Cercle 2 - le

Ring 2 - the

Surfant sur la vague immonde des remakes insipides avec laquelle Hollywood tente de nous submerger, "The Ring 2" est la transposition américaine d'un métrage japonais. Dirigé par le réalisateur de "Ring" et "Ring 2" (les originaux japonais) ce remake dispose indéniablement de quelque chose de plus que les autres. Quelque chose de trop !

Après avoir fait visionner la cassette pour se débarrasser du maléfice, Rachel et son fils déménagent à San Francisco pour commencer une nouvelle vie.

Malheureusement la diffusion de la cassette s'est étendue à une vitesse phénoménale et rattrape les deux "fugitifs". Rachel réussit à récupérer la copie de la bande la plus récente et la détruit… Fin de l'histoire ?

Non, le fantôme de Samara (Sadako ne faisant évidement pas assez américain) continue de vivre en dehors de la bande magnétique. Et devinez ce qu'elle va entreprendre… Bien joué, elle va tenter de posséder le fils de Rachel. Cependant cette dernière, en bonne gardienne des valeurs de sa patrie, va tenter de sauver sa progéniture.

CERCLE 2 - LE | RING 2 - THE | 2005

C'est ainsi que le film commence, pas de rattrapage pour ceux qui auraient raté le premier volet. Ils pourront toutefois se faire une idée de la chose au cours du déroulement du métrage.

Le premier constat, celui qui saute le plus aux yeux, c'est l'originalité de "Le Cercle 2". Le métrage ressemble à un catalogue des clichés à éviter à tout prix dans un film d'horreur.
Je m'explique, le métrage s'ouvre sur plusieurs plans d'eau agitée par des vagues. Le tout sur une musique angoissante. Puis la famille monoparentale arrive dans la ville qu'elle croit être calme, cependant un ado vient crever à quelque pas de là, le visage déformé par la peur.
Alors messieurs les producteurs, et réalisateur, voici une liste de ce qu'il n'est plus acceptable de voir dans un film prétendu d'horreur.
1) La vague de musique grave avec des plans très lents pour simuler la peur, c'est moche et ça casse tout le rythme quand ce n'est pas maîtrisé.
2) Les cris déchirants des violons, on les a entendu dans tellement de métrages que lorsque les cordes vibrent, cela équivaut à dire "attention, tu vas avoir peur." Pour désamorcer la tension, difficile de faire mieux.
3) Les hausses de volume très brusques qui accompagnent les scènes chocs ne sont qu'une technique lâche. Faire sursauter le spectateur de cette façon n'est aucunement glorieux.
4) Les puzzles débiles qui doivent être résolus à partir de visions, depuis "Le sixième sens" c'est devenu des lieux communs. Pourtant la mollesse et le manque d'originalité de la chose auront raison du spectateur le plus résistant.
5) Les plans tourbillonnants, ça ne procure pas de frisson paranoïaque au spectateur. A la limite des crampes d'estomac et la nausée…
6) Les gamins têtes-à-claque dans les films fantastique/horreur, on n'en veut plus. Dans "Maman j'ai raté l'avion", ça passe, mais dans "The Ring", non ! Alors cela décuplera peut-être l'efficacité du film chez les adolescentes à la fibre maternelle surdéveloppée ; toutefois 0 x 0 égale toujours 0.
7) Enfin, pourquoi nous arroser de remakes insipides, prétentieux et vomitifs ?

Le film soulève aussi une salve de questions.
En tout premier, est-ce que les producteurs et le réalisateur prennent leur bain habillés ? Non ce n'est pas une question stupide, mais lorsque durant toute la durée du film le gamin ne va pas une seule fois dans la baignoire nu, le doute me traverse…

Ensuite, pourquoi détruire systématiquement ce qui était de qualité à l'origine ? Car c'est Hideo Nakata qui réalise et il semble prendre un malin plaisir à détruire la première pierre de l'édifice qu'il avait entrepris de construire. Une histoire de cassette hantée couplée avec une mythologie japonaise, quelle idée brillante. Supprimer la cassette et les légendes d'ectoplasmes directement issues du pays du soleil levant, cela relève de l'inconscience.

Peut-être était-ce nécessaire du fait que les producteurs ont décidé que l'Américain moyen n'arriverait jamais à s'identifier à des protagonistes asiatiques ? A moins que ce ne soit qu'une question d'argent. Dans les deux cas le constat est d'une tristesse accablante.

Comment ne pas douter d'Hollywood, la cité des rêves brisés ?! Le cinéma de ce côté de l'Atlantique est malade. Etouffé par une industrie qui semble oublier que ses produits sont destinés à un public et non à un troupeau de zombies dont le cerveau s'est liquéfié depuis longtemps. A moins que… A moins qu'il y ait effectivement un public qui les suivent, mais douter de l'espèce humaine à ce point relèverait de l'hérésie.

A ce titre "The Ring 2" n'a aucune valeur ajoutée artistique sous quelque forme que ce soit, juste financière. Ca sent le fric, ça sent l'américanisation d'un mythe qui n'est pas le leur. N'en reste qu'une transposition macabre et bancale ne reposant que sur les valeurs d'une société occidentale idéalisée. Des mères prêtes à tout pour leur enfant, qui ne se posent pas plus de questions qu'il n'en est besoin, les méchants sont toujours punis alors que les héros vivront heureux jusqu'à 100 ans. A moins, bien sûr, que le métrage ait suffisamment d'entrées pour un troisième volet.

Avec toutes ces répugnantes bobines qu'Hollywood nous envoie à coups de mortier, il est temps de se demander où se situe l'avenir du Cinéma. Et à la vision de "Ring", de "Ju-on" ou encore de "Old Boy" dans un autre registre, le cinéphile va indubitablement se tourner vers où se lève le soleil ; vers l'orient.

"Le Cercle 2" n'est en rien un hommage, ni un second essai pour faire mieux. Tout simplement un remake raté mais regardable pour ceux qui n'ont vu que très peu de films d'horreur dans leur vie. A conseiller aux personnes entre 0 et 16 ans à qui cela procurera peut-être des frissons. Les grands, censés être plus raisonnables, boycotteront cette infamie où, du producteur au réalisateur, on les prend pour des canards sauvages.

De même, dire que ce métrage n'est pas un remake, c'est comme noyer le poisson, tenter de donner des excuses bancales à la trahison impardonnable de Nakata…

Une solution, vite, arrêtez les remakes, et réembauchez des scénaristes, ce n'est pas très intelligent de faire des économies avec des bouts de chandelles… A noter que les personnes citées comme étant scénaristes de "Le Cercle 2" ne sont autres que : l'auteur du livre original, le scénariste de "Ring 2" et la responsable de l'adaptation. Quand je vous disais qu'on se moquait de nous...

CERCLE 2 - LE | RING 2 - THE | 2005
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CERCLE 2 - LE | RING 2 - THE | 2005
Note
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Colin Vettier