Alexis, jeune héritier atteint d'hémophilie. Son succès et ses "pouvoirs" lui valurent d'être accepté à la cour du tsar et de pouvoir exercer son influence auprès de la famille royale, avant de finir assassiné lors d'un complot préparé par des membres de l'aristocratie. Les ressemblances entre cette histoire et le film de Simon Wincer sont plus que frappantes. Dès le début du film, on assiste à la fête d'anniversaire d'un petit garçon chauve, qu'on devine atteint de leucémie. L'enfant n'est autre que le fils du sénateur Rick Rast (anagramme de Tsar au passage). Une introduction atypique, qui nous plonge dans ce qu'on pourrait croire être un drame familial mais dont la présence d'un curieux clown fait déjà naître un petit sentiment d'étrangeté. Un simple sentiment qui va vite se muer en atmosphère dès la scène suivante, dans laquelle un mystérieux inconnu, vêtu d'un curieux accoutrement, apparaît comme par enchantement au balcon de la chambre de l'enfant, et explique qu'il va le guérir de sa maladie.

Ce drôle de personnage s'appelle Gregory Wolfe et il semble en effet doté de pouvoirs magiques puisque par simple apposition d'une main, l'enfant du sénateur est guéri. L'habileté du réalisateur Simon Wincer avec Harlequin et son mystérieux héros est que, jamais, il ne donnera d'explication aux étranges dons dont il semble bénéficier, ce qui permet au film de conserver son ambiance énigmatique et nébuleuse tout au long du déroulement de l'histoire. Au spectateur de se questionner : est-il un nouveau Messie ? Un illusionniste de génie ? Un usurpateur ? Un extra-terrestre ? Un ange venu du ciel ? Ou au contraire, son apparente gentillesse cache-t-elle de sombres dessins ? Autant de questions qui n'auront pas franchement de réponses au final et c'est bien ce qui rend Harlequin assez fascinant dans son approche et son mélange de politique et de fantastique. L'acteur Robert Powell est franchement parfait dans ce rôle et les diverses costumes qu'il arbore à chacune de ses apparitions participent pleinement instaurer durablement l'atmosphère étrange qui régit l'ensemble du film. Dans le rôle du sénateur Rick Rast, on trouve l'acteur David Hemmings, que les fans des Frissons de l'Angoisse de Dario Argento connaisse bien. Un sénateur qui va vite être dépassé par les événements et par la présence de Gregory Wolfe au sein de sa demeure, ce dernier se faisant clairement une place de choix au sein d'une cellule familiale éclatée.

La thématique politique est bien mise à contribution, avec cette disparition d'un sénateur mort apparemment de noyade, ce qui n'est pas forcément l'avis de Gregory justement, qui pense plus à un meurtre camouflé. Un avis et une implication familiale qui ne sera pas du goût des politiques accompagnant le sénateur Rast, qui voient en Gregory une menace, un danger réel. L'imbrication des éléments politiques et du fantastique est faite de manière feutrée et intelligente, et dynamise de plus en plus le rythme du film au fur et à mesure de sa progression. Réalisé en 1980, il est certain que les costumes du héros et certains effets-spéciaux ont pris un petit coup de vieux. Il n'empêche, Harlequin possède un véritable pouvoir de fascination et devrait satisfaire les amateurs de fantastique intelligent et raffiné.

HARLEQUIN | HARLEQUIN | 1980
HARLEQUIN | HARLEQUIN | 1980
HARLEQUIN | HARLEQUIN | 1980

* Disponible en combo DVD + BR + LIVRET chez RIMINI EDITIONS

Encore une très belle édition de chez Rimini, avec un master très propre et sans défaut apparent. Le film est proposé en VF et VOSTF DTS 2.0, dans un luxueux digipack trois volets sous fourreau.
Niveau bonus, on a le traditionnel livret de Marc Toullec (20 pages) ainsi que :
- Interview de Kim Newman, critique de cinéma
- Interview de Robert Powell et David Hemmings
- Interview de Simon Wincer, du producteur Antony I. Ginnane, du scénariste Everett De Roche et du comédien Gus Mercurio
- La bande-annonce

Note
4
Average: 3.4 (1 vote)
Stéphane Erbisti