Tortured - the
Tortured - the
Craig et Elise Landry vivaient le parfait amour avec leur fils Benjamin jusqu’à ce que ce dernier se fasse kidnapper et tuer par un psychopathe.
Alors que la police identifiera le ravisseur du jeune garçon, elle découvrira également à sa grande surprise de nombreux restes d’enfants...
Jugé pour ces meurtres et plus particulièrement pour celui du petit Benjamin, celui que l’on voit alors comme un malade mental écopera d’une peine inacceptable dans le sens où celui-ci aurait la possibilité de sortir au bout de 10 ans de prison pour bonne conduite...
Petit film lorgnant entre le thriller et le torture porn, passé quasi inaperçu par chez nous, "the tortured" tenta pourtant de se faire une petite place au niveau des DTV grâce notamment à une jaquette dvd aguicheuse (une tête à l’envers portant un masque à gaz) et à une mention « par les producteurs de Saw » qui, il est certain, devait attirer les fans de cinéma fantastique nous ayant rejoint au début de ce nouveau siècle.
D’ailleurs, "the tortured" retiendra l’attention des fans les plus assidus par le biais d’un casting prometteur sur le papier.
On y retrouve en effet dans la peau d’Elise la charmante Erika Christensen (actrice américaine vue dans "traffic" de Steven Soderbergh, "swimf@n", "riding the bullet" ou encore "flight plan") et dans celle de Craig le beau gosse Jesse Metcalfe (acteur et mannequin américain vu dans la série "desperate housewives" et la suite de la série culte "Dallas").
Mais c’est surtout la présence de Bill Moseley (acteur et producteur américain ayant incarné notamment Chop Top dans "massacre à la tronçonneuse 2", Otis Driffwood dans "la maison des mille morts" et "the devil’s rejects", Johnnie dans "la nuit des morts vivants" de Tom Savini ou encore Deadite Captain dans "evil dead 3 - l'armée des ténèbres", sans oublier ses passages dans "le couvent", "babysitter wanted", "halloween 2007" de Rob Zombie, "repo ! the genetic opera" ou encore "massacre à la tronçonneuse 3D") au sein du casting qui attirera les fans de cinéma fantastique de la première heure ! Une apparition certes un brin rapide (je n’en dirai pas plus) mais c’est toujours cela de pris !
Même si au final ce casting aguicheur ne casse pas des briques devant la caméra (hormis l’inquiétant Bill Moseley qui joue le rôle du tueur d’enfants, sadique et un brin taré chez lui mais terriblement stoïque au tribunal), la faute notamment à une Erika Christensen qui fait preuve tantôt d’un sens de l’exagération désolant et tantôt au contraire d’un manque d’intonation (cette scène où son mari fait une chute en camion dans un ravin ne semble pas plus que cela l’effrayer...), il faut bien avouer cependant que ce "the tortured" n’est pas exempt de qualités et montre deux-trois belles petites choses que votre rédacteur n’attendait peut-être pas au tournant, persuadé d’avoir entre les mains un nouveau film estampillé « saw-like » sans grand intérêt.
Découpé en deux parties bien distinctes, "the tortured" nous propose dans un premier temps tout ce qui fait la spécificité d’un thriller ou d’un film de tueur fou (visite de l’antre d’un psychopathe, séquence de tribunal, élaboration d’un plan d’enlèvement...).
Une première partie qui plante le contexte : l’enlèvement du jeune Benjamin, le désarroi et la panique de ses parents, la découverte macabre de la police au domicile du psychopathe, la sentence au tribunal : bref, des séquences qui jouent la carte de l’émotion, qui traduisent la détresse d’une famille face à un psychopathe de la pire espèce et une justice trop clémente. Rien de plus logique donc de penser à la vengeance, à l’envie de se faire justice soi-même, et c’est sur la préparation et la concrétisation d’un kidnapping de ce psychopathe par les parents du défunt Benjamin que se finira cette première partie.
Vu comme cela, on pourrait penser que ces premières dizaines de minutes de film plantent sympathiquement le décor, entre tristesse et haine, entre drame et vengeance. Et pourtant force est de constater que malheureusement c’est dans cette première partie de film que nous trouvons le plus de défauts... et pas des moindres en ce qui me concerne...
Ralentis incessants en début de film rappelant certains clichés de téléfilms fauchés et flash backs trop nombreux (pour nous montrer à quel point Benjamin était tout pour ce couple notamment) donnant l’impression d’un remplissage pour s’assurer de dépasser au final les 1h15 de long-métrage, "the tortured" peine à convaincre dès ses dix premières minutes qui donnent à cette petite série B un rendu très téléfilm vraiment dommage.
Mais le véritable problème réside dans la crédibilité de certaines situations (une facilité déconcertante à voler un fourgon cellulaire ; ce même fourgon cellulaire qui subit quelques secondes après un accident de la route phénoménal mais donc le chauffeur ressort indemne...) voire même de certaines attitudes ou comportements de protagonistes. On pourra notamment citer Elise, la mère de famille endeuillée campée par une Erika Christensen peu convaincante, sans oublier cet ambulancier qui laisse partir son collègue Craig avec les fruits d’un vol dans une ambulance en lui disant un truc du genre « j’espère que tu ne feras pas de connerie », ou encore ce policier qui cherche le petit Benjamin dans l’obscurité du sous-sol semi-enterré du psychopathe alors qu’il suffirait simplement d’ouvrir le rideau du larmier pour voir un peu plus clair là-dedans (bon, après ça amène une petite touche glauque à l’antre du serial killer et ça permet un jumpscare plutôt réussi ensuite...).
Des impardonnables soucis de crédibilité qui continueront dans la seconde partie malheureusement (vous baiseriez vous à l’étage alors que vous venez de séquestrer le tueur de votre enfant juste en dessous ???) et se ponctueront par un final quelque peu tiré par les cheveux dont je tairai l’effet de surprise pour éviter tout spoiler malvenu ici.
Arrive ensuite une seconde partie de film plus teintée « torture porn ». Plus sombre, cette seconde moitié de "the tortured" est la partie viscérale tant attendue par les personnes venues chercher ici un film de torture, de sadisme et de vengeance.
Avec ses quelques scènes de tortures qui s’enchaînent avec un rythme soutenu et provoqueront de sympathiques frissons chez le spectateur (un moment difficilement soutenable qu’est cette scène où une seringue est plantée violemment dans le tympan de la victime), "the tortured" porte bien son nom et nous livre là des tortionnaires en herbe très sadiques et fourmillant de bonnes idées pour torturer leur victime. Brûlures (en gros plans), écrasement d’os dans un étau, privations successives d’oxygène, éventration et extirpation de viscères sont de la partie ici pour vous offrir des séquences de tortures parfois mémorables.
Une seconde partie qui nous peint également ici, chose intéressante, des tortionnaires pas si sereins et sûrs de leurs actes. Entre problèmes de conscience, peurs et doutes, nos tortionnaires d’un jour se remettent en question à tour de rôle (Elise doute pour finalement être celle qui va booster son conjoint pour poursuivre leur terrible vengeance). Une variante intéressante ici qui montre une certaine originalité dans ce qui aurait pu être un banal film de tortures comme on en voit si souvent de nos jours dans le paysage fantastique.
Dommage cependant que cet aspect psychologique relatif aux tortionnaires ne soit pas plus fouillé dans cette seconde partie qui va rapidement découler sur un final certes inattendu mais terriblement tiré par les cheveux comme déjà dit précédemment...
Au final, "the tortured" n’est pas un mauvais film, loin de là. Certes, le long-métrage de Robert Lieberman souffre de nombreux défauts (une première partie aux allures de téléfilm quelque peu fauché, des incohérences et un manque de crédibilité flagrant, une héroïne pas suffisamment convaincante, un final un brin exagéré) mais parvient toutefois à nous procurer quelques sympathiques moments de frissons dans certaines séquences de tortures. Ceci sans oublier que le film nous gratifie d’un rythme fort soutenu (d’autant plus que le film dure environ 1h20) et d’une variante psychologique bienvenue du côté des tortionnaires, même si cette dernière n’est peut-être pas assez développée et se retrouve écourtée par un final arrivant un brin trop vite dans notre récit...