Affiche française
ELVIRA, MAITRESSE DES TENEBRES | ELVIRA MISTRESS OF THE DARK | 1988
Affiche originale
ELVIRA, MAITRESSE DES TENEBRES | ELVIRA MISTRESS OF THE DARK | 1988
Un film de
Date de sortie
Pays
Genre
Musique de

Elvira, maitresse des tenebres

Elvira mistress of the dark

Vedette d'un show Tv servant de présentation à de très nombreuses séries Z, Elvira se décide pourtant à quitter son boulot suite à quelques problèmes personnels et professionnels. Elle annonce un tout nouveau spectacle à Las Vegas et vient d'apprendre que sa mystérieuse tante Morgana vient de décéder: elle doit obligatoirement être présente pour la lecture tant attendue du testament. Sillonnant les routes américaines, elle tombe en panne au beau milieu de sa destination: la petite ville de Falwell, dont la quasi-totalité des habitants la déteste royalement. Héritière de la grande maison de sa tante, de son petit caniche et d'un soit-disant livre de cuisine, elle repart déçue du cabinet du notaire. Cependant, l'argent doit venir à Elvira, et la maison doit être à tout prix vendue. Mais tout ne va pas se passer comme prévu…

ELVIRA, MAITRESSE DES TENEBRES | ELVIRA MISTRESS OF THE DARK | 1988

A la manière de Freddy Krueger ou de Pee Wee Herman, Elvira est une icône américaine des années 80/90 tout à fait indispensable, ayant goûté très souvent aux tournages télés et cinés, dressant un somptueux catalogue dédié en grande priorité à la fête d'Halloween, et affichant un look qui se grave instantanément sur la rétine.

Derrière la ténébreuse Elvira, se cache en fait la belle rousse Cassandra Peterson, aujourd'hui frôlant la soixantaine mais gardant toujours ce peps incroyable… et ses formes généreuses. Figurante dans "Fellini Roma", elle fait un petit caméo dans "Pee Wee Big Adventure", Pee Wee (alias Paul Reubens, également enfermé pendant longtemps dans son personnage loufoque) qui est d'ailleurs l'une de ses connaissances; autre personnage mémorable de la télé américaine qui a eu droit lui aussi à deux films entièrement focalisés sur sa personne.

Pour définir Elvira, il faudrait plutôt la comparer à un cocktail pétaradant et sexy de multiples personnalités, elles aussi bien connues du public: beaucoup de Morticia Addams, un zeste de Barbara Steele, pas mal de Varla (la dure à cuire appétissante de "Faster Pussicat Kill Kill") et quelques gouttes de Vampira. A ce propos d'ailleurs, Vampira (la jolie zombie gothique de "Plan 9 From Outer Space") intenta un procès à Elvira pour plagiat de personnage, et le perdit.

Entre une poitrine (difficile d'oublier son très fameux décolleté) qui aurait sans aucun doute émoustillé Russ Meyer lui-même et un humour ravageur qui la rend toujours plus irrésistible, elle a bien du mal à trouver sa place dans la petite ville américaine dans laquelle elle échoue. Une communauté de cul bénis et d'hypocrites de tous poils carrément insupportables, prônant le bon goût et la bonne parole. Difficile de ne pas faire tâche dans le cas de la pauvre Elvira lorsqu'on s'habille dans une plantureuse tenue moulante et qu'on affiche une voluptueuse poitrine. Une poitrine qui met d'ailleurs en extase tous les mâles qu'elle croise, ce qui ne va pas sans quelques claques ou mains baladeuses.

Mais la joyeuse gothique est loin de se montrer choquée ou timorée face aux habitants de Falwell: grossière, souvent vulgaire, elle n'hésite à aucun instant à balancer des vannes succulentes ou à faire la folle quand ça lui prend soudainement!
Si le personnage d'Elvira reste imaginaire, son show Tv "Movie Macabre" a bel et bien existé entre 1981 et 1993.
Cassandra Peterson a pu y créer le personnage de Elvira,présentant ainsi quelques chefs-d'œuvres "EdWoodien" sur la télévision américaine, hypnotisant littéralement nos confrères américains. Parodiée (la gorgone de "Terror Vision"), parfois même reprise (notre ex-Sangria nationale, anciennement présente sur les fameux "Accords du diable"), Elvira voit sa personnalité s'étoffer grâce au film, en se mêlant tout simplement à une sombre histoire de sorcellerie.

L'argument fantastique prend place au bout de quelques bonnes minutes avec le personnage de l'Oncle Vincent, un sorcier maléfique luttant pendant des siècles pour retrouver un curieux grimoire dont Elvira a hérité sans y attacher vraiment d'importance. Il faudra longtemps pour que l'affolante demoiselle découvre ses origines surnaturelles et les propriétés magiques du livre ainsi que de sa bague. Aidée en cela par un petit caniche (le cliché du chat noir est apparemment éloigné) qu'elle a relookée façon punk puis nommé Queen, elle se lie d'amitié avec quelques teenagers rafistolant sa maison "Barbie style" et devra bien entendu affronter non seulement les perfides habitants de Falwell mais aussi l'oncle Vincent, ennemi de sa famille depuis des générations.

La place de l'humour étant considérable, Cassandra Petterson exploite à fond son rôle de Elvira et se déchaîne comme jamais: strip-tease, numéro de music-hall, pastiche fabuleux de "Flashdance", allusions pas vraiment fines sur sa poitrine (vitre, saucisse, tripotages, caches tétons: tout y passe), utilisation d'un énorme gun post-Alien… Chaque réplique de Elvira est un bonheur absolu (elles sont mêmes trop nombreuses pour que j'en cite!!), et une certaine imagerie fantastique se laisse même entrevoir de temps en temps: cimetière, bûcher, maison hantée, cauchemar, sorcières… Le numéro endiablé de la belle Cassandra a de quoi rester dans les mémoires! Une cascade de gags non stop (John Waters n'aurait pas renié la scène du pique-nique virant à l'orgie la plus folle, voir "A Dirty Shame"), quelques bons Fx à ne pas négliger (citons le bordel final assez monstre à base de magie noire, de transformations et d'explosions, voire le lézard géant baveur!?!) et des rebondissements bien dosés: "Elvira maîtresse des ténèbres" est un franc moment de rigolade qui vous fera découvrir avec plaisir l'énergie communicative de la provocatrice Elvira.

ELVIRA, MAITRESSE DES TENEBRES | ELVIRA MISTRESS OF THE DARK | 1988
ELVIRA, MAITRESSE DES TENEBRES | ELVIRA MISTRESS OF THE DARK | 1988
ELVIRA, MAITRESSE DES TENEBRES | ELVIRA MISTRESS OF THE DARK | 1988

*On peut apercevoir les extraits de "L'attaque des tomates tueuses" et de "It Conquered the world"

Note
5
Average: 4.2 (1 vote)
Jérémie Marchetti