Enfant du diable - l

Changeling - the

Ce boulot est génial. Je me marre avec les navets, je revois des films que j'adore et je découvre de véritables joyaux que j'ai ensuite l'immense plaisir de pouvoir partager avec vous, dont voici "The Changeling", un film de fantômes qui vous glacera littéralement le sang.

En partance pour des vacances de ski à la montagne, la femme et la fille de John Russell se font tuer par un camion en excès de vitesse. Quatre mois plus tard, il déménage et s'installe à Seattle dans un ancien manoir inhabité depuis plus de douze ans. Presque immédiatement, d'étranges incidents vont survenir, poussant Russell à enquêter sur cette demeure qui est de toute évidence hantée.

ENFANT DU DIABLE - L | CHANGELING - THE | 1980

Ce film fait partie des rares tournés par Peter Medak pour le cinéma - entre autres, "Les frères Kray", "Species 2" ou "Romeo is bleeding", donc pas que des références… Il s'est surtout spécialisé dans les films et séries TV mais ce métrage sort du lot de sa filmographie, et du genre Fantômes tout court, se posant en chef-d'œuvre de terreur et d'ambiance horrifique.

Les incidents dans le manoir vont débuter de façon classique. Nous avons droit aux coups qui résonnent dans toute la maison, aux portes qui s'ouvrent toutes seules, à l'eau qui coule de robinets ouverts mystérieusement ou le piano qui joue après que John se soit levé pour partir. Mais tous ces faits n'ont rien d'un hasard et grâce à eux, John va découvrir une mansarde derrière une porte cadenassée et recouverte de planches solidement clouées. Ce sera le point de départ pour la révélation d'un secret de famille parfaitement mis en scène et gardé. Ou presque.

Ce film est l'illustration par excellence de l'histoire classique servie par une exécution quasi parfaite. Medak était bien entouré puisque son directeur de la photo n'était autre que John Coquillon ("Witchfinder General") ce qui encore une fois, donne lieu à des images somptueuses. Les deux collègues ont su tirer entièrement parti de leur magnifique décor, instaurant une ambiance croissant lentement, la tension explosant par moments sans pour autant relâcher le spectateur. Les prises de vue dans la maison sont faites de telle manière que l'on sente bien que les personnages sont observés par une entité invisible et peu amène.

A ces coups de génie viennent s'ajouter le jeu des acteurs, l'excellent George C. Scott en tête ("L'exorciste 3"), et la musique de Wilkins, faite d'un mélange de morceaux de pianos, souvent joués par John Russell qui est un compositeur reconnu, et d'instruments à cordes accompagnant le suspens difficilement soutenable par moments.

Justement, puisque nous sommes dans un film de fantômes, qu'en est-il du quotient frousse ? Eh bien, si ce genre de film est votre tasse de thé, vous serez bien servis. En ce qui me concerne, les histoires de fantômes sont la seule chose qui me fasse vraiment peur. Et là, j'en tremble encore. Il y a bien trop d'incidents pour que je les mentionne tous – et de toute façon, je n'en ai pas envie – mais je vais quand même vous donner quelques mots clés : La balle, le verre, le fauteuil roulant et la boîte à musique.

Ce qui m'a frappé dans ce film, c'est que les incidents causés par l'esprit vont débuter tout de suite et se répéter à un rythme régulier pendant la première heure du métrage, donnant presque envie de l'arrêter par moments pour reprendre son souffle et cligner des yeux desséchés à force d'être restés ouverts. Je n'ai pas de souvenir d'un autre film tenant le spectateur si fermement entre ses griffes pour le secouer sans cesse. Medak a accompli un tour de force impressionnant.

La deuxième partie va débuter par une enquête approfondie concernant l'esprit dans la maison et l'on se dit que ce sera moins tendu, mais non. L'histoire est racontée de façon intéressante, ponctuée d'incidents toujours imprévisibles (donc d'autant plus déstabilisants), et vers la fin, ça repart comme au début. Quand c'est fini, on est heureux d'avoir découvert un film qui nous fera sans aucun doute le même effet aux visionnages suivants.

Résumons :
Est-ce que ce film fait peur ? Oui.
Est-ce que l'on sursaute et frissonne ? Oui.
Est-ce le genre de film qu'il vaut mieux regarder en plein jour ? Oh que oui !
Alors, je vous invite à approcher et à entrer dans le manoir… à vos propres risques et périls cardiaques.

ENFANT DU DIABLE - L | CHANGELING - THE | 1980
ENFANT DU DIABLE - L | CHANGELING - THE | 1980
ENFANT DU DIABLE - L | CHANGELING - THE | 1980
Note
5
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Marija Nielsen