Green lantern

Green lantern

Il y a quelques années la question était : à quand le prochain film de super-héros ? Aujourd'hui la tendance a changé, et c'est l'overdose. Green Lantern, le super héros de trop ?

Green Lantern (la lanterne verte donc), trace l'histoire d'une alliance de super-héros galactiques puisant leur force dans la lanterne verte. Chacun des membres est doté d'un anneau relayant la force verte ; celle qui permet à celui qui la contrôle de matérialiser tout ce qu'il imagine. Cette alliance, érigée en gardien de la paix de l'univers, tente de faire régner l'ordre dans l'espace. Mais c'est sans compter sur Parallax, l'avaleur de galaxies.

Un jour, Hal, pilote d'essai trompe la mort est choisi par l'un des membres de l'alliance (ou plus exactement, son anneau) pour prendre la relève. L'extraterrestre à l'agonie ne lui livre cependant pas le mode d'emploi, et Hal devra découvrir seul que "avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités".

Déjà sur papier, c'est pas bien sexy, mais à l'écran... accrochez vos ceintures, vous allez être verts !

GREEN LANTERN | GREEN LANTERN | 2011

Pour être très honnête avec vous, je suis allé voir Green Lantern un peu à reculons. A elle seule la bande-annonce m'avait environ autant excité les pupilles gustatives que de regarder le chien de ma grand-mère se soulager sur le tapis du salon. Autant vous dire que je ne m'attendais pas à assister au spectacle du siècle. Mais peut-être serait-ce un bon divertissement ? Après presque deux heures de torture oculaire, il apparaît clair que je me suis bien fait occuler. La bouillie verte qu'est Green Lantern pourrait bien mettre un terme à cet engouement du public dans les films de supers-héros. Si quelques films se distinguent largement du lot ("The Dark Knight", "X-Men 2", "Spider-man"...), les derniers services sentent le souffre. Je ne ferai pas la liste exhaustive des supers-mecs en armures ou collants qui ont échoué par malheur sur nos écrans, mais les titres "Thor", "X-men 3" et "Iron Man 2" devraient suffire.

Le genre est à la mode en ce moment, mais avec de tels films, le restera-t-il longtemps ? Peut-être que oui après tout, car même un film de super-héros lamentable attirera une horde de curieux, des fans, et des amateurs de divertissements. Les studios savent appâter le chaland en lui promettant sa dose de fan service. Pourtant avec Green Lantern, un nouveau pallier est franchi.

Procédons dans l'ordre afin de ne point nous perdre en circonvolutions inutiles.

Tout d'abord ce qui frappe c'est l'immonde introduction de Green Lantern. En effet, l'ouverture du film tente de resituer l'alliance de super-héros intergalactiques, et la mort de l'un de ses plus fervents représentants. Le tout est créé de toutes parts en images de synthèse à la limite du lisible. Les couleurs attaquent la rétine ; quant au design et sa mise en volume, ils renvoient au moins dix ans en arrière.
Cette mise en bouche peu ragoutante, n'encourage pas le spectateur à profiter de la suite du film. Pourtant, soyons honnête, le reste est visuellement plus agréable... tout au moins tant que les effets spéciaux ne se font pas trop ambitieux et que les protagonistes sont des humains évoluant dans le monde que nous connaissons.

C'est bien là la grande faiblesse du film : son esthétique est à la limite de l'insulte pour qui aura dépensé 9 euros pour accéder à la salle de projection. Bien sûr le prix sera majoré du fait que le film est en "trois dimensions", ce qui n'apporte rien, ni au fond, ni à la forme. Les visuels moches le restent en 3D ; étonnant non ?

Beaucoup moins étonnant, le film n'est qu'un film de super-héros de plus, sans grand intérêt. La nouveauté ne vient que du costume vert et des supers pouvoirs vaguement nouveaux au cinéma. Pour le reste, le cahier des charges du film de super-héros servile et insipide est respecté en tout.
Les personnages sont plats quand ils ne sont pas horripilants, et passent leur temps à osciller entre humour potache et "vraies valeurs". Ça donne quelque chose comme : "regarde Mike, tire mon doigt. [PROOUUT] – oh mon dieu, mais je ne suis pas à la hauteur des pouvoirs qui m'ont été conférés...".
Je n'ai rien contre un bon bol de potache, mais j'ai l'impression que c'est légèrement hors de propos dans un film de super-héros. Green Lantern (à l'instar de Thor et de bien des films de super-héros
dernièrement sortis) ne sait pas sur quel pied danser. A force de vouloir épater la galerie et faire plaisir à tout le monde, ça finit par ressembler à une performance de claquettes réalisée par un cul-de-jatte.

Au final, Green Lantern est un film hideux, qui n'a pas grand-chose à dire et qui n'apporte absolument rien au genre. Est-ce pour autant un mauvais divertissement ? Oui ! Mille fois oui ! Il me semble que qui s'assoit grossièrement sur le respect qu'un film doit à son public de lui dire ouvertement : "si vous êtes assez cons pour bouffer du foin, alors en voici une double dose".

Il est fort probable que D.C. Comics ait bâclé son film pour surfer sur la vague de Thor, et n'être pas trop à la ramasse. Cependant, ce ne serait même pas une excuse valable. Allez, on tire la chasse et on n'oublie pas de rabattre la lunette. De toute façon le prochain film de super-héros sort sous peu.

GREEN LANTERN | GREEN LANTERN | 2011
GREEN LANTERN | GREEN LANTERN | 2011
GREEN LANTERN | GREEN LANTERN | 2011
Note
1
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Colin Vettier