50 states of fright (saison 1)
50 states of fright (season 1)
50 states of fright est un tour d'horizon des légendes urbaines régionales les plus terrifiantes des États-Unis diffusé sur la plateforme de streaming Quibi, généralement dédiée aux formats sur mobile et ayant pour l’occasion fait appel à une sommité en matière d’horreur pour la superviser : Sam Raimi. Le cinéaste connu surtout pour "Evil dead" est donc à la manœuvre d’une série horrifique sous forme d’anthologie à la durée étonnante : les épisodes varient en effet entre 5 et 10 minutes et il en faut en moyenne trois pour raconter un mythe américain. Tout cela ne pouvait donc qu'attiser la curiosité des spectateurs en manque de sensations et en recherche de nouveauté ! En ferez-vous partie comme votre dévoué ?
L'AVIS :
Deux ans après l’annulation de la formidable série Ash vs. Evil Dead, Sam Raimi est donc de retour aux commandes d’une série horrifique, ici une anthologie au concept séduisant, qui tire ses inspirations des légendes urbaines de tous les États américains. La première saison piochera ainsi dans le folklore du Michigan, du Kansas, de l’Oregon, du Minnesota et de la Floride. La bande-annonce promettait d’ailleurs un bestiaire bien fourni, avec : un culte sinistre, de la magie noire, du found footage à la REC mais avec des flics de Miami et non pas une équipe de pompiers et bien d’autres créatures non clairement identifiées et autres joyeusetés. Sam Raimi a également recruté son frère Ivan, pour l’aider à l’écriture. Voici donc les résumés et critiques des dix premiers épisodes :
Episodes 1 à 3 : The golden arm (Michigan)
Dave, bucheron de son état, et sa somptueuse épouse Heather filent le parfait amour. Si lui travaille beaucoup et s’endette tout de même pas mal pour sa femme, celle-ci qui veut être la plus belle du Michigan, ne fait pas grand-chose de sa vie à part s’occuper de ses magnifiques fleurs et s’acheter des tenues horriblement chères. Mais un beau jour, cette relation idyllique en apparence va voler en éclat à la suite d’un terrible accident qui va forcer le mari à hypothéquer de plus en plus afin de payer à sa femme le plus beau des cadeaux à ses yeux…
Cette première histoire est mise en scène par son producteur prestigieux Sam Raimi et coécrite par son frère Ivan et on peut dire donc que ça commence bien ! Seulement voilà, même si on reconnaît bien la patte de Raimi avec ses effets de caméra, le résultat est en deçà de ce que l’on pouvait en attendre. La faute à une histoire pas hyper originale et au manque de développement de son scénario qui n’évoque qu’une chute inexorable ! De plus, le fait d’étirer le récit déjà malingre sur trois épisodes, n’apporte pas beaucoup à cette entreprise ! Et même si esthétiquement c’est très beau et que Travis Fimmel (vu dans la série "Vikings") comme Rachel Brosnahan (« Mme Maisel, femme fabuleuse ») s’en sortent admirablement, cet apéritif est tout de même un peu malingre et ne vaut pas plus qu’un 5/10 !
America’s largest ball of twine (Kansas) : épisodes 4 à 6
Une mère et sa fille adolescente dont les relations sont conflictuelles s'arrêtent dans un coin paumé du Kansas pour y admirer l'attraction locale : la plus grande boule de ficelle d’Amérique…
Ce segment dont l’ambiance ressemble à celle de certains romans et nouvelles de Stephen King, nous ressort le sempiternel cliché des touristes de passage dans une contrée loin de chez eux et qui connaitront un destin des plus funestes. Toutefois, c’est suffisamment bien fait avec des acteurs qui jouent plus que correctement (mention spéciale à Karen Allen, que l’on n’avait pas vue aussi en forme depuis "Les aventuriers de l’arche perdue" !) pour que l’on se laisse convaincre l’espace de quelques épisodes ! Un 6/10 mérité !
Scared stiff (Oregon) : épisodes 7 et 8
Un homme apporte le cadavre d'une mystérieuse créature en très mauvais état à un taxidermiste qui va essayer de la reconstituer à ses risques et périls...
Hautement prévisible du début à la fin et ce, même si les effets sont non numériques et que cela rend hommage au bienaimé Bigfoot. En un mot : « anecdotique », ce qui équivaut à un très moyen 5/10 !
Grey cloud island (Minnesota) : épisodes 9 à 11
Pour être acceptés dans une confrérie, quatre étudiants doivent parcourir à pied et en pleine nuit une forêt du Minnesota réputée hantée...
Il aura fallu attendre ces épisodes avec Asa Butterfield ("La stratégie Ender", "Hugo Cabret") et donc le neuvième, pour obtenir enfin un récit de haute qualité ! L’histoire est originale car haletante et anxiogène à souhait, les rebondissements inattendus et en plus, c’est gore et violent comme on aime ! Alors quand en plus on a une sorte d’humour très second degré à la "Tucker et Dale fightent le mal" ainsi qu’une fin hautement sympathique, on se dit qu’on tient là le meilleur morceau de cette anthologie méritant un très bon 8/10 !
Destino (Florida) : épisodes 12 à 14
À Miami, des policiers reçoivent un appel qui les amènent à pénétrer dans une bâtisse au cœur de la communauté cubaine où il se passe de drôles de choses...
C’est sous la forme d'un found footage écrit par Eduardo Sánchez, (coauteur de "Le projet Blair Witch") et donc référence en la matière, que la dernière histoire de cette première saison nous est rapportée. Ainsi, ces trois derniers épisodes vont nous immerger dans la visite d’un bâtiment pas très accueillant où magie noire et sorcellerie issues de Cuba sont monnaie courante. Nantis d’effets spéciaux convenables, d’acteurs plus qu’investis (notamment Danay Garcia vue dans la série "Fear the walking dead"), ces ultimes instants, malgré une fin assez convenue, vous feront tout de même passer de bons moments parce que l’imagerie folklorique est très efficace car stressante au possible et c’est bien glauque et ne se contente pas de n’être qu’une énième histoire de maison hantée ! Un bon 7/10 !
50 States of fright saison 1 confirme donc avec ses effets spéciaux convenables, son bon casting et son superviseur de talent qu’une série au format court ne veut pas dire série cheap. Aussi, malgré un air de déjà-vu, on sera tout de même parfois agréablement surpris par certaines légendes américaines jusqu’alors peu connues.