Profession profiler
Mindhunters
Des apprentis profilers partent s'entraîner sur une île au large des côtes de la Virginie. Chapeautés par leur chef, Jake Harris, ils ont un week-end pour montrer ce dont ils sont capables et le convaincre qu'ils sont dignes de devenir profilers. Mais, ce qui n'était censé n'être qu'un jeu se transforme vite en massacre car un vrai tueur en série rôde sur l'île.
Il est très difficile de parler de "Mindhunters", le nouveau film de Renny Harlin, en évitant de trop dévoiler la trame de cette version FBI des "10 petits nègres", ce à quoi je vais pourtant m'essayer car le grand intérêt de ce sérial killer movie réside dans les effets de suprise particulièrement nombreux. Comme bien souvent chez le réalisateur finlandais, dont le cv en matière d'action et d'horreur parle de lui-même ("Prison", "Le cauchemar de Freddy", "Die Hard 2", "Cliffhanger", "Peur Bleue", "Exorciste au commencement- L"), il n'y a aucun temps mort. Dès la scène d'introduction, moment idéal pour accrocher le spectateur et indiquer à quel genre de spectacle il va être affronté, l'on est plongé en pleine action avec deux des apprentis profilers (Christian Slater et Kathryn Morris), qui enquêtent sur la disparition de jeunes filles et pénétrent dans l'antre d'un sérial killer. Dès cet instant, on constate que les éléments ont été soignés. Glauque, macabre, on n'est pas loin de l'univers de "Massacre à la tronçonneuse".
Pas de présentation des protagonistes, dont on apprendra les forces et les faiblesses au fur et à mesure de l'histoire. Une seule scène de bavardage autour d'une table de bar où ils s'amusent à déterminer les portraits des habitués. Car, rapidement on est plongé dans le bain de l'action et du suspense. Par une utilisation habile du montage, l'ami Harlin, va droit au but, et contre toute attente se retient de balancer les séquences bourrines (comme dans "Peur Bleue"), qui viendraient gâcher toute sensation de réalisme. Dans "Mindhunters", pas de second degré, et seul Ll Cool J a droit à des scènes plus musclées. La photo du film est particulièrement belle et elle magnifie le lieu de cette base isolée sur laquelle souffle un vent glacial parsemé de quelques flocons de neige (photo qui n'est pas sans rappeler le sous-estimé "Au revoir à jamais" du même Harlin).
Avec son système de pièges mortels, "Mindhunters", aligne les effets chocs. On a droit à une grande démonstration graphique dans les morts (à titre d'exemple, celui qui voit son corps exploser sous l'effet de l'hélium, et dont la caméra ne nous épargne pas les détails). Le destin de ce film "maudit" peut être à raprocher de celui de "Compte à rebours mortel" (avec Stallone) qui essayait de faire passer le slasher à un niveau supérieur avec son casting d'acteurs plus âgés. C'est le même principe qui anime le film de Harlin, mais contrairement à Gillespie, il ose montrer les atrocités, en fan passionné de cinéma gore. L'une des victimes se retrouve pendue au bout de ficelles, comme un pantin, et dont la peau s'étire au bout de crochets (une séquence que l'on aurait pu tirer de la série des "Hellraiser"). Quant à savoir, qui survit et qui meurt, ne comptez-pas sur moi pour le révéler, car le scénario se révéle assez roublard. Etrange que bien que terminé depuis plus d'un an, certains pays n'ont pas eu encore la chance de voir sortir cet haletant thriller sur les écrans de cinéma (annoncé pour bientôt aux Etats-Unis et plus loin en France).
Les films à whodunit réussis sont suffisament rares pour que l'on apprécie les qualités de "Mindhunters" : scénario, direction d'acteurs impeccables, belle photographie. Alors, n'hésitez pas. Quand vous le pourrez, ça sera à votre tour de mener votre enquête.