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Body snatchers | Body snatchers | 1993
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Body snatchers | Body snatchers | 1993
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Body snatchers

Body snatchers

Marti Malone se rend avec son père, sa belle-mère et son petit frère Andy dans une base militaire en Alabama. Le père de Marti, chimiste de profession, doit faire des tests sur les produits toxiques entreposés dans la base. Après avoir fait connaissance avec Jenn, la fille du commandant, et Tim, un pilote d'hélicoptère, Marti se rend compte que quelque chose de bizarre se déroule à la base, parmi les résidents. Son petit frère ne cesse de répéter que ce n'est plus sa mère qui vit dans leur maison et certains voisins sont emmenés de force par la police militaire durant la nuit...

Body snatchers | Body snatchers | 1993

L'AVIS :

Il est assez étonnant de retrouver Abel Ferrara aux commandes de "Body Snatchers" en 1993. Après "The King of New York" et "Bad Lieutenant", l'enfant terrible d'Hollywood se voit confier un projet qu'on pourrait presque qualifier d'anecdotique au sein de sa filmographie si controversée. Sous l'égide de la Warner, Ferrara se voit donc confier la mission de mettre en scène une nouvelle adaptation du roman de Jack Finney, L'invasion des Profanateurs. Un roman de science-fiction paru en 1955 et qui a déjà fait l'objet de deux adaptations cinématographiques : une en 1956 avec "L'invasion des Profanateurs de Sépultures" de Don Siegel et une en 1978 avec "L'invasion des Profanateurs" de Philip Kaufman. 15 ans plus tard, voici donc "Body Snatchers".

On pensait que Ferrara allait peut-être vouloir en faire encore plus que ses deux prédécesseurs dans le domaine du spectaculaire mais en fait, pas du tout. Ce qui frappe avant tout quand on visionne le film, c'est son aspect immédiat, son efficacité, sans jamais en faire trop. Bien conscient que les amateurs de cinéma fantastique connaissent déjà l'histoire et les deux films précédents, Ferrara ne s’embarrasse pas d'effets superflus ou d'effets de style imposants. Avec une mise en scène sobre et une durée de 87 minutes et des poussières, Body Snatchers est un petit modèle de série B 90's, concise, sans temps morts. Avec pour cadre de l'action l'enceinte d'une base militaire, le réalisateur place ses protagonistes principaux dans une enclave déjà un peu anxiogène, la liberté de déplacement étant soumise à des règles strictes et à l'autorité militaire. La jeune adolescente Marti, interprétée par la ravissante Gabrielle Anwar (j'ai été voir le film trois fois au cinéma à l'époque rien que pour elle), est une ado comme les autres : elle doit gérer une situation familiale difficile, avec un père souvent absent (Terry Kinney), une belle-mère qu'elle n'apprécie pas trop (Meg Tilly) et un petit frère qui réclame de l'attention (Reilly Murphy).

Ballottée de ville en ville de part le travail de son paternel, elle n'a que peu d'occasion de se poser ou d'avoir des amis. Par petites touches, Ferrara place des indices sur ce qui attend la jeune fille et sur ce qui se passe dans la base : que contiennent ses sacs poubelles que les habitants apportent aux éboueurs chaque matin ? Pourquoi la police militaire vient embarquer avec force des militaires de chez eux, sans que le reste de leur famille ne tente d'intervenir ? A quoi servent ces curieux cocons que lesdits militaires extraient du lac avoisinant ? Pourquoi le petit Andy est persuadé que sa mère n'est pas sa "vraie" mère, après avoir vu le corps de cette dernière se décomposer sous ses yeux, alors qu'elle est bien là, devant lui ? Bien sûr, si vous connaissez le roman de Finney ou si vous avez vu les films de 1956 et 1978, vous savez à quoi vous attendre au final. Le remplacement des militaires et de leurs familles par des extra-terrestres ayant pris leurs exactes apparences est bien présent dans Body Snatchers, comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs ? Cette transformation a lieu durant le sommeil des futures victimes, à l'aide des fameux cocons que les militaires ayant déjà subit un remplacement mettent discrètement sous les lits ou dans des endroits propices au repos chez les nouveaux arrivants. La scène de la baignoire, avec Marti qui sombre dans le sommeil, met bien en avant le processus, peu ragoutant il faut bien l'avouer, avec ces espèces de filaments qui rentrent dans le nez, la bouche de la victime et qui pompent son énergie pour recréer un clone parfait. Une fois le processus terminé, le clone n'a plus qu'à mettre les résidus poussiéreux de son hôte dans un sac poubelle ! Heureusement, si vous vous réveillez au cours du processus, celui-ci est stoppé. Ce sera le cas avec Marti, heureusement.

Plus on avance dans le film, plus le réalisateur joue avec la paranoïa et nous fait douter, ne sachant plus vraiment si on est en présence d'un humain ou de son clone. Le fameux cri d'alerte des clones pour avertir leurs semblables de la présence d'un humain est aussi de la partie et n'a pas à rougir avec ses prédécesseurs, surtout quand c'est Meg Tilly qui le scande, avec force et détermination ! Franchement, pour un simple produit de commande, Abel Ferrara a fait du très bon boulot et Body Snatchers est un vrai plaisir de fantasticophile, cette nouvelle vision venant à nouveau le confirmer en ce qui me concerne ! Le film est parfois mal aimé mais il mérite bien mieux que la relative indifférence dans lequel il est enfermé. Une quatrième adaptation verra le jour en 2007 sous le titre Invasion, avec Daniel Craig et Nicole Kidman.

Body snatchers | Body snatchers | 1993
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Bande-annonce
Note
4
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Stéphane Erbisti