Affiche française
JUNGLE - THE | JUNGLE - THE | 2013
Affiche originale
JUNGLE - THE | JUNGLE - THE | 2013
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Jungle - the

Jungle - the

Une équipe d’écologistes tente de retracer la route prise par l’insaisissable panthère de Java afin de la marquer et de protéger cette espèce en voie de disparition. L’expédition dans les profondeurs de la jungle indonésienne devient de plus en plus bizarre et se transforme rapidement en véritable enfer ! Traquée par un prédateur invisible et mortel, un animal hors de son milieu habituel, l’équipe se rend compte qu’il s’agit d’une nouvelle espèce qui n’a pas peur des humains, et pour cause : ceux-ci font office de nourriture…

JUNGLE - THE | JUNGLE - THE | 2013

Andrew Traucki fait partie de la nouvelle vague des réalisateurs à suivre de près et qui semble s’être spécialisé dans un genre de film en particulier : celui des agressions animales. Un genre qui possède de nombreux adeptes, des films incontournables (les oiseaux, Cujo, Les dents de la mer, L’incroyable alligator, les fourmis, Razorback et j’en passe) et qui a l’avantage de pouvoir changer ses « héros » assez souvent, la faune terrestre, volante ou aquatique étant assez nombreuse pour varier les plaisirs à l’extrême : requins, piranhas, oiseaux, serpents, fourmis, ours, chiens, chats, limaces, guêpes, crocodiles, lions et même vers de terre ont déjà eu les honneurs d’être les vedettes devant la caméra des divers réalisateurs s’étant essayé à ce genre. En 2007, Andrew Traucki nous offre le très sympathique "Black Water" et son crocodile affamé. Il récidive en 2010 avec l’excellent "The Reef", impressionnant film de suspense mettant en scène des requins, dans lequel la tension et le stress se fait sentir rien qu’avec les images des vastes étendues d’eau cachant les redoutables prédateurs marins. On attendait donc avec impatience la nouvelle réalisation d’Andrew Traucki. Il nous revient donc en 2013 avec "The Jungle" et choisit cette fois le décor de la jungle indonésienne comme cadre de l’action, jungle dans laquelle vivent des panthères de Java. Mais aussi un autre type de prédateur…

Pourquoi ? Pourquoi céder à l’appel du « found footage » ? Car oui, "The Jungle" est un « film de documents retrouvés », entendez par là que tout le métrage est vu via les images filmées par l’un des héros, procédé censé apporter une touche de réalisme et de crédibilité au projet. Malheureusement, l’overdose des films utilisant ce mécanisme cinématographique depuis 1999 et "Le projet Blair Witch" est telle que bon nombre de spectateurs jettent l’éponge avant même d’avoir vu les films en questions, redoutant l’effet « caméra parkinsonienne », le jeu approximatif du casting ou une réalisation hasardeuse provoquant plus un mal de crâne qu’une extase visuelle. Andrew Traucki sait manier une caméra, ça on le savait déjà, on partait donc un peu plus confiant dans le visionnage de son dernier film en date, qui nous présente un petit groupe de quatre hommes emmené par Larry, un expert en panthère, et qui est accompagné par son frère (qui tient la caméra, soit Andrew Traucki) et par deux guides locaux. Mais malgré le savoir-faire du réalisateur, tous les clichés et les poncifs inhérents au « found footage » sont bel et bien présents, à notre grand regret : phase d’exposition bien trop longue, molesse de l’action, caméra qui bouge dans tous les sens lorsque le groupe se met à courir, scènes en mode vision nocturne (ça c’est sympa par contre, ça apporte une petite touche de stress supplémentaire) et intérêt lambda du spectateur devant les images qui défilent sur son écran et qui trouve le temps bien long.

Par petites touches, le réalisateur tente de faire naître le suspense avec des bruitages, des grognements, des bruits de feuillages qui bougent mais honnêtement, on passe plus d’une heure sans qu’il ne se passe grand-chose d’intéressant et on a franchement l’impression de visionner un simple documentaire animalier dans lequel on aurait oublié le « héros » principal de l’aventure : le prédateur lui-même. L’engouement pour le « found footage » de la part de nombreux réalisateurs indépendants vient justement du fait qu’on peut faire un film avec… rien. Il suffit de faire bouger des feuilles pour faire croire que quelque chose se cache dedans. On brode une histoire là-dessus, on place quelques cadavres d’animaux faisant penser qu’une bête plus dangereuse que les panthères se terre dans les parages et on fait attendre patiemment le spectateur qui doit être intrigué par tous ces éléments troublants, surtout quand une légende locale raconte qu’une créature monstrueuse se cache dans la jungle. Sauf que c’est plus l’ennui qui jaillit ici qu’un réel intérêt.

Heureusement, le dernier quart d’heure apporte son lot de sensations et dynamise un rythme qui avait largement tendance à être soporifique. Notre petit groupe est pris à parti par « quelque chose » de très agressif et cette fois, le suspense fonctionne à plein régime, preuve qu’Andrew Traucki a du talent quand il se lance à corps perdu dans ce qu’il sait faire de mieux : le film d’agression animale. On en oublié d’un coup toute cette laborieuse première heure et on plonge dans l’action avec les protagonistes du film, bien décidé, comme eux, à savoir de quoi il en retourne. Les dernières images, dévoilant le pot-aux-roses, sont assez jouissives et permettent de conclure le film de manière positive. Mais au final, c’est bien la déception qui ressort du visionnage de "The Jungle". Nul doute que le film aurait pris une autre dimension si l’aspect « found footage » n’avait pas été retenu et que la violence, quasiment inexistante ici, se soit invitée dans une mise en scène traditionnelle qui aurait permis à Andrw Traucki de s’en sortir bien mieux. "The Jungle" est donc à réserver avant tout aux fans du réalisateur qui veulent voir toute sa filmographie mais surtout aux amateurs de faux documentaire qui lui trouveront certainement plus de qualité que moi.

JUNGLE - THE | JUNGLE - THE | 2013
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* Disponible en DVD chez WILD SIDE VIDEO

J'avais beaucoup aimé les deux précédents films de Traucki, mais quelle erreur d'opter cette fois pour la mode du found footage. Résultat, on se retrouve devant un clone sans imagination de Blair Witch qui ne se réveille que trop tard...

Note
2
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Stéphane Erbisti