Affiche française
CARNIVAL OF SOULS | CARNIVAL OF SOULS | 1962
Affiche originale
CARNIVAL OF SOULS | CARNIVAL OF SOULS | 1962
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Carnival of souls

Carnival of souls

Un groupe de jeunes gens s'adonnent à une course automobile, mais le jeu tourne au drame : l'une des voitures tombe dans le fleuve, provoquant la mort de ses passagers. Seule Mary s'en sort, quelque peu secouée. Joueuse d'orgue, elle se rend dans son nouveau lieu de travail mais semble menacée par un curieux personnage, à l'aspect vaguement fantomatique. L'homme en question lui apparaît au moment le plus importun, et commence à transformer sa petite vie en enfer. Mary aura même du mal à comprendre cette fascination qu'elle éprouve pour ce parc d'attractions abandonné, où se terre peut-être l'horrible spectre qui la poursuit.

CARNIVAL OF SOULS | CARNIVAL OF SOULS | 1962

Série B fauchée avant tout, "La nuit des morts-vivants" connaîtra une réputation sans précédent, dûe évidemment à son atmosphère morbide, son amateurisme qui ne fait au final que renforcer le réalisme de la réalisation, ses zombies, sa tension, ses effets gores, son noir et blanc… Aussi révolutionnaire soit-il, le film de Romero a tout de même eu un modèle, ou du moins une inspiration, avec "Carnival of souls", qui connaitra le sort contraire à celui de "La nuit des morts-vivants 1968".

Tourné là encore dans des conditions simplistes et amateurs, "Carnival of souls" ne connaitra aucune gloire… du moins à son époque puisqu'au fil du temps, le film eut enfin une véritable reconnaissance. Un statut culte qui ira grandissant grâce aux nombreuses rediffusions sur Arte et à quelques sorties DVD import.

Difficile de croire qu'un tel petit film puisse être une source d'inspiration pour bon nombre de "I see Dead people movie" (petite expression repiquée à Mad Movies qui convient tellement bien à ce genre de films) d'aujourd'hui et pour le légendaire film de Romero. Cependant, "Carnival of souls" pourrait se montrer comme un long épisode de "La quatrième Dimension", puisqu'il n'utilise aucun effet visuel "agressif" et préfère développer une ambiance mi-envoûtante, mi-spectrale.

Après un accident mortel dont elle est la seule survivante, Mary se retrouve suivie par un fantôme dans les endroits les plus anodins, de sa voiture à son lieu de travail, en passant par son appartement. Cette peur largement palpable, figurant au spectateur que l'héroïne ne doit en aucun cas se retrouver seule (et encore…) sous peine de voir cet inquiétant personnage, est maintenant présente dans de nombreux films de fantômes actuels.

Nous faisons face à un véritable film fantastique, où l'horreur surgit du plus banal quotidien, et ne sera que vaguement expliquée. Quel est ce spectre sardonique ? Pourquoi l'héroïne se retrouve t-elle fascinée par ce parc d'attraction en ruine ? Quels sont ces moments de silence inquiétants ou elle devient littéralement invisible ?
Impeccable et se transformant littéralement en une menace lourde lors des scènes d'apparitions, le noir et blanc retrouve le même grain et le même ton malsain que celui qui sera utilisé pour "La nuit des morts-vivants". Un noir et blanc propice à illustrer une atmosphère de cauchemar unique, faisant rejaillir l'obscurité de la nuit glauque, et la pâleur des mystérieux fantômes.

Preuve du petit budget, le maquillage des âmes errantes est élaboré à partir de blancs d'œufs. Sur le coup, l'idée a beau être idiote, mais à l'écran on sourira moins face à ces créatures de la nuit hystériques, se livrant inexplicablement à un bal inquiétant. Aussi rudimentaire soit-il, "Carnival of souls" continue de donner de sacrés frissons lors de certaines séquences et plus particulièrement lors de son climax final glauquissime, qui marqua sans doute encore plus l'esprit de Romero : un lâché de spectres livides sur une héroïne au bord de la folie, dans un parc d'attraction lugubre, totalement abandonné.

Ce lieu joue également une place essentielle dans le film de Harvey, dévoilant une architecture lugubre, respirant le fantôme à des kilomètres. C'est dans une scène de cauchemar quasi-surréaliste où des spectres émergent lentement de l'eau, que l'on se rend compte que même "Le territoire des morts" semble avoir puisé sa scène déjà culte dans le film de Harvey.

***Spoilers***
"Sixième sens", "Les autres", "L'échelle de Jacob", et d'autres "I see Dead people Movies" semble s'être inspirés de la fin inexorable du film, très inhabituelle pour l'époque. "Carnival of souls", une inspiration sans le savoir ?
***Fin du Spoilers***

Voyant son film remonté et distribué n'importe où et n'importe comment par son producteur, Harvey verra aussi son œuvre s'écourter de 84 minutes à 74 minutes (on entend dire que la version complète fait d'ailleurs 91 minutes). C'est Criterion qui propose par ailleurs le DVD le plus complet à ce jour, avec deux versions et plusieurs bonus. Porté très souvent par une partition à l'orgue incommodante, "Carnival of souls" est un chef d'œuvre de l'épouvante 60's qui a su traverser parfaitement les époques en gardant sa force quasi-intacte, à la manière de "La nuit des morts vivants" d'ailleurs !

CARNIVAL OF SOULS | CARNIVAL OF SOULS | 1962
CARNIVAL OF SOULS | CARNIVAL OF SOULS | 1962
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Note
5
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Jérémie Marchetti