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DYING GOD | DYING GOD | 2008
Affiche originale
DYING GOD | DYING GOD | 2008
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Dying god

Dying god

Sean Fallon est un flic corrompu, assez porté sur l’alcool et les femmes, qui n’hésite pas à vendre des armes à feu pour gagner de l’argent. Sa nouvelle enquête semble assez difficile à résoudre : de nombreuses prostituées sont retrouvées violées et éventrées, mais de l’intérieure ! Pensant tout d’abord à une guerre des gangs, Fallon va progressivement découvrir que la vérité est bien plus incroyable qu’il ne le pensait…

DYING GOD | DYING GOD | 2008

Dying God" est le premier long métrage de Fabrice Lambot. Si ce nom ne vous est pas inconnu, notamment pour les fans ayant vécu les années 80, c’est tout à fait normal ! Fabrice est en effet le créateur de la défunte boutique de vente par correspondance "SF Collector", qui nous permettait d’acquérir facilement des imports US, que ce soit en VHS, fanzines, CD de BO de films ou DVD. Par la suite, Fabrice s’est également lancé dans l’aventure du fanzinat, puisqu’il est à l’origine de la création de "Atomovision" et plus récemment de "Métaluna". Passionné de cinéma de genre, en particulier le giallo et les films de monstres des années 50, Fabrice se lance dans la réalisation en 2002 avec un premier court métrage "Insanity", qui est diffusé dans de nombreux festivals. Fort de ce succès, il enchaîne en 2005 avec un second court, "Le Sang du Châtiment", lui aussi programmé dans des festivals prestigieux. De par ses activités, Fabrice se lie d’amitié avec Jean-Pierre Putters, créateur de la revue culte "Mad Movies". Ensemble, ils décident de monter une petite société de production, baptisée tout simplement "Metaluna Productions", les deux hommes étant fan du film "Les Survivants de l’Infini" dont l’action se déroule justement sur la planète metaluna.

Après avoir préparé durant un an un projet qui finalement n’aboutira pas, Fabrice et Jean-Pierre décident de financer un long métrage par leurs propres moyens. Ayant de nombreuses connaissances en Argentine et les coûts de productions étant moins élevés qu’en France, Fabrice décide de tourner son film là-bas. Il demande à deux scénaristes argentins d’écrire un scénario basé sur la légende du kurupi, sorte de croquemitaine local, monstre possédant un sexe de deux mètres de long et qui doit féconder des femmes fertiles. Celles qui ne le sont pas sont massacrées et mutilées, ce qui est censé faire réfléchir les jeunes filles de la population concernant la perte de leur virginité.

Le premier jet du scénario lui convient, hormis le développement de la psychologie des personnages. Il demande alors à Jean Depelley de remanier le script en développant ce point. Le projet de base s’appelle "Kurupi" mais Jean-Pierre Putters trouve ce titre ridicule. Nos trois compères cherchent donc un nouveau titre et Fabrice, en bon fan de musique métal qu’il est, tombe sur une chanson de Celtic Frost intitulée "Dying God". Le titre collant assez bien avec l’idée du film, il fut adopté à l’unanimité !

Fabrice tourna le film à Buenos Aires, sur une durée de 22 jours environ, et se paya le luxe d’avoir des acteurs réputés, comme James Horan, Lance Henriksen ou bien encore Erin Brown, plus connue des amateurs sous son pseudo de Misty Mundae.

Pour son premier film, Fabrice Lambot a décidé de se faire plaisir et de faire plaisir aux fans de cinéma de genre. Il a incorporé dans son "Dying God" de nombreuses références au cinéma qu’il aime, et on retrouvera pêle-mêle des influences au giallo, au polar urbain des années 80 (façon Abel Ferrara ou William Lustig), au néo-thriller des années 90 ("Seven", "Le Silence des Agneaux"), au cinéma gore ("Maniac" et son explosion de tête) et bien sûr aux films de monstres, avec cette créature avide de fécondation et qui nous rappellera d’ailleurs, tout comme certaines idées du scénario, le film "Scared to Death" de William Malone, réalisé en 1981. On pourra également penser à des films comme "Prédator 2" ou "Epouvante sur New-York", notamment de par la présence d’un shaman issu d’une ancienne tribu aujourd’hui disparue et qui tente de faire survivre la créature qu’il a sauvée plusieurs années auparavant. Autre référence qui nous vient en tête, le film aurait pu faire un très bon épisode de la série "X-Files", puisqu’il mêle de manière plutôt réussie le thriller et le fantastique.

En effet, "Dying God", avant de jouer la carte de l’horreur et du fantastique, est avant tout un thriller urbain, un polar sombre nous présentant un antihéros en la personne du flic interprété par James Horan. On pourrait rapprocher ce personnage de celui du flic du film "Hellraiser 5 – Inferno". Corrompu jusqu’à la moelle, jouant les trafiquants d’armes, sniffant de la coke, n’hésitant pas à s’adonner aux plaisirs de la chair avec d’autres femmes alors qu’il vit une petite histoire d’amour avec une prostituée au visage angélique (normal, c’est Erin Brown, que Fabrice a vraiment su magnifier dans son film ! Elle est touchante, laisse transparaître sa fragilité et n’a peut-être jamais été aussi belle à l’écran !), notre flic possède tous les vices, tous les défauts. Pourtant, il ne nous est pas antipathique et son côté "Inspecteur Harry" un brin trash nous fait apprécier le personnage.

Les nombreuses séquences filmées de nuit dans les rues de Buenos Aires nous renvoient directement aux standards que peuvent être "Maniac", "Driller Killer" ou "L’Ange de la Vengeance" par exemple, voire même à "Taxi Driver". Prostituées, macro macho, gangs et affaires louches font partie de la faune ambiante que fréquente notre flic de choc.

Pas étonnant qu’un tueur en série sévisse dans ces ruelles sombres. Du moins, c’est ce qu’on se dit à première vue, mais les scénaristes de "Dying God" vont nous réserver quelques surprises et jouer avec nous, nous mettant tour à tour sur de fausses pistes avant de nous dévoiler par petites touches la vérité sur la nature du tueur.

Niveau gore, le film reste assez soft mais se permet quand même quelques excès qui font plaisir à voir, comme une belle explosion de crâne par exemple. Les scènes où les prostituées sont littéralement "happées" et traînées par les pieds de façon plutôt virulente, comme lors de la séquence suivant l’introduction, sont également très réussies et l’apport de la musique, composée par "SUP", permet de créer une bonne ambiance qui renforce encore le côté noir et ténébreux de ce thriller horrifique. La musique est également très bien mise en valeur lors de scènes plus intimistes, comme celle où notre flic se retrouve seul avec le personnage joué par Erin Brown.

Le rythme du film est également bien soutenu, on ne s’ennuie pas et on prend plaisir à suivre les investigations de Sean Fallon. La présence de Lance Henriksen, qu’on nous dévoile progressivement, apporte également un plus au film, l’acteur étant toujours aussi charismatique malgré les années qui s’accumulent.

En ce qui concerne la créature, il aurait été impensable de montrer son sexe de deux mètres de long à l’écran, car Fabrice voulait avant tout faire un film sérieux et non pas une comédie policière horrifique façon "Troma Films". Il s’est donc censuré lui-même au niveau des séquences qui auraient dévoilé l’engin du monstre en pleine action, ce qui est plutôt une bonne idée ! Mais rassurez-vous bande de pervers, on le voit quand même ce fameux engin…

Au final, pour un premier long métrage et avec un budget limité, Fabrice Lambot réussit son pari et nous livre un film divertissant, bien réalisé, avec de bonnes idées et qui laisse augurer du meilleur quant à ses prochaines réalisations. Bien sûr, le film n’est pas d’une originalité renversante mais son traitement très premier degré (avec quelques touches d’humour néanmoins), l’interprétation des acteurs principaux et les quelques effets gores bien placés, assurent le spectacle et pour une petite production indépendante française, c’est plutôt pas mal ! N’hésitez pas à découvrir "Dying God" qui est édité en DVD par Néo Publishing !

DYING GOD | DYING GOD | 2008
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Note
3
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Stéphane Erbisti