Affiche française
I'll never die alone | No moriré sola | 2008
Affiche originale
I'll never die alone | No moriré sola | 2008
Date de sortie
Couleur ?
oui

I'll never die alone

No moriré sola

Quatre jeunes filles parent en voyage à bord d’une voiture d’un modèle indéterminé. Elle papote gentiment de tout et de rien, lorsque l’une d’elle croit voir quelque chose d’étrange sur le bord de la route. Après avoir fait demi-tour, elles découvrent une autre jeune femme ensanglantée et visiblement violée, au loin elles aperçoivent un troupeau de chasseurs qui en tardent pas à les repérer. Elles embarquent la victime dans la voiture, mais celle-ci meurt rapidement. Arrivées à Trinidad, un village paumé et oublié de Dieu, elles signalent l’incident à la police. Malheureusement le sergent du commissariat n’est autre que le chef de la bande responsable des exactions sur la jeune fille. Prises en chasse, elles se feront kidnapper, humilier, torturer, violer et pour certaines tuer. Les survivantes se vengeront avec brutalité de leurs bourreaux...

I'll never die alone | No moriré sola | 2008

L'AVIS :

Dès le début, au commencement, dès le départ, dès l’ébauche, au préambule dés la préface, dès l’introduction liminaire et pour tout dire dès le générique, on sait, on sent que l’on ne va pas assister, avec ce film Argento-hispanique, à une comédie avec Lionel Messi, un documentaire sur la meilleure manière de danser le tango en milieu urbain, ni même une réflexion sur la société avec du poil autour façon . Non, on va en prendre plein les dents, ça va être long, ça va être dur, ça va être dégueulasse.
En effet, on est, dès le début, dès le commencement etc. il y eut les dinosaures, certes, mais aussi dans le cas qui nous intéresse, les «aides spirituelles» qui ont donné envie à notre primesautier réalisateur de pondre ce «No moriré sola».

"L’ange de la vengeance", "Délivrance", "La dernière maison sur la gauche", "Angst", "Thriller : a cruel picture", "Class 1984", "Oeil pour oeil", "La maison au fond du parc", on en passe et des meilleurs. Bref, une forme de quintessence des rape and revenge les plus radicaux.

6000 dollars, un quatuor de jeunes femmes, des autochtones ravagés du ciboulot, des décors naturels, une caméra DV, un attachement farouche à ce sous-genre et voilà notre réalisateur s’embarquant dans un de ces films qui font le bonheur des ligues morales.

Adrian Garcia Bogliano, jeune réalisateur argentin, n’a certes pas inventé la poudre en matière scénaristique, c’est un fait. Mais contre tout attente et là où l’on aurait pu s’attendre à un enième fan-film sans âme et sans talent, il réussit à livre un film dur, violent et d’une maîtrise formelle presque à l’égal de ses modèles revendiqués.

Nous balançant à la figure quelques scènes d’une rare cruauté psychologiques au moins autant que visuelles, ils parvient à nous refaire le coup du rape and revenge ultra efficace.
Respectant les trois parties de son segment avec un égal bonheur, même si, comme c’est bien souvent le cas, c’est celle du rape qui est la plus convaincante.

Formellement, le réalisateur apporte un soin particulier à la nature environnante et ne bascule jamais dans une façon de filmer et de monter son film à la mode. Pas de tremblements de la caméra censées donner du rythme, ni de montage haché qui fait mal à la tête.
Mais c’est surtout au niveau sonore qu’il parvient à donner à son film un climat réellement traumatisant dans la partie du viol. Les bruits internes des malheureuses, battements du coeur, respirations saccadés, pleurs, cris sourds totalement coupés du monde externe alternent avec ce dernier et les bruits des sous bois.
En cela Bogliano a bien appris la leçon du «Angst» de Gérald Kargl, donnant ainsi une force insoupçonné au calvaire de nos rapidement plus très fraîches naïades.

Ne sombrant jamais dans un excès de facilité en privilégiant le psychologique sur le montrable ( pas de gros plans sur les viols, ni sur les tortures ), il n’en demeure pas moins que ce long-métrage est extrêmement éprouvant. Il le doit, aussi, à la performance des quatre actrices, apparemment toutes amatrices, mais qui donnent à penser qu’elles sont livrées au réalisateur pour donner le meilleur d’elles-mêmes.

La partie revenge s’avère un peu moins efficace, mais elle est suffisamment remplie de clins d’oeil aux œuvres citées en préambule, qu’elles permettent de sortir « agréablement » du film, avec le sentiment tout particulier de la vengeance accomplie. Une réussite bien dans l’esprit du genre et qui devrait ravir les nostalgiques amateurs de R et R.

A offrir, sur le champ, à votre tata Arlette préférée.

I'll never die alone | No moriré sola | 2008
I'll never die alone | No moriré sola | 2008
I'll never die alone | No moriré sola | 2008
Bande-annonce
Note
4
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Lionel Jacquet