Affiche française
EXISTS | EXISTS | 2014
Affiche originale
EXISTS | EXISTS | 2014
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oui
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Exists

Exists

Un groupe de cinq amis part pour une petite virée dans une réserve naturelle du Texas. Après être enfin arrivés à la cabane isolée en pleine forêt appartenant à l’oncle de deux d’entre eux, ces derniers vont alors profiter du petit lac présent à deux pas de là pour s’adonner à des activités diverses et variées. Une journée placée sous le signe de l’amusement donc.
Mais la fête va rapidement être interrompue par ce sentiment d’insécurité et d’isolement qui s’empare de chacun des membres du petit groupe d’amis. Pire, nos chers fêtards vont vite se rendre compte qu’un mal mystérieux hante cette forêt…

EXISTS | EXISTS | 2014

Alors que les films found-footage sont aujourd’hui devenus légion dans le paysage cinématographique, et plus particulièrement dans le cinéma fantastique, nous retrouvons en 2014 ce cher cubain Eduardo Sanchez (à qui l’on devait en 1998 le renouveau de cette catégorie filmique si particulière avec "le projet blair witch", co-écrit et co-réalisé avec Daniel Myrick) aux commandes d’un nouveau projet intitulé cette fois-ci "exists".

Après nous avoir proposé entretemps quelques film certes sympathiques mais rapidement oubliés ("altered", "lovely molly"…), Eduardo Sanchez nous revient 16 ans après son coup d’éclat avec un nouveau found-footage (nous avions d’ailleurs vu notre homme se remettre à ce qui peut être vu comme son genre de prédilection dans le segment "a ride in the park" de "v/h/s/2"). Et cette fois-ci, c’est au mythe du Bigfoot que notre homme s’attaque : cette créature bipède mi-homme mi-singe qui habiterait principalement au Canada et aux Etats-Unis et appelée également sasquatch (signifiant « géant velu »). Un monstre assez peu vu devant la caméra il faut bien le reconnaitre d’où un certain engouement du public à l’annonce de la nouvelle.

Même si "exists" ne brille pas pour l’originalité de son scénario (nous avons en effet droit au sempiternel groupe de jeunes fêtards qui vont aller s’isoler au fin fond d’une forêt et se retrouver exposés à une menace imprévue), force est de constater que le nouveau film d’Eduardo Sanchez bénéficie d’un rythme fort soutenu. En effet, nous entrons dès les premières minutes dans le vif du sujet puis alternons entre scènes lugubres/silencieuses à la Blair Witch (pour le côté frousse/tension) et scènes d’attaques et de courses-poursuites haletantes (pour le côté viscéral), le tout sur une durée d’1h15 environ, ce qui ne laisse guère le temps de s’ennuyer vous en conviendrez.

Alors certes, found-footage oblige, nous n’échapperons pas à tout ce qu’implique généralement ce genre filmique : caméra parfois parkinsonienne (heureusement, et il est important de le signaler ici, le film n’est pas toujours filmé caméra à l’épaule), mode vision nocturne, grains de l’image voire même parasites et détérioration de celle-ci… Le film se voulant le plus réaliste possible, Eduardo Sanchez reprend donc inévitablement ce qui fait la particularité (et la popularité) de ce type de long-métrage.

D’ailleurs, il est assez surprenant de constater que notre sasquatch, à l’inverse de ce que nous aurions peut-être pu craindre dans un found-footage (où la suggestion et le manque de netteté sont souvent de mise), est plutôt bien mis en valeur (ses apparitions ne sont pas rares et cela fait bien plaisir). Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, notre vilaine créature toute poilue se dévoile un peu plus, que ce soit physiquement (on la distingue de mieux en mieux) ou par son comportement de plus en plus nerveux (presque distant et craintif au début, comme s’il étudiait ses proies, ce dernier va ensuite lancer des attaques soudaines et très violentes). Tel un chasseur des plus coriaces, ce dernier nous gratifiera de quelques scènes mémorables comme celles notamment où il saccage avec une extrême violence la cabane de nos chers amis ou encore une caravane abandonnée. Mais il est indéniable que la scène la plus marquante du film d’Eduardo Sanchez demeure celle où l’un de nos jeunes cascadeurs en vélo se retrouve poursuivi par le sasquatch, le tout filmé par une GoPro fixé sur le casque (une scène qui rappelle d’ailleurs le segment "a ride in the park" de "v/h/s/2"). Dynamique, stressante et réaliste, cette scène mérite il est vrai le détour.

Outre ces scènes plus typées action, "exists" demeure en grande partie un film de tension, d’ambiance (nombreuses sont les scènes de nuit avec tout ce qu’il faut pour susciter une certaine insécurité : silence, arbres à perte de vue, absence totale de repère…), ce dernier bénéficie également de quelques jumpscares plutôt bien maîtrisés où notre Bigfoot s’amusera à vous faire sursauter, sa gueule grande ouverte face à la caméra laissant s’échapper des hurlements bestiaux parfois glaçants.

Toutefois, malgré les qualités non négligeables citées ci-avant, il est fort regrettable de constater que le film possède des lacunes scénaristiques indéniables voire même parfois difficilement pardonnables.

Ainsi, nous reprocherons à ce dernier quelques maladresses bêtes et méchantes comme par exemple des touches d’humour involontaires (cette scène où notre Bigfoot saute sur la caravane tel un ninja pourrait devenir culte, comme ce « il y a quelqu’un? » lancé par l’un des jeunes après avoir ouvert une trappe donnant sur la cave de la cabane) ou encore ce manque de logique parfois irritant (allez, partons en pleine forêt et jetons-nous tête baissée dans la gueule de ce monstre sanguinaire qui vient quand-même de retourner une baraque! De toute façon cette forêt n’est pas si grande, on retrouve sans problème en un temps record celles et ceux qu’on perd en route…) et ce final décevant.

Nous n’échapperons également pas à quelques clichés comme ce casting très jeune ressemblant à tant d’autres productions, parfois de bas étage (le black beau gosse sportif, le geek fana de pétards, la belle en maillot de bain… sans oublier leurs jeux idiots et sans grand intérêt), la longue scène de fiesta ou encore ce manque habituel de réseau…
Beaucoup de déjà vu donc dans "exists" mais nous apprécierons par contre quelques clins d’œil sympathiques (volontaires?) à des films majeurs tels que "evil dead" ou encore "la nuit des morts-vivants".

Tourné en mode found-footage et mélangeant divers registres filmiques (film de monstre, survival, home invasion…), "exists" demeure un sympathique divertissement qui malheureusement souffre de nombreuses maladresses, aussi bien dans son scénario que dans son casting poussif. Toutefois, les apparitions de notre Bigfoot, tantôt discrètes et inquiétantes tantôt violentes et dévastatrices, sauvent indéniablement le film d’Eduardo Sanchez qui une fois de plus ne réitérera pas son exploit de 16 ans plus tôt.
Rien de bien novateur donc mais pas inutile pour autant!

EXISTS | EXISTS | 2014
EXISTS | EXISTS | 2014
EXISTS | EXISTS | 2014
Note
3
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David Maurice