Affiche française
Little evil | Little evil | 2017
Affiche originale
Little evil | Little evil | 2017
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oui

Little evil

Little evil

Gary a épousé Samantha, une belle jeune femme, mère d’un petit garçon nommé Lucas. Un mariage qui s’est fait très très vite, si bien que notre homme ignore beaucoup de choses du passé de sa dulcinée et ignore même tout de celui qui devient son beau-fils. Car très vite Lucas se montre mystérieux et commence à inquiéter Gary du fait de son mutisme ou encore de ses comportements nocturnes inhabituels chez un enfant de cet âge…
Les informations s’accumulent, les preuves aussi : Gary est alors persuadé que son beau-fils n’est autre que l’Antéchrist…

Little evil | Little evil | 2017

L'AVIS:

Eli Craig, un nom qui vous dit peut-être rien et pourtant il s’agit du réalisateur du très bon et remarqué "Tucker et Dale fightent le mal", probablement l’une des meilleures comédies fantastiques que nous ayons eues dans les années 2000-2010.

C’est donc avec beaucoup d’intérêt que votre rédacteur s’est penché sur le cas de "Little evil", une production Netflix dont les rênes ont été confiées à Eli Craig. Après s’être amusé et nous avoir hautement diverti en nous plongeant dans une histoire mêlant slasher movie et survival, notre cinéaste s’intéresse cette fois-ci aux films d’enfant diabolique/maléfique et de diable et démons.

Là encore, le ton comique est de la partie. Alors certes nous n’arrivons pas à la qualité narrative ni à quelque chose d’aussi amusant que "Tucker et Dale fightent le mal" mais cette comédie fantastique mérite d’être visionnée et saura notamment caresser dans le sens du poil les fans du culte "The omen" de Richard Donner. Car ce dernier s’y apparente fortement pour ne pas dire qu’il en suit en grande partie la trame narrative mais sous le ton humoristique cette fois-ci.

Avec ses personnages décalés (un nain chasseur de démons, un masochiste un brin cinglé, une bande de beaux-parents désespérés vis-à-vis de leurs rejetons…), "Little evil" saura vous faire passer de bons moments, entre révélations et péripéties plus ou moins teintées d’action. Rythmé et amusant, et de ce fait très familial, le film d’Eli Craig l’est assurément mais il n’en oublie pas pour autant de s’adresser en grande partie aux fans de cinéma de genre que nous sommes. Les clins d’œil sont en effet nombreux ("Poltergeist", "The shining"…) mais ces derniers ne sont pas là uniquement pour donner un petit sourire de coin aux spectateurs amusés de voir ces références mais aussi pour servir notre histoire en nous en apprenant un peu plus sur les comportements du jeune Lucas ou sur le côté sinistre du 1er étage « dortoir » de la bâtisse où vivent notre petite famille recomposée.

La trame scénaristique est on ne peut plus classique mais fonctionne plutôt bien et réussit à tenir en haleine le spectateur malgré un air de déjà-vu dans ce genre de film d’enfant diabolique. Nous avons au départ un beau-père qui ignore tout de son nouveau beau-fils du fait qu’il s’est quelque peu précipité pour mettre la bague au doigt de la belle Samantha. Aveuglé par la jeune femme et cette nouvelle vie qui commence, Gary voit bien que Lucas est bizarre mais il va minimiser la situation, voire se met des œillères pour ne pas commencer à penser à des choses irréalistes. Persuadé que le jeune garçon est tout simplement « terrible », il va rejoindre un groupe de beaux-parents désespérés pour discuter de son cas et trouver de l’aide au sein de cette petite communauté regroupant des pères et mères perdus dans ce nouveau rôle familial qui leur est tombé dessus. L’occasion de faire la connaissance de toute une petite bande de beaux-parents hauts en couleurs qui nous offrent là peut-être le moment le plus drôle du film lors de ces confessions de parents épuisés (pour ne pas dire tarés pour certains). Pas une seule pointe de fantastique, pas d’allusion au diable et aux démons, jusque là : tout est traité de façon rationnelle pour essayer d’expliquer les comportements de Lucas.

Et c’est alors qu’un personnage fait son entrée dans le film et va être l’élément déclencheur, celui par qui le film va trouver cette voie vers le fantastique : le photographe du mariage va mettre le doigt sur certaines choses étranges autour du jeune Lucas en revisionnant la vidéo du mariage.
Dans ce type de film traitant d’enfant maléfique, ce moment important où l’on révèle la véritable identité du gamin est généralement générateur de frissons mais ici, comédie oblige, l’humour est bien campé et notre Gary, face à la vidéo de son mariage, va encore chercher des explications rationnelles à ce qu’il voit (explique la présence de gel dans les cheveux pour expliquer que la chevelure de Lucas ne bouge pas d’un poil en pleine tornade) pour finalement être à court d’arguments recevables et reconnaître que le jeune Lucas est bien maléfique.

"Little evil" va alors voir son rythme s’accélérer, Gary apprenant par le photographe que presque tous les anciens amants de Samantha sont décédés (forcément cela fout un peu les pétoches…). Il va alors découvrir le passif de Samantha et surtout les circonstances dans lesquelles est né le garçon…
Grosse panique dès lors pour Gary qui trouve en sa bande de nouveaux potes (les beaux-parents désespérés), et notamment une collègue un brin déjantée, des épaules et une écoute. De nouveaux amis avec qui il va décider de combattre le Mal (Gary et potes fightent le Mal : ça vous dit quelque chose ?...) Le fantastique a donc pris place dans l’histoire mais également l’action toujours dans un contexte humoristique avec la rencontre d’un chassseur de démons haut comme trois pommes sorti de nulle part, la sortie du garage d’un Monster Truck pour pénétrer dans un ancien couvent etc etc… Un peu de n’importe nawak mais qu’importe, la pilule passe bien, on s’amuse et c’est là le principal !

Nous regretterons toutefois pas mal de petites choses dans la trame scénaristique de "Little evil".

Dommage que l’aspect fantastique ne soit pas plus présent dans le film. Le petit Lucas n’a en effet pas grand-chose de vilain et de maléfique à nous offrir (deux trois grimaces tout au plus…) et aucune séquence angoissante ou frissonnante ne pointera le bout de son nez (ce ne sont pas les quelques apparitions de Lucas dans des pièces de la maison durant la nuit qui vont nous faire dresser les poils…). En effet, le film mise vraiment tout sur le côté familial et humoristique alors qu’un petit mix épouvante/comédie aurait été fort apprécié. Le final sera d’ailleurs un exemple remarqué qui explique bien que le projet était surtout à la base destiné à toute la famille…

De même, nous pouvons regretter que cela n’aille pas un peu plus loin dans les altercations entre le beau-père et son beau-fils ou dans la parodie de film de possession (quitte à faire de la parodie, autant s’y jeter avec ardeur).
Pas suffisamment effrayant d’un côté, pas assez parodique de l’autre, nous avons l’impression que le scénario n’a pas été suffisamment travaillé bien que nous ayons toutefois passé un moment agréable devant ce petit film qui se place dans les bonnes productions Netflix selon moi.

Loin d’être mauvais, "Little evil" ne va juste pas assez loin dans son idée. Pas assez drôle dans son aspect comique et pas assez terrifiant dans son aspect horrifique, le film d’Eli Craig est certes à des années lumière de son excellent "Tucker et Dale fightent le mal" Mais doit-on réellement chercher à comparer deux films uniquement parce que ces deux derniers ont été réalisés par le même homme ? Bien évidemment que non et au final qu’importe : le film se suit agréablement et fait son job : celui d’être une petite comédie familiale teintée de fantastique principalement dans sa seconde moitié.

Little evil | Little evil | 2017
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Bande-annonce
Note
3
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David Maurice