Affiche française
BLACK CHRISTMAS 1974 | BLACK CHRISTMAS | 1974
Affiche originale
BLACK CHRISTMAS 1974 | BLACK CHRISTMAS | 1974
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oui
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Black christmas 1974

Black christmas

Lors des fêtes de Noël, un mystérieux individu passe des appels téléphoniques obscènes à des étudiantes. Cette "plaisanterie" ne s'arrête pas là car très vite, ce même individu sème la mort au sein du pensionnat de ces demoiselles.

BLACK CHRISTMAS 1974 | BLACK CHRISTMAS | 1974

Croire que le slasher movie est né avec l'"Halloween, la nuit des masques" est un raccourci que l'on retrouve souvent sous la plume des commentateurs. Or, il existe deux films véritablement fondateurs du genre: l'italien "La baie sanglante" et dans le cas qui nous intéresse ce "Black Christmas 1974" qui ouvrira une voie royale au film de Carpenter mais aussi au thriller psychologique, "Terreur sur la ligne" de Jess Walton. Le regretté Bob Clark ("Le mort-vivant") combine plusieurs éléments sans se laisser enfermer dans un genre bien particulier. Ainsi, malgré la tension qui se fait sentir dès le départ et ce sentiment d'insécurité qui plane sans cesse, on se retrouve face à des personnages truculents et au caractère bien trempé. On a ainsi une gérante de la fraternité, plus occupée à camoufler son alcoolisme (Mme Mac) ou encore Barbara (une Margot Kidder des grands jours totalement fantasque, qui montre qu'elle est bien une des égéries du cinéma fantastique des années 70: "Soeurs de sang", "Amityville la maison du diable", "Superman").

Encore plus que Michael Myers, le tueur de "Black Christmas" apparaît fantômatique. Nous ne voyons de lui que ses mains ou un oeil. Tout le reste de sa personne reste suggéré et même jusqu'à la conclusion du film, le spectateur reste sur sa faim en ce qui concerne son identité. Une fois la police repartie des lieux des meurtres, on continue à ressentir une présence malfaisante.
Ce tueur pourrait alors représenter la forme physique d'une Amérique puritaine anti-avortement. Ce thème alors sensible charpente le corps de l'intrigue. L'une des jeunes filles qui se retrouve enceinte, envisage alors de se faire avorter au grand désespoir de son petit ami. Ce thème est renforcé par les appels téléphoniques où les obscénités sont finalement remplacées par des allusions à un infanticide (réel ou supposé ? L'énigme reste entière).

Bob Clark privilégie résolument l'ambiance au détriment des effets chocs (se détachera un meurtre avec une licorne). Ce qui décevra les amateurs de meurtres sanguinolents et marqués par une grande violence. Car on baigne plutôt ici dans une ambiance fantastique. La maison des jeunes pensionnaires, qui est un bâtiment anodin, devient sous le regard de Clark, une demeure biscornue et inquiétante. Le grenier devenant la métaphore des secrets cachés et inavouables de toute une société, et où le tueur installe quelques-unes de ses victimes, de manière très organisée. Ce métrage dépasse donc le stade du simple film de psycho-killer,"Black Christmas" fait alors office de film de transition et de passage de témoin entre une période propice au gothique (la Hammer) et une ère plus moderne. Ce film aura un impact si fort qu'il impressionnera le jeune John Carpenter, que ce dernier reprendra les grandes lignes pour "Halloween, la nuit des masques".

Du côté des forces de police totalement dépassées par les événements, nous retrouvons l'acteur John Saxon ("Les griffes de la nuit", "Ténèbres") qui y incarne l'enquêteur, un rôle qu'il ne doit qu'à la désaffection d' Edmond O'Brien ("Le voyage fantastique") alors malade. Bien que pouvant surprendre par son approche très suggestive, ce slasher, mérite largement la très bonne réputation dont il fait l'objet. Un film culte et une véritable leçon de cinéma, où chaque recoin de la maison devient anxiogène.

BLACK CHRISTMAS 1974 | BLACK CHRISTMAS | 1974
BLACK CHRISTMAS 1974 | BLACK CHRISTMAS | 1974
BLACK CHRISTMAS 1974 | BLACK CHRISTMAS | 1974

* A noter que l'actrice Andrea Martin qui y interprète le rôle de Phyllis, fera un clin d'oeil au film original en jouant dans le remake orchestré par Glen Morgan, le rôle de Madame Mac.

Note
5
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Gérald Giacomini