Affiche française
HOUSEBOUND | HOUSEBOUND | 2014
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HOUSEBOUND | HOUSEBOUND | 2014
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Housebound

Housebound

Délinquante, Kylie est forcée de porter un bracelet électronique et de rester au domicile maternel afin de purger une peine pour vol. Alors que la cohabitation est déjà difficile avec sa mère et son beau-père, il semblerait qu'ils ne soient pas seuls dans cette macabre demeure...

HOUSEBOUND | HOUSEBOUND | 2014

"Housebound" nous arrive des terres lointaines de la Nouvelle Zélande et comme pour la plupart des autres films de genre néozélandais, il s'aventure sur la pente savonneuse de la comédie horrifique et tente le numéro compliqué de jongler entre terreur et humour. Il faut dire que de "Bad taste" à "Black Sheep", cela est devenu une marque de fabrique pour les réalisateurs venus du pays des kiwis. Voyons voir si le film de Gérard Johnstone arrive à maintenir l'équilibre idéal.

Le métrage débute comme une histoire de maison hantée classique lorsque Kylie retourne vivre, contrainte et forcée, chez sa mère et qu'elle commence à entendre des bruits étranges et à voir des objets disparaître. Dans cette grande bâtisse à la décoration complètement vieillotte et kitch, l'atmosphère est plutôt bien retranscrite et on arriverait aisément à entrer dans l’univers du réalisateur si cette ambiance lourde n’était pas plombée par certains passages humoristiques et surtout par des longueurs qui empêchent la tension de s'installer. En effet, si le mélange des genres est intéressant, il n'est malheureusement pas toujours efficace. Déjà, niveau comédie, les gags ne sont pas tous du même niveau. Alors que certains sont plutôt bien intégrés à l'histoire et parfois même subtils, notamment la partie avec le surveillant pénitencier, d'autres sortent le spectateur du film et sont à peine dignes d'apparaître dans une potacherie style "Scary Movie". Globalement, il faut tout de même admettre que le film est plutôt drôle mais cette efficacité humoristique a tendance à désamorcer des moments qui auraient pu monter en tension. Pour la terreur, ne vous attendez donc pas à frémir et c’est donc plutôt du côté de la partie comédie qu’il faudra se tourner pour obtenir une certaine satisfaction.

Niveau interprétation, on peut compter sur un casting solide. Dans le rôle de Kylie, Morgane O'Reily est vraiment convaincante en héroïne forte et charismatique. A ses côtés, Rima Te Wiata fait aussi bonne impression dans le rôle de la mère de Kylie, un rôle qui mélange humour et folie. Les autres personnages ne sont pas en reste et la galerie est d'ailleurs très étoffée. Du surveillant pénitentiaire qui se rêve en chasseur de fantôme, au psy complètement à la masse en passant par le beau-père à côté de la plaque jusqu'au voisin suspect, les comédiens sont à la hauteur des rôles déjantés qu'on leur à distribués. Seuls quelques rôles, dans la seconde partie, ne sont pas crédibles et tendent vers le ridicule involontaire mais je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler une intrigue qui réserve pas mal de retournements de situations.
En effet, Le film se "réveille" ensuite lorsqu'il part dans la direction du thriller et va de révélations en révélations. Même s'il est riche en rebondissements, "Housebound" n'étonne jamais vraiment et est un peu trop influencé par d'autres films du genre. De "The Conjuring" (pour la partie "maison hantée) à "Paranoïak" (pour le côté ado enchainé qui soupçonne son voisin) en passant par "Toolbox Murders", "Housebound" recycle à tour de bras et ne surprend à aucun moment. Trop chargé de références, de gags et pas bien équilibré, "Housebound" possède donc les défauts d'un premier long métrage, à savoir de vouloir caser tout ce que le réalisateur a envie d'y mettre. Le film est rempli à ras bord d'idées et de personnages mais n'arrive jamais vraiment à exploiter leur potentiel pleinement et traîne même quelques incohérences gênantes. Avec une demi-heure en moins, une meilleure précision dans le scénario et quelques vannes expurgés, le film aurait surement gagné en tension et en efficacité d'autant que la décoration et la photographie sont de très bonnes tenues et que la réalisation de Gérard Johnstone, sans faire de merveilles, s'en sort plutôt bien.

Finalement, Johnstone avait toutes les cartes en main pour réaliser une petite bande horrifique efficace mais a préféré laisser la terreur derrière pour que l'humour passe au premier plan. Un parti-pris discutable qui ravira certainement une partie des spectateurs malgré quelques longueurs mais qui laissera les fans de films d’angoisse un peu sur le côté. Pris dans son ensemble et comme une comédie, "Housebound" tient foncièrement bien la route mais souffre de plein de petits défauts (dont un manque de personnalité) qui empêchent d'en faire une œuvre complètement réussie.

HOUSEBOUND | HOUSEBOUND | 2014
HOUSEBOUND | HOUSEBOUND | 2014
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* Disponible en DVD chez LUMINOR

Note
3
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Sylvain Gib