VFW

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Des anciens vétérans de guerre américains ont pris l’habitude de se retrouver dans leur petit bar nommé VFW (pour « Veterans From War ») pour se remémorer des souvenirs et rigoler autour de verres ou de parties de billard. Alors que la ville est devenue le territoire de dealers et de drogués, que la Police n’est plus que l’ombre d’elle-même et que rien ne semble vouloir changer le quotidien des malheureux habitants abandonnés dans cet environnement des moins rassurants, nos anciens soldats profitent de leurs retraites gaiement jusqu’à ce qu’une junkie choisisse leur pub pour se réfugier.
Pourchassée par une bande de dealers mais également de drogués à qui ils ont promis de la drogue en échange du butin qu’elle a dérobé, la jeune Lizard s’est finalement cachée au bon endroit. En effet, nos anciens vétérans de guerre au Vietnam et en Corée n’ont rien perdu de leur courage et de leur façon de se battre. S’ensuit alors une nuit sanglante durant laquelle les divers assauts des dealers et des drogués du quartier seront synonymes de bagarres violentes et d’accumulation de cadavres…

VFW | VFW | 2020

L'AVIS:

Quand tu as quelques gueules du cinéma de genre que sont Fred Williamson, Stephen Lang, William Sadler ou encore Martin Kove et que tu as « Fangoria » qui s’affiche en tant que producteur dès le début du générique de début (pour celles et ceux qui ne sont pas des aficionados du genre, Fangoria est un magazine mensuel américain spécialisé dans le cinéma fantastique et le cinéma d’exploitation), tu te dis qu’il faut rapidement s’intéresser à ce long-métrage datant de 2020 et étrangement entré discrètement sur le territoire français.

Car oui, après pourtant un passage par le Fantastic Fest et le festival de Sitges, nous n’avions que très peu entendu parler de ce film et ce n’est pas son passage par le FEFFS (Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg) qui a délié les langues de celles et ceux ayant pu le voir dans la capitale alsacienne.
C’est finalement lors de sa sortie en dvd, accompagnée d’une mise en avant de l’affiche et de la bande-annonce sur le Net, que nous allons véritablement en entendre parler et commencer à s’intéresser à ce film américain dont la jaquette du dvd laisse présager un bon petit défouloir drôle, nostalgique et saignant durant lequel le cerveau pourrait rester en mode OFF.

Réalisé par Joe Begos à qui l’on doit "Almost human" et "Bliss" (des films loin d’être mauvais sans être transcendants), "VFW" arrive sur horreur.com et c’est l’heure de vous dire ce que la Rédaction en a pensé.

Avec son scénario qui fait indéniablement penser à "Assaut" de John Carpenter (on troque ici le commissariat par un bar d’anciens vétérans de l’armée américaine), le film de Joe Begos joue par contre la carte de l’humour et du sanguinolent pour nous offrir une sorte de produit sentant bon les années 80 et l’esprit Grindhouse.

Passé un premier quart d’heure poussif durant lequel nos soldats retraités discutent devant des pintes accoudés à un bar et nous distillent des dialogues guère intéressants (pour ne pas dire chiants), le film va s’accélérer quand notre jeune Lizard va pénétrer dans le pub et rameuter les drogués et dealers du coin.
A partir de ce moment, le rythme va s’accélérer et l’histoire va basculer dans le home invasion avec ces attaques venues de l’extérieur qui vont donner lieu à des meurtres violents et saignants, malheureusement filmés un peu trop hâtivement et très souvent dans la pénombre (l’action se déroule de nuit du début à la fin du film), ce qui nous empêche de lire certaines scènes de baston qui apparaissent alors très brouillonnes. Ajoutez à cela des couleurs rouges et bleues redondantes dans le film (les couleurs à l’intérieur du pub permisent par des néons) ainsi qu’une image granuleuse (volontaire pour donner ce côté « vieux » à la pellicule) et vous obtenez là un film qui n’est pas si facilement lisible. Un résultat quelque peu dommageable.

Comme dans beaucoup d’autres films nous présentant un home invasion, il ne faut pas trop chercher du côté du scénario qui bien souvent se résume à un seul mot : la survie. J’entends déjà les « Rooooo il exagère, il y a des home invasions qui sont bien plus recherchés que cela » (On pense bien évidemment aux cultes "American nightmare", "Les chiens de paille" et "Black christmas", aux frenchies "A l’intérieur" et "Ils", à l’excellent "You’re next" ou encore au phénomène "The collector") mais il faut bien reconnaître que ce n’est pas le genre proposant généralement le plus d’originalité. Ici nous serions plus du côté du film quelque peu paresseux dans le traitement de son histoire justement : l’objectif est surtout de repousser les assauts des dealers et des drogués, de compter les cadavres et de voir qui va y passer dans notre petit groupe d’encerclés.

Alors oui, même si paresseux sur son intrigue et redondant dans certaines scènes, le film reste assez fun, drôle par moments (si on en oublie pas mal de petits pétards mouillés principalement dans les dialogues qui ne font pas toujours mouche) et rythmé.
Une bisserie sympathique avec des acteurs vus à de nombreuses reprises dans ce genre de cinéma (qui a parlé de "Expendables" du pauvre ? Rooooooo ! En tout cas ils ont des sacrés trognes nos amis et ça ça nous plait !) et qui font un come-back ensemble pour dézinguer du petit jeune écervelé dans des confrontations énergiques « vieux VS jeunes » qui ne manquera pas de nous faire sourire (le fait de jouer sur le côté « âgés » de nos courageux anciens briscards qui montrent quelques faiblesses/barrières physiques lors des bagarres malgré une envie d’en découdre avec ces petits cons dehors amusera par moments).

Du côté des effets spéciaux, nous aurons droit à quelques joyeusetés telles que des headshoots, démembrements à la hache, éclatages de cranes et autres effusions sanglantes (mention spéciale pour la mort de la bras-droit de notre chef des dealers qui se verra transpercée à deux reprises par le manche d’un drapeau) qui nous rappellent que nous sommes sur une production Fangoria.
Les SFX sont corrects et surtout jamais en CGI (une bonne chose, Joe Begos tenant vraiment à retranscrire son cinéma préféré des années 70-80) mais malheureusement comme déjà dit souvent mal mis en valeur du fait de peu de lumière dans le film. Du côté des armements, il y a pourtant de quoi faire entre les armes à feu, les couteaux, les haches et même une scie circulaire portative ! Une semi-déception donc que nous ne puissions pas jouir correctement du travail effectué sur les effets sanglants...

Fangoria nous a proposé de bien belles surprises par le passé telles que le très sympathique "Dead meat", l’excellent "Moi zombie : chronique de la douleur", la renaissance gore de la saga des Puppet Master avec "Puppet master : the littlest Reich" ou encore le rafraîchissant et rythmé "Satanic panic".
Nouvelle production avec "VFW" dans un tout autre registre donc !

Même si le film ne restera pas dans les mémoires en raison de ce côté vu et revu, on ne peut lui enlever certains bons points positifs. Fun par moments, énergique et généreux dans ses confrontations (combats violents, scènes sanglantes), il est « juste » dommage que le film de Joe Begos ne soit pas plus palpitant et original dans son scénario, se loupe sur de nombreuses séquences voulues drôles (les 10-15 premières minutes du film sont vraiment ennuyeuses) et surtout soit trop mal lisible (image sombre et granuleuse, lumières bleues et rouges de néons…), son principal défaut assurément.

Un film loin d’être mauvais mais « vite vu vite oublié » dirons-nous.

VFW | VFW | 2020
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Bande-annonce
Note
3
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David Maurice