Affiche française
EYE 2 - THE | JIAN GUI 2 | 2004
Affiche originale
EYE 2 - THE | JIAN GUI 2 | 2004
Date de sortie
Genre

Eye 2 - the

Jian gui 2

Joey tente de joindre son petit ami Sam par téléphone, dans un hôtel de Bangkok. Mais le garçon raccroche, ne lui parle plus, et l'ignore sans véritable raison. Laminée, Joey tente de se suicider. Elle est se retrouve à l'hôpital où elle est sauvée in extremis, et découvre par la suite qu'elle est enceinte. Réticente à l'idée d'avoir un bébé, elle est victime par la suite, d'étranges phénomènes et apparitions fantomatiques.

EYE 2 - THE | JIAN GUI 2 | 2004

Le cinéma fantastique asiatique se portant plutôt bien et le succès du premier film aidant, les frères Pang confectionnent deux ans plus tard une suite à leur fameux film fantastique. Aucun rapport n'est entretenu avec le premier film, si ce n'est l'ambiance et les apparitions fantomatiques suivant à peu près le même schéma. Cependant, une suite à "The eye" ne s'impose pas vraiment : trop inégal, le film était terrifiant et maîtrisé uniquement dans sa première partie, ennuyeux dans sa deuxième. La palme revient à cette séquence finale très "Emmerichienne" qui tentait de réveiller le spectateur de sa torpeur. Ce n'est donc pas avec grand enthousiasme qu'on attend une suite à ce ghost movie très moyen.

Que vous ayez vu le premier film ou non, rien ne changera pour cette séquelle au ton nettement plus différent, et qui étonne à bien des niveaux. Le film suit le parcours de la jeune Joey, venant de se faire mystérieusement larguer par son compagnon. Ne trouvant aucune explication, elle s'avale une poignée de cachets avant de se retrouver à l'hôpital où elle découvrira les joies d'un douloureux lavage d'estomac. Elle rentrera meurtrie chez elle, avant de se sentir de plus en plus menacée par des présences spectrales. Les frères Pang mettent ici la pédale douce sur les apparitions, moins effrayantes que celles du premier volet. Mais de nombreuses surprises ponctuent cette séquelle, qui s'avère au bout du compte plus riches et nettement supérieure à son prédécesseur.

Découvrant qu'elle est enceinte de son petit ami, Joey commence à être de plus en plus réceptive aux apparitions fantomatiques et c'est lors d'une scène hallucinante qu'elle va pouvoir s'en rendre compte : alors qu'elle discute avec une amie désespérée de l'absence de son mari, Joey remarque que le mari est bien présent à coté de sa femme, manque de chance Joey apprend en voulant avertir la jeune femme de la présence de son fiancé, que celui-ci est mort depuis quelques temps ! Elle finit par sa rendre chez un moine, lui expliquant qu'une porte vers l'au-delà s'est ouverte, à cause de la fusion de son état de femme enceinte et de la tentative de suicide qui lui a fait frôler la mort. Joey ne se sent toujours pas rassurée et les spectres deviennent de plus en plus nombreux, rendant son état encore plus difficile. Mais que veulent-t-ils au juste ? Eh bien la réponse est assez surprenante mais je préfère me taire pour ne pas trop vous gâchez le film. Un important rebondissement prendra place également vers la fin du film, histoire de bien remuer le spectateur. Car l'une des grosses faiblesses du premier volet est de s'empêtrer dans un thriller ennuyeux et banal, pour découvrir à qui pouvait bien appartenir l'œil greffé sur l'héroïne. Ici tout est inattendu, et l'ambiguïté de l'héroïne y est pour beaucoup, l'éloignant à bien des égards de la douce héroïne du premier film.

C'est la splendide Shu Qi qui incarne le rôle très difficile de Joey, qui ne trouve aucun repos pendant toute la durée du métrage. Renfermée sur elle-même, suicidaire, fragile, blessée, elle n'a rien d'une héroïne classique et les spectres ne lui facilitent pas la vie. Absent du premier film, le malaise est ici bien présent, de la fragilité de l'héroïne à certaines scènes vraiment dérangeantes (l'attaque imprévisible du violeur surtout). Les fantômes sont finalement plus classiques, et les frères Pang tentent de nous refaire la célèbre scène de l'ascenseur du premier opus dans un taxi avec un fantôme chevelu assez insolite, et nous offre un deuxième clin d'œil à cette séquence terrifiante en revenant à nouveau sur une scène bien stressante située dans un ascenseur quasi identique. Même la scène de l'atelier de calligraphie se voir offrir un tout petit clin d'œil, que je vous laisserais déguster. Mais ce qui reste LA scène traumatisant de "The eye 2" c'est bien sur la séquence fulgurante de l'arrêt de bus, proposant une apparition de fantômes bien sanguinolente que vous n'êtes pas près d'oublier. Les frères Pang se décident à signer ici un film plus éprouvant, beaucoup plus dur et plus captivant. De même, la scène finale hallucinante repose sur un acte impensable perpétré par Joey (scène terrible par ailleurs) rappelant fortement une scène elle aussi assez marquante de "Le locataire" (comme quoi les réalisateurs n'ont pas revu que "Rosemary's Baby"), et les frères Pang n'oublient pas le petit sursaut final pour enfoncer le clou. Passant du malaise à l'émotion, voilà un bel effort de la part des Pang brothers. "The eye 2" ne révolutionne certes pas le petit monde de l'horreur asiatique mais fait bien plus plaisir à voir que son prédécesseur.

EYE 2 - THE | JIAN GUI 2 | 2004
EYE 2 - THE | JIAN GUI 2 | 2004
EYE 2 - THE | JIAN GUI 2 | 2004
Note
4
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Jérémie Marchetti