Dead or alive 2
Dead or alive 2: tôbôsha
Okamoto s'apprête à assassiner un chef yakuza quand tout à coup au dernier moment, un autre homme le tue froidement avant lui. Malgré tout Okamoto arrive à empocher son argent en faisant croire que c'est lui qui a bien tué le chef.
Pour éviter tous problèmes il s'enfuit sur son île natale. Là-bas il rencontre Sawada le mystérieux meurtrier qui l'avait devancé dans son affaire et contre toute attente, il découvre qu'il s'agit en fait de son meilleur ami d'enfance.
Ils évoqueront ensemble leurs vieux souvenirs et prendront du bon temps, malheureusement les yakuzas et les triades sont à leur poursuite. Okamoto propose donc à Sawada qu'ils reprennent du service afin de pouvoir offrir des vaccins aux pays défavorisés.
Comme vous pouvez le constater, ce second volet de la trilogie "Dead or alive" n'a rien à voir avec son antérieur. Il était d'ailleurs impossible d'imaginer une suite en vue de la conclusion du premier volet. Néanmoins suite au succès sans précédent du premier volume, les producteurs ont demandés à Miike de fournir une séquelle, chose qu'il accepte à la condition qu'il soit libre de faire ce qu'il veut. En résulte donc ce deuxième épisode.
Le seul élément restant est tout simplement les deux acteurs Riki Takeuchi et Sho Aikawa mais ici dans un rôle complètement différent. En effet, il s'agit de deux grands amis d'enfance qui vont se redécouvrir et repenser à leur enfance. D'une manière très poétique et sentimentale, Miike change radicalement de ton, totalement en marge de la plupart de ses autres films, on est d'ailleurs ici très proche de son fameux film : "Bird people of china" du même scénariste ce qui n'est pas anodin.
Le choix de faire passer la majorité de l'action dans l'île est également intéressant et prouve bien ce détachement profond entre la dure réalité de la rue, et la tranquillité de la campagne. Les deux hommes rejouent à leur jeux d'enfance, ils reprennent goût à la vie et redeviennent tout simplement enfants. Il est évident de mettre en parallèle le film "Sonatine" de Kitano où le film de Miike en prend le thème majeur.
On saluera les très bonnes prestations des deux acteurs principaux qui sont bien loin de leur image stéréotypé, surtout en ce qui concerne Riki Takeuchi où pour une fois on le verra sourire et être touchant. Une belle performance des deux hommes en somme.
Tsukamoto joue également le rôle du magicien et on se tord de rire, tellement sa performance est drole !
La scène du spectacle est très bien représentative de l'ensemble du métrage puisque alternant deux visions.
Tout d'abord le bonheur et la poésie, ce fameux retour en enfance symbolisé par le spectacle fait aux enfants par nos deux compères, et l'ultra violence et la mort symbolisé par la mise en parallèle avec une descente méchante de yakuzas et triades se finissant dans un bain de sang. Car Miike reste Miike et propose comme à son accoutumé quelques idées complètement folles.
La bande de tueur qui se communique que par SMS ainsi que pour la victime est une idée complètement timbré mais hautement jouissive. Tout comme la fin du métrage avec les deux hommes qui se sont pris pleins de balles mais qui vivent toujours, repartant sur l'île et se demandant bien pourquoi la plupart des gens leur demande s'ils vont bien en vue de leurs vêtements ensanglantés !
Malgré tout "Dead or alive 2" est loin d'être un film violent et se repose essentiellement sur cette nostalgie qui nous anime tous implicitement d'ailleurs. C'est en ce sens que cet épisode est souvent considéré comme un film d'auteur étant donné la forte connotation de symbolisme qui émane tout le long de la bobine. Il suffit de voir les deux protagonistes avec leurs ailes d'ange qui leur poussent au dos vers la fin du métrage.
En bref ce second épisode de la trilogie "Dead or alive" s'avère au final d'une grande beauté, très loin des débordements outranciers habituelles de Miike qui prouve à tous ces détracteurs qu'il sait faire du cinéma, et faire naître de l'émotion.
A ce titre la fin du film est touchante et pourrait vous faire couler une petite larme, eh oui un film de Miike qui fait pleurer, ça existe, en voici la preuve.