SICK
SICK
Alors en pleine pandémie de Covid, Parker et Miri décident de s’isoler toutes les deux dans un grand chalet au bord d’un lac, loin de tout le stress lié au virus.
Une fois sur place, les deux jeunes femmes profitent de ce calme retrouvé jusqu’à ce qu’un mystérieux individu pénètre dans la maison, un couteau à la main…
L'AVIS:
Habitué des séries ("New York police blues", "Z nation", "Chicago police department", "The originals", "Black summer"…) , John Hyams avait déjà réalisé quelques longs métrages ("Universal soldier : Regeneration", "Universal soldier : Le jour du jugement", "Alone"…) avant de s’atteler à ce fameux "Sick" dont il est question ici.
Entré par la petite porte dans notre pays, "Sick" a été écrit majoritairement par Kevin Williamson, l’homme derrière toute cette vague de néo-slashers ayant déferlé sur nos écrans dans la fin des années 90, "Scream" et "Souviens toi… l’été dernier" en tête.
Un film qui porte bien sa patte d’ailleurs avec ce tueur utilisant le téléphone pour s’annoncer et cette introduction qui n’est pas sans rappeler le film phare des années 90 de Wes Craven. D’ailleurs, à la manière de l’introduction devenue culte de "Scream", le film de John Hyams est un slasher sous forme d’home invasion. Aucun doute, Kevin Williamson revient à ce qui a fait son succès dans les Nineties.
La grosse différence ici est que le film nous plonge dans ce contexte si particulier que nous avons toutes et tous vécu lors de la pandémie de Covid. Car oui notre histoire se déroule en Avril 2020, alors que ce fameux virus est en train de faire des ravages un peu partout sur le Globe.
Le contexte idéal pour élaborer un slasher movie car le comportement des gens à ce moment s’y prêtait volontiers pour imaginer un scénario simple et réaliste. Entre l’envie de s’isoler loin de tout en campagne ou en forêt (ce qui plait généralement aux tueurs qui peuvent alors s’en donner à cœur joie sans être gênés par le voisinage) ou encore cette paranoïa et cette méfiance qui règnent (là encore cela sert volontiers au scénario de ce genre de film pour tromper le spectateur et pourquoi pas générer des twists et coups de théâtre en tous genres…), le cadre est rapidement planté pour "Sick".
Nous avons donc droit à deux amies qui partent s’installer quelques temps dans un chalet au bord d’un lac (c’est cliché mais bon on aime tant les lacs nous les fantasticophiles…) et dont la première maison habitée est située à 3km de là (le sentiment d’isolement est bien présent). Puis on rajoute un homme à ce duo de filles pour donner un peu de fil à retordre à notre tueur, on leur retire leurs téléphones portables et on crève leurs pneus de bagnoles pour définitivement les isoler du Monde et c’est parti pour une belle nuit en perspective (car oui le film se déroule en grande partie la nuit, ce qui renforce ce sentiment de peur et d’insécurité) durant laquelle nous aurons droit à de nombreuses tentatives de meurtres mais également à quelques jumpscares prévisibles (le coup du tueur qui passe son bras par la fenêtre alors que la victime est sur le toit était téléphoné, tout comme le moment où notre tueur que l’on pensait mort se relève soudainement pour attraper sa proie…).
Vous l’aurez compris par le ton utilisé dans le précédent paragraphe : les clichés du slasher movie sont bien présents et le film en regorge à la pelle. Mais cela n’empêche pas au long-métrage de John Hyams d’être divertissant grâce principalement à un rythme soutenu.
Les scènes d’attaques tout d’abord sont nerveuses et plutôt bien orchestrées. « Energique » et « nerveux » sont clairement les deux mots qui me viennent en tête pour qualifier le montage de "Sick" et ce sont indéniablement ces confrontations dans l’appartement au tout début du film ou dans ce chalet luxueux par la suite qui vont donner un réel intérêt au film de John Hyams. Des scènes d’agressions ponctuées par quelques coups de lames mais également des lancers d’objets divers se trouvant dans le chemin (le tueur, à la manière de Ghostface, s’en prend plein la gueule par moments), le tout sous des cris de terreur et de douleur. Nous sommes en effet face à un tueur coriace qui ne lâche pas si facilement, virevoltant de pièces en pièces pour attraper sa proie, défonçant les portes et balançant ses proies d’un coin de la salle à l’autre façon Jason Voorhees et Victor Crowley.
Mais là encore nous pourrons nous dire « Mais pourquoi celui-ci n’a-t-il pas éliminé ses victimes alors qu’elles dormaient paisiblement étant donné qu’il était rentré dans la maison pendant leur sommeil ? » Hé oui, une question que l’on se pose très souvent dans les slasher movies… Faire durer le film bien évidemment est la première raison à cela mais dans ce cas pourquoi ne pas avoir fait en sorte que nos jeunes fêtards soient déjà réveillés au moment où l’individu pénètre dans la maison pour éviter justement des meurtres en plein sommeil et rendre ainsi cela plus crédible ?... Au lieu de cela nous avons un tueur qui prend tranquillement le temps de se balader dans le chalet et retirer les téléphones portables pour finalement en venir à ce qu’il est venu faire initialement : zigouiller…
Autre chose qui marque comme bien souvent, nous nous demandons comment cet individu ne parvient que très rarement à toucher ses proies avec sa lame et comment les victimes parviennent si facilement à lui échapper bien souvent (soit en leur balançant un truc à la gueule, soit en leur plaçant un coup de pied bien placé)… « Les joies du slasher movie » pourra-t-on dire une fois de plus… Avec trois potentielles victimes, il ne faut surtout pas les liquider trop vite sinon le générique de fin pointerait le bout de son nez beaucoup trop tôt…
Vous l’aurez compris, les scénaristes et le réalisateur vont donc faire durer leur film, jouant au jeu du chat et de la souris, évitant de faire tuer trop vite la bonne copine pour donner encore quelques scènes d’affrontements et faisant s’échapper la principale protagoniste de ce chalet devenu trop dangereux pour aller voir un peu du côté du lac (la scène du radeau où Parker tente d’échapper aux coups de lame de son agresseur qui viennent de sous l’eau permet une tension quelque peu palpable) et de la fameuse maison située à 3km d’ici…
Bien que nous soyons face à un long-métrage très bien réalisé (la casting est propre, les scènes d’attaque plutôt bien chorégraphiées, le rythme soutenu et la tension palpable par moments), il faut bien avouer qu’il n’a rien de bien transcendant/original durant une grande partie du film donc et il faudra réellement attendre le dernier chapitre durant lequel un invité mystère fait son apparition et où l’on en apprend plus sur l’identité de notre tueur (je n’en dirai pas plus) pour y voir enfin une petite tentative sympathique de sortir des sentiers battus.
Au final, "Sick" n’est pas du tout un mauvais film mais ce dernier souffre clairement d’un manque d’originalité, tant de slasher movies flirtant avec le home invasion étant déjà passés par là dans les années 2000/2010/2020… C’est dommage que le film sorte des sentiers battus en utilisant ce contexte si spécifique de la pandémie de Covid qu’en toute dernière partie de métrage car un peu plus d’originalité dans la première heure, ou ne serait-ce que des jumpscares efficaces ou de réelles scènes choc, aurait permis au film de rester dans les mémoires.
Au lieu de cela, nous avons eu droit certes à un film plutôt efficace dans l’ensemble mais qui va malheureusement tomber dans l’oubli quelques mois après son visionnage, l’absence de scènes mémorables en étant la principale raison.