Bye Bye Man - the

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Elliot, sa petite amie Sasha et leur ami John s'installent dans une maison abandonnée près de leur campus et libèrent par inadvertance une entité surnaturelle, le « Bye Bye Man ». La principale particularité de cette créature diabolique accompagnée d’un chien aussi patibulaire que le Cerbère des enfers (mais sans les trois têtes !), est de hanter ceux qui prononcent son nom et de leur donner des visions les menant à la folie, au suicide ou à une mort certaine. Le seul moyen d'échapper à la malédiction semble être le suivant : ne pas le dire, ne pas y penser…

BYE BYE MAN - THE | BYE BYE MAN - THE | 2017

Il est clair qu’en lisant ce pitch, on pense tout de suite au "Candyman", film à succès de Bernard Rose de 1992 ! Toutefois, contrairement à son illustre prédécesseur, The Bye Bye man ne commence jamais réellement. Pourtant, l’idée de départ était plutôt originale, avec ces jeunes qui se font prendre à leur propre jeu lorsqu'ils appellent involontairement une entité malfaisante puisqu'ici, c'est vraiment de la malchance dont il s’agit car une fois le nom en tête, il n'y a aucune possibilité d'y échapper puisque le « Bye Bye Man » s'introduit comme ça dans l'esprit des gens, leur prodigue des hallucinations pour les mettre en danger ou leur faire commettre l'irréparable. Avec ça, on se dit qu'il y a moyen de faire un film correct, pas trop original certes, mais correct. D'ailleurs, les premiers instants témoignent d'un certain potentiel avec une ambiance mystérieuse, des premières apparitions qui fonctionnent plutôt bien, une créature, tout comme les décors de la maison, qui a de la gueule et une scène d’introduction à base de flashbacks plutôt réussie. Et puis, tout va aller de travers à partir de la sempiternelle séance de spiritisme amenée de la manière la plus rapide qui soit. En effet, Elliott, Sasha et John viennent à peine d’arriver qu’ils se font comme nouvelle amie la seule fille du campus qui soit medium ! Et bim, on fait une soirée alcoolisée et après on va invoquer les esprits parce qu'on n’a peur de rien quand on est cool !

Et à partir de là, le « Bye Bye Man » va tout de suite embrouiller le trio d'étudiants en les manipulant à coups de visions terrifiantes du style « ma petite amie me trompe avec mon meilleur pote et vice versa » pour leur monter la tête entre eux ! Une vraie « gossip girl » le « Bye Bye man » en fait ! Il faut dire qu’en dehors de ça, il n’a pas grand-chose à faire. Donc, il va se déplacer en train imaginaire, se balader dans les librairies, jouer avec son chien dans toutes les pièces secrètes de la maison, se faire les griffes sur les murets du jardin avec des bruits assez atroces pour les oreilles, quand il ne laisse pas traîner des pièces de monnaie un peu partout ou qu’il ne poste pas une vidéo Snapchat imaginaire ! Il est aussi grave à la mode le « Bye Bye Man » !

Et nos héros dans tout ça ? Il va bien falloir qu’à un moment ou un autre, ils agissent ! De ce côté-là, il n’y a pas trop de mouvements il faut dire. Le principal protagoniste est un grand calme qui répète constamment le nom qu'il ne faut pas dire, donc il est aussi un peu crétin sur les bords et pense que la clé du mystère réside dans une table de nuit ! Il va toutefois mener une pseudo enquête tout au long du film avant de se rendre compte qu'il existe peut-être une solution à toute cette affaire. En guise d’aides, il croisera sur sa route, Carrie-Anne Moss et Faye Dunaway débarquant comme un cheveu sur la soupe mais venues surtout ici pour arrondir les fins de mois ! Pourtant, le pire sera cette fin assez pitoyable qui pourrait amener une suite. Mais là, on dira : « Non merci ! Une fois, ça va, deux fois, bonjour les dégâts » !

Côté acteurs, Douglas Smith ("Antiviral", "Percy Jackson : la mer des monstres", "Ouija", "Terminator Genisys"), Lucien Laviscount (la série "Scream Queens") et Cressida Bonas (connue uniquement pour être l’ex du prince Harry et avoir un nom à la hauteur de son physique !) font leur job sans être transcendants et ce ne sont pas les vieilles rombières que sont Carrie-Anne Moss ("Fido", la trilogie "Matrix") et surtout Faye Dunaway ("Supergirl") qui vont remonter le niveau et mener le métrage jusqu’aux Oscars ! Pour les Razzie Awards, en revanche, il y a du potentiel ! On retiendra tout de même la présence de Doug Jones dans le rôle du « Bye Bye man ». Cet acteur est en effet un habitué des rôles nécessitant un lourd travail de maquillage ou un costume inconfortable alors que physiquement, il n’est pas si repoussant que cela ! Il a ainsi campé de nombreux personnages importants sans que son visage n'apparaisse à l'écran (le faune dans "Le labyrinthe de Pan", le Surfeur d'Argent dans "Les 4 Fantastiques et le Surfeur d'Argent", Abe Sapien le compagnon de "Hellboy"…), ce qui explique qu'il soit peu connu du grand public.

Ainsi, s’il était sorti avant tous les autres métrages auxquels il ressemble, The Bye Bye man aurait pu être bien et nous convaincre beaucoup plus. Mais là, il aura du mal à séduire les vrais amateurs de films d’horreur et devrait contenter uniquement les adolescents qui n’auraient pas vu les classiques du genre. Ce qui semble plutôt bien tomber puisqu’ils sont certainement le public visé ! Pour les plus affutés, ce métrage de Stacy Title (le très bon "L’ultime souper" et le très moyen "Hood of horror") et scénarisé par Jonathan Penner (à la base un acteur vu dans "Amityville 6" et dans l’émission américaine « Survivor » !) n’est finalement qu'un succédané de "Candyman" auquel il n'arrive même pas à la cheville. Tout dans ce film sonne comme du déjà-vu maintes fois et celui-ci commence à tourner en rond dès le premier quart d’heure. C'est dommage car l'idée aurait pu être bonne mais elle se trouve carrément mal exploitée à l'écran. Par ailleurs, le croque-mitaine au look sympathique n'est que très peu visible, tout comme son canidé très mal fait, au même titre que l'ensemble des CGI, assez médiocres il faut bien l'avouer. Je m'en vais donc de ce pas visionner de nouveau le métrage de Bernard Rose, autrement plus flippant, mieux fait, joué avec des acteurs plus convaincants et surtout, avec un scénario beaucoup moins prévisible !

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Note
2
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Vincent Duménil