Affiche française
Rêves sanglants | Sender - the | 1982
Affiche originale
Rêves sanglants | Sender - the | 1982
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oui
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Rêves sanglants

Sender - the

Un jeune homme amnésique essaye de se noyer dans un lac. Il est admis dans un centre psychiatrique et mis sous la responsabilité du docteur Gail Farmer. Baptisé "John Doe #83", le patient semble posséder un curieux pouvoir : il aurait la possibilité d'envoyer ses rêves et cauchemars dans l'esprit d'autres personnes. Tout comme de nombreux autres patients du centre, Gail Farmer est victime d'hallucinations troublantes et ne parvient plus à distinguer la frontière entre rêve et réalité. Elle est persuadée de parler à la mère de son patient, qui lui affirme que son fils est une réincarnation du Christ. Seul problème, la mère de "John Doe #83" est morte depuis cinq jours...

Rêves sanglants | Sender - the | 1982

L'AVIS :

Avant de passer derrière la caméra, Roger Christian a été chef décorateur sur "Star Wars 4 - Un Nouvel Espoir", ce qui lui valut de rempoter l'Oscar dans cette catégorie. Il a également participé à "Alien, le huitième passager" en tant que directeur artistique. En 1982, après avoir mis en scène deux courts-métrages, il réalise son premier film, à savoir ce "Rêves Sanglants" qui fût présenté au festival d'Avoriaz en 1983. Une entrée en matière plutôt réussie, mais qui n'offrit pas une grande renommée à son réalisateur, qui ne parvient pas par la suite à nous proposer d'autres films vraiment intéressants. On lui doit tout de même le nanaresque "Battlefield Earth" en 2000 avec John Travolta ou le film de science-fiction "Stranded" avec Christian Slater en 2013.

Film à caractère fantastique comportant quelques scènes horrifiques, "Rêves Sanglants" se montre assez intéressant et intrigant, de par son scénario qui fait se percuter rêve et réalité, deux ans avant que Freddy Krueger ne devienne le roi de ce type d'interconnections. Le terme télépathie est également prononcé au cours du film, ce qui peut aussi nous faire penser que le scénariste Thomas Baum s'est inspiré de "Carrie au Bal du Diable" (1976) ou de "Patrick" (1978) entre autres. La séquence introductive est particulièrement attractive et donne envie de poursuivre le film et d'en savoir plus : un jeune homme (Zeljko Ivanek) se réveille dans un bois et se dirige vers un lac. Là, au milieu des vacanciers, il met dans son blouson plusieurs pierres assez lourdes et s'enfonce dans les eaux du lac. Une tentative de suicide qui ne va pas à terme et qui conduit notre mystérieux inconnu en hôpital psychiatrique.

On fait alors connaissance avec le second personnage principal, le docteur Gail Farmer, interprétée par Kathryn Harrold, qu'on a vu par la suite au côté d'Arnold Schwarzenegger dans "Le Contrat". Ce médecin se montre assez empathique car elle s'occupe bien de ses patients, et refuse de les soumettre aux séances d’électrochocs préconisaient par son supérieur. Elle va avoir fort à faire avec le nouvel arrivant, baptisé John Doe #83, qui est amnésique, et qui a le don d'envoyer ses rêves et cauchemars dans l'esprit d'autres personnes, d'où le titre original du film, The Sender. Victimes d’hallucinations qu'elle ne comprend pas et qu'elle pense être réelles, la psychiatre va peu à peu faire le rapport avec John Doe #83, notamment après avoir parlé avec la mère du jeune homme, jouée par Shirley Knight, assez malaisante ici. Celle-ci lui explique que son fils serait une réincarnation du Christ et l'avertit qu'elle courre un grave danger si elle ne le laisse pas quitter son établissement. Le mystère s'épaissit, l'histoire maintient notre intérêt, tandis que le film conserve un rythme assez posé durant les quarante-cinq premières minutes. Vont s'ensuivre ensuite quelques scènes de cauchemars plus dynamiques, à l'image de cette invasion de rats dans une chambre ou de la séquence des électrochocs, qui envoie valser en apesanteur le personnel médical présent autour de John Doe #83 et qui provoque de violents cauchemars chez les autres patients. On se croirait dans une version horrifique de "Vol au Dessus d'un Nid de Coucou" pour le coup !

Les projections mentales du patient s'avèrent puissantes et on aimerait bien savoir d'où lui vient ce pouvoir étrange qu'il ne semble pas pouvoir contrôler. La présence (spectrale) de sa mère, information qu'on a deviné depuis longtemps, et qui sera confirmée par la suite, interroge également, notamment sur les réelles intentions de celle-ci envers son fils. Si on a parfois l'impression d'être un peu perdu dans ce labyrinthe psychique, on reste tout de même captivé et on se laisse porter par l'intrigue jusqu'au bout. Qui plus est, Rêves Sanglants bénéficie d'une très bonne partition musicale de Trevor Jones, qui mélange plusieurs ambiances pour un résultat convaincant. Ce film peu cité, oublié des radars des cinéphiles, est à redécouvrir car il est franchement de bon niveau pour une première oeuvre. On aurait peut être aimé une réalisation plus nerveuse, moins classique, plus rentre-dedans mais en l'état, Rêves Sanglants est une pellicule 80's qui mérite qu'on s'y intéresse et qu'on la remette en avant...

Rêves sanglants | Sender - the | 1982
Rêves sanglants | Sender - the | 1982
Rêves sanglants | Sender - the | 1982
Bande-annonce
Note
3
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Stéphane Erbisti