Ultimate patrol
The objective
Un agent de la CIA est envoyé en Afghanistan afin de retrouver un informateur local. Accompagné d'un détachement de l'armée, il sillonne le désert à sa recherche, mais très vite des évènements troublants perturbent l'avancement de la mission et la troupe ne reconnaît plus les lieux...
Métrage intriguant aux qualités évidentes, "Ultimate Patrol" – titre français d'une rare débilité – déçoit malheureusement au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue. Si autrefois, la touche indé donnait à n'importe quel film d'horreur une couleur originale et suscitait de la part du spectateur un attrait que les grosses machines n'avait pas, aujourd'hui, celui-ci n'est plus dupe ; budget ou pas, indé ou pas, un mauvais film – ou comme ici, un film raté/gâché – reste un mauvais film.
Alors tout commence plutôt bien ; acteurs convaincants, décors dépaysants bien mis en valeur, et bien sûr mystère qui tient en haleine... Mais au bout d'une heure, le film n'a pas bougé d'un iota en dehors de la disparition de plusieurs personnages, or si l'aspect contemplatif dénotait dans le bon sens pour un film de guerre, le climax se fait méchamment attendre. D'ailleurs, il n'aura pas lieu car, alors que l'on commence à comprendre où le cinéaste veut en venir, la dernière partie est expédiée gauchement tout en proposant un épilogue gratuitement énigmatique – trip à la "2001" inside. Sans attendre pour autant une révélation qui bouleverserait le cinéma de genre, d'autant qu'on commençait à trouver le temps long révélant finalement la faiblesse du scénario, on aurait pas craché sur un truc qui tienne un tant soit peu la route.
Ceci-dit, comme je l'ai dit plus haut, "Ultimate Patrol" n'est pourtant pas dénué d'intérêt. Si la réalisation est plutôt sage – m'enfin pour un mec responsable de "Blair Witch" c'est pas mal – le forme est assez soignée pour recevoir notre adhésion. De même, l'absence d'esbroufe que l'on pouvait craindre de sa part est un plus évident, le réalisateur n'hésitant pas à se mettre totalement en retrait au profit de bons acteurs et de l'histoire (même si c'est l'élément qui pêche). Le rythme du métrage est lui aussi fort appréciable même si certains s'ennuieront ferme, et s'il ne s'était pas révélé au final aussi faible, on aurait sans aucun doute considéré cela comme un véritable atout.
Ainsi, on a plutôt affaire à un joli gâchi, non pas que scénaristiquement on supputait un grand film, la forme était assez convaincante pour laisser présageait du bon. Evidemment, le visionnage terminé et malgré toute la bonne volonté du monde, on ne peut que revoir sa copie...