Elysium
Elysium
En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses - s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.
En 2009, Neill Blomkamp avait, dès son premier film, marqué le public avec son "District 9", dont la seconde partie se révélait particulièrement jouissive. Après un tel succès, le réalisateur sud-africain était évidemment attendu au tournant, obtenant pour son premier film hollywoodien un budget conséquent (90 millions de dollars, contre "seulement" 30 millions pour son film précédent) et un casting royal : Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley (l'acteur principal de "District 9") ou encore William Fichtner ("Lone Ranger", la série "Prison break").
Avec Elysium, Blomkamp reprend quelques thèmes qui lui semblent cher : on retrouve ainsi sans surprise la lutte des classes, avec cette opposition entre les plus riches, bien en sécurité sur Elysium, et les plus pauvres, soumis à l'autorité d'une police inhumaine, contraints de travailler dans des conditions horribles pour un salaire de misère, et n'ayant qu'un accès aux soins limités. Rien de bien nouveau ni de bien subtil dans tout ça, mais comme pour "District 9", l'intérêt va très vite se trouver ailleurs.
Elysium va ainsi rapidement se tourner vers l'action, avec un Matt Damon rapidement forcé de s'opposer à l'ordre établi pour survivre : obligé de rejoinde Elysium pour survivre, il va ainsi se voir greffer un exosquelette (on retrouve ici l'idée de fusion entre deux corps étrangers, l'armature métallique remplaçant le membre extraterrestre) et être poursuivi par Kruger, un agent sud-africain implacable. Les affrontements se font au corps à corps ou à coups d'armes futuristes, démembrant les victimes ou les faisant exploser.
Bénéficiant d'effets spéciaux très réussis, ces scènes d'action sont souvent intenses et parfois violentes, mais souffrent par moments de la réalisation très (trop ?) stylisée de Blomkamp : la caméra à l'épaule donne ainsi autant de séquences réussies que de passages illisibles, et le réalisateur abuse parfois de ralentis, au point de laisser l'impression de se regarder un peu filmer. Rien de bien grave, si ce n'est une scène clé complètement ratée en fin de film.
Reste quand même un scénario qui, bien qu'assez prévisible, reste très prenant et réserve quelques moments très forts. Matt Damon est époustouflant dans le rôle principal, et on appréciera aussi de voir Jodie Foster en garce ou Sharlto Copley en mercenaire violent. Avec Elysium, Neill Blomkamp confirme donc les belles promesses de "District 9", et si le film est légèrement inférieur à son aîné, dont il partage un bon nombre de qualités et de défauts, il reste l'un des films de science-fiction les plus réjouissants de ces dernières années. De quoi nous faire patienter avant "District 10" ou une adaptation de la saga de jeux vidéo "Halo", pour laquelle Blomkamp semble plus que jamais être le réalisateur idéal.