Affiche française
GHOSTS | MICHAEL JACKSON'S GHOSTS | 1997
Affiche originale
GHOSTS | MICHAEL JACKSON'S GHOSTS | 1997
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Ghosts

Michael Jackson's ghosts

Un corbeau se dépose sur un vieux panneau en bois, planté non loin d'un cimetière délabré. Une foule en délire débarque dans le lieu et entre brutalement dans le manoir jouxtant le terrain. La propriété semble pourtant abandonnée, ce qui ne semble pas surprendre le meneur de cette investigation, à savoir un maire aussi antipathique que vieux jeu. Tous arrivent dans un somptueux hall, quand soudain, un spectre vêtu d'une cape noire surgit des ténèbres…

GHOSTS | MICHAEL JACKSON'S GHOSTS | 1997

Vidéo clip aussi flippant que mythique, "Thriller" a su montrer que le vidéo-clip pouvait également utiliser le fantastique à d'excellentes fins. La leçon est intéressante mais la mise en pratique marche difficilement, et seul le très "strange" "Somebody's watching me" réussira à sortir quelque peu du lot.
Les années 90 et 2000 sont cependant plus friandes de ce genre de clip, et c'est en 1997 que Michael Jackson récidive avec un nouveau clip fantastique, plus entreprenant que "Thriller".
Entre 1984 et 1997, les temps ont changés : Jackson a du subir déjà pas mal d'opérations, et ses clips font toujours plus forts, surtout techniquement : on se souviendra de l'utilisation du morphing pour "Black Or White" et de gros moyens mis en œuvres pour pratiquement tous ces clips.

"Ghosts" est bien plus long que "Thriller" et atteint carrément une durée de moyen métrage, à savoir 38 minutes contre les 13 minutes de "Thriller". Le chanteur pop compile quelques chansons de son album "Blood on the dance floor" et ne s'arrête pas qu'à une seule chansonnette. D'où une durée inhabituelle comme vous pouvez le constater.
Mais Jackson connaît les longs vidéos clips, voire les films musicaux : "Moonwalker", amas d'images colorés et jacksonienne dédiée à la gloire du chanteur ou encore "Captain Eo" un clip créé pour une attraction de Disney et produit par Lucas, en sont la preuve.

Adieu les morts-vivants et bonjour les fantômes donc, pour ce moyen métrage musical entouré de trois personnalités inattendues dans le sillage du monde de Michael Jackson : Stan Winston, réalisateur du clip, Mike Garris, et Stephen King, scénaristes tout simplement !! Non, non vous ne rêvez pas, Stephen King chez Michael Jackson, c'est fou mais c'est vrai. Toujours besogneux en ce qui concerne l'utilisation d'effets visuels hyper-révolutionnaires dans ses clips, Jackson fait appel des effets très élaborés ici, et même encore à Rick Backer, qui avait confectionné les formidables zombies de "Thriller".

On sera un peu déçu de voir que le clip est basé sur le même principe de "Thriller" : des zombies dansent avec Bambi. Sauf que l'avancé des effets spéciaux, de meilleurs scénaristes aux commandes et encore de fric permettent d'aller plus loin que le film de Landis, et pourtant de faire un chouia moins bien. Fallait le faire quand même…
Histoire de donner un petit clin d'œil au "Magicien d'Oz", le clip débute en noir et blanc avant de reprendre des couleurs lors de l'entrée dans le manoir hantée où se déroule l'action. Ambiance "haunted manor made in Disney" (quelle belle attraction quand même !) avec des couleurs plus sombres et un Michael Jackson complètement déchaîné.

Monsieur serait ainsi une sorte de magiciens un peu foldingue et qui selon le maire de la petite ville où il semble sévir, devrait être banni sur le champ. Pas sympa ça. Surtout qu'il amuse trop les enfants (tiens donc…) et que bon, c'est pas bien les transformations et les tours bizarres. Bien sûr, l'horrible teint de saindoux servant de maire et de chef au petit groupe de mères apeurées poursuivant Michael, ne changera pas d'avis de sitôt. Pour l'anecdote, il faudra savoir que c'est Jackson himself qui incarne le maire bedonnant et méchant. Noooonn ? Si, si, ben faut dire avec des maquilleurs comme le grand Rick, tout est possible. L'illusion est parfaite, mais c'est loin d'être finit…
Car Jackson adooore faire peur aux gens et il le prouve comme l'atteste l'image ci-dessous :

Regardez il fait n'importe quoi!

Après une belle séance de grimaces cartoonesques (décidément Bambi aime bien les transformations faciales, mêmes factices, inquiétant non ?), ça déconne plus. Oui, parce que les fantômes de la baraque sont ressuscités par le chanteur pop dans un déluge de flots liquides en images de synthèses. Des spectres très réussis, au look très "début du siècle" qui ont apparemment pataugés dans la poussière et les toiles d'araignées. Aussi beaux que les morts-vivants de "Thriller" ils auront droit à une séquence intéressante retrouvant soudain les frissons causés par le clip de Landis, en se métamorphosant en bad Ghosts. Plus "interactifs" que les morts de "Thriller", ils dansent tous très bien (heureusement pour eux parce que sinon le clip perdrait l'un de ses intérêt principal quand même), montent au mur, volent un peu même, et font preuve d'un bel entrain.

Les chorégraphies sont endiablées et bien rythmées, donnant lieues à des minis spectacles exploitant à fond les possibilités de Michael. Mais aussi réussi soit-il, ce moyen métrage musical ne retrouve pas la verve nostalgique voire carrément horrifique de "Thriller". En fait, "Ghosts" veut aller trop loin, et ne fait finalement pas grand-chose. De beaux décors, de beaux effets, de belles danses, mais il n'y a pas ce petit quelque chose qui rendait "Thriller" si génial. Allez savoir si c'est le charme des années 80, qui s'est envolé depuis un bail.

Mais Jackson relève la sauce en opérant des mutations variées et délirantes, passant du squelette danseur, au diable géant ! Exploitant à fond son charisme, il va jusqu'à posséder le vilain maire grassouillet pour lui faire goûter aux joies de MoonWalk.A ce propos, le groupe de petites mamans effrayées et la bande de mioches trop curieux renvoient plus à un Disney qu'au clip de John Landis. Une petite envi subite de vouloir faire sans doute "grand public", le rendant du coup moins personnel que "Thriller". Heureusement que l'imagerie et l'esthétique gothique et fantastique enrobant le clip va se révéler rapidement scotchant.

Mais avec d'aussi belles scènes de danses, on penserait plutôt à une version musicale du fameux "haunted manor" de Disney, comme je l'ai cité plus haut. Dommage que les décors s'arrêtent à quelques plans d'extérieur et au hall du manoir, superbe mais qui entre peu en interaction avec les personnages. Mais il est difficile de résister à une telle mixture, certes classiques mais dès plus efficace. Il y a un vrai enthousiasme dans la réalisation, une bonne volonté de toujours mieux faire et une galerie de fantômes mémorables. Et cela suffit largement à découvrir ce petit bijou de fantastique musical.

Pour dénicher "Ghosts", l'affaire est cependant plus corsée que "Thriller" : si le chef d'œuvre de Landis est diffusé presque tous les ans dans les soirées clips spéciales Halloween et s'avère être dispo sur le DVD dédié aux clips de Bambi, "Ghosts"reste pour l'instant invisible sur galette numérique. Il faut se procurer la VHS de 1997, qu'on peut encore facilement trouver. D'ailleurs, le merchandising frappait fort et même un box collector a été mis en vente à l'occasion.

GHOSTS | MICHAEL JACKSON'S GHOSTS | 1997
GHOSTS | MICHAEL JACKSON'S GHOSTS | 1997
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Note
5
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Jérémie Marchetti