Fear street partie 3 : 1666
Fear street part 3 : 1666
En voulant remettre la main coupée de la sorcière Sarah Fier sur les ossements de cette dernière pour stopper la malédiction, Deena a un flash qui va la plonger dans le corps et l'esprit de Sarah Fier, en 1666. Elle va pouvoir revivre tous les événements qui ont conduit cette jeune fille à devenir cette sorcière qui a tant causé de souffrance à la ville de Shadyside. Mais la vérité n'est peut-être pas ce qu'on croit...
L'AVIS :
Dernier chapitre de la trilogie Fear Street, très bonne adaptation de certains romans de R.L. Stine, nettement moins enfantin que prévu, nettement plus violent que prévu, et qui possède une histoire assez passionnante se déroulant sur plusieurs décennies. Cette fois, nous nous retrouvons en 1666 pour assister aux événements qui ont amené la jeune Sarah Fier à devenir cette terrible sorcière qui a maudit la ville de Shadyside et ses habitants, à l'époque où les deux villes n'en faisaient qu'une, baptisé "Union". Ambiance campagnarde donc, et mise en avant de la folie des hommes, qui, par croyances, n'hésitent pas à conspuer, à juger et à rendre coupable deux jeunes filles des malheurs qui s'abattent sur leur petit village uniquement sur dénonciation, et sur le simple fait que les deux adolescentes sont amoureuses l'une de l'autre, ce qui, à cette époque, était donc considéré comme une hérésie et une appartenance à Satan. Vu le nombre d'agressions d'homosexuels en 2021, on se dit que rien n'a changé quelques 350 ans plus tard et c'est bien triste.
Bref, la jeune Sarah Fier et son amie Hannah Miller, dont la Samantha possédée de Fear Street partie 1 et 2 est donc une descendante, vont être pourchassées par les habitants, notamment après l'ignoble séquence du pasteur et des enfants retenus dans l'Eglise, scène choc qui va enraciner dans l'esprit des villageois superstitieux le fait que le Malin a été réveillé et qu'il est présent parmi eux. La seule aide que les deux amies vont recevoir viendra de Solomon Goode, un homme qui semble avoir gardé sa raison, et qui est l'ancêtre du shérif Goode. La reconstitution d'époque fait le job, que ce soit les décors et les costumes. Les acteurs sont toujours aussi convaincants, et on prend plaisir à retrouver tous ceux qui ont participé à la partie 1 et 2 ici, interprétant divers villageois. Le mystère entourant Sarah Fier semble se lever au fur et à mesure de l'avancée du film, et on comprend aisément que cette jeune fille ait eu envie de se venger.
Mais les scénaristes ont plus d'un tour dans leur sac et vont venir nous surprendre avec un petit retournement de situation bien amené et qui donne un intérêt supplémentaire à l'histoire générale. Etant donné que cette partie 3 est censée conclure la trilogie, il faut bien qu'on revienne dans le présent. Fear Street 1666 est donc coupée en deux parties de cinquante minutes environ : la première se déroule donc en 1666 quand la seconde revient en 1994, histoire de mettre définitivement la malédiction de Shadyside en sourdine puisque Deena connaît enfin toute la vérité. Ce "1994 partie 2" retrouve ses couleurs fluos, tous ses tueurs emblématiques et Deena, Henry, Ziggy Berman et un quatrième larron venu prêter main forte vont devoir survivre à une nouvelle nuit d'horreur bien mouvementée.
Franchement, toute la partie se déroulant en 1666 est excellente et on aurait aimé qu'elle dure plus longtemps. Mais il faut bien terminer et c'est donc chose faite, avec une conclusion bien construite et qui ne saborde pas tout le travail accompli jusque là. Fear Street est assurément une très bonne trilogie, qu'on a pris un réel plaisir à visionner. En mélangeant diverses influences, en jouant sur les codes du néo-slasher, du slasher et du film de sorcellerie, en intégrant de nombreux clins d'oeil que les fans auront pris plaisir à découvrir, 1994, 1978 et 1666 ont marqué des points et quand je lis les dénigreurs sortirent l'argument "c'est destiné aux enfants", j'en rigole à gorge déployée. On a du gore, de la violence bien brutale, de l’érotisme suggéré mais néanmoins bien présent, bref, on est loin du monde des Bisounours quand même. Et quand on sait que l'auteur des romans est R.L. Stine, on se doute que le public cible reste les adolescents, rien de très surprenant à ça. Mais la direction prise par la réalisatrice Leigh Janiak a clairement fait monter le niveau de maturité d'un cran. Bref, n'hésitez pas à plonger dans les trois épisodes de Fear Street, la qualité est au rendez-vous et le spectacle assuré !