Affiche française
FROZEN | FROZEN | 2010
Affiche originale
FROZEN | FROZEN | 2010
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oui

Frozen

Frozen

En Nouvelle-Angleterre, au nord des États-Unis, Dan, sa petite amie Parker et son meilleur ami Joe, trois jeunes snowboarders partis surfer le week-end, essaient de trouver un moyen pour prendre un télésiège à moindre frais, faute d'une somme d'argent suffisante. Ils arrivent finalement à soudoyer l'employé de la station de ski pour faire une ultime descente. Ce dernier dont c'est la fin du service transmet ses instructions à son collègue qui, ne comprenant pas très bien et pensant que plus personne ne va en haut des pistes, arrête le télésiège en pleine course. Quand ils voient que les lumières de la station s'éteignent et que la nuit tombe, nos trois jeunes sont face à un choix crucial : quitter le remonte-pente ou bien mourir gelés sur place ! Que vont-ils faire ?

FROZEN | FROZEN | 2010

"Quand te reverrai-je pays merveilleux ? Où ceux qui s'aiment, vivent à deux", chantonnait, (afin d'éviter l'hypothermie) le Jean-Claude Dusse de "Les bronzés font du ski" sur son télésiège à 50 pieds au-dessus des pistes. Eh bien c'est à peu de choses près l'expérience que vont vivre Dan (Kevin Zegers, vu dans "Dawn of the dead" de 2004 et la série des "Airbud" !), sa copine Parker (Emma Bell, "Hatchet 2" et la série "Walking dead") et son meilleur ami Joe (Shawn Ashmore, "X-men", "Les ruines") lors d'une belle journée hivernale dans une station de ski de la Nouvelle-Angleterre s'apprêtant à fermer ses pistes pour la semaine pour cause d'intempéries. Oubliés sur le remonte-pente arrêté dans les airs par un des membres du personnel de bonne foi mais pas très consciencieux, nos jeunes snowboarders réaliseront qu'ils devront alors agir rapidement afin de ne pas mourir congelés, mais le froid est-il leur seul ennemi ?

Voici en substance le pitch de Frozen, sorte de huis-clos à ciel ouvert qui se contente du strict minimum pour planter son décor. En effet, un télésiège, trois personnages et des montagnes immaculées à perte de vue, voilà ce à quoi se résume le décorum du thriller montagnard du père Green. A l'instar de "Open water", "Dérive mortelle" et "Buried", films à micro budget jouant avec les peurs les plus primaires de ses spectateurs, Frozen prend le pari de mettre ses protagonistes dans une situation embarrassante (ici un télésiège) nous faisant nous demander ce que l'on ferait en pareille situation ! Ainsi, rien n'épargnera nos jeunes aventuriers : fermeture à la semaine de la station pour cause de mauvais temps, tombée de la nuit, vertige, tempête, froid glacial, solitude, obscurité, perte de la notion de temps et pour couronner le tout, l'incident se produit un dimanche ! Mais est-ce que ça marche ?

Eh bien disons que durant les 45 premières minutes "oui". Après une introduction rapide sans chichi et scénette superflue, très vite les péripéties s'enchaînent de manière très fluide et sont très bien amenées. Mais ce qui fonctionne avant tout, c'est la crédibilité des personnages, habilement interprétés par l'ensemble de la distribution. Ils sont tellement convaincants que l'on s'interroge sur ce que l'on ferait à leur place, tout en se demandant s'ils vont survivre dans cet environnement hostile. Bref, le jeu des acteurs crée une véritable empathie. De plus, la production ne mise pas entièrement sur les effets chocs afin de toucher les cordes sensibles mais sur des faits brefs, sinon carrément suggérés. Ainsi, le véritable malaise prend place à bord du remonte-pente, alors que nos protagonistes s'escriment à trouver une solution à leur problème qui va devenir par la suite une véritable tragédie...

Toutefois, les quarante-cinq premières minutes passées, l'ennui commence à nous gagner. Pourquoi ? Tout simplement parce que le métrage tourne en rond, certaines scènes se répètent et surtout, les scénaristes en manque d'inspiration, nous collent des dialogues larmoyants dispensables. Le pire : des causeries nauséabondes à bord du télésiège, surtout quand vient le temps des réminiscences sur l'enfance et l'adolescence, ça dure bien dix bonnes minutes et n'apporte pas grand-chose à l'histoire si ce n'est nous faire perdre du temps !

Puis après c'est l'avalanche de lieux communs et d'incohérences scénaristiques. En effet, le télésiège ne semble pas si haut que cela et si l'on regarde attentivement à différents moments, on a l'impression qu'un bon saut de 6 mètres maximum sur la neige fraîche est envisageable, mais bon... Alors en supposant qu'en sautant on risque de se casser un membre, OK, on va accepter ce postulat, pourquoi aucun des trois compères ne fabrique une sorte de corde épaisse faite avec tous les habits attachés un à un afin de descendre sans risque ? Par ailleurs, la station ne pourrait fermer pour des raisons de mauvais temps pendant une semaine ! D'une part le lendemain, il fait un temps splendide et le ciel est radieux mais d'autre part, une telle fermeture serait le risque d'un véritable manque à gagner que très peu de stations prendraient. Et puis alors le coup des loups est vraiment peu crédible : ceux-ci ayant à la base une peur viscérale de l'homme, ils se déplacent rarement en meute et si c'est le cas, ils le font dans un territoire bien circonscrit tel un parc protégé ! La bande-son n'y échappe pas non plus, elle qui au début se voulait économe en venant seconder les différents stades par lesquels les personnages passent au cours de leurs épreuves, devient peu à peu pompeuse et ne semble plus coller à certaines situations vues à l'écran (cf. la scène où Parker doit uriner dans sa jambière devenant quasi ridicule à cause d'un score mal à propos).

Tourné façon "Open water" mais sur un télésiège, Frozen semblait constituer une entreprise risquée voire sur une pente neigeuse ou sur un terrain glissant. C'est vrai ça, comment on allait tenir 1h30 avec cette idée de scénario aussi réductrice ? Pourtant, les 45 premières minutes sont vraiment pas mal : les personnages sont bien présentés et l'on peut facilement s'identifier aux acteurs. Le décor est également bien planté, comme un bâton de ski, mais la suite s'enlise dans des profondeurs glacières, car des dialogues insipides ou encore des situations répétitives voire absurdes viennent rendre le film ennuyeux et l'on se dit que seule une avalanche nous serait salutaire. Bref, ça devient trop mou du genou (enfin pas pour un des personnages qui saute du télésiège…et se les brise, les genoux !). Et l'on aurait préféré un final légèrement plus percutant pour finir en beauté. Frozen est donc un produit moyen à consommer un soir d'hiver comme ça au coin du feu avec un bon grog…

FROZEN | FROZEN | 2010
FROZEN | FROZEN | 2010
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En savoir plus :

Chanteur dans un groupe de métal (la chanson "Among the dogs" du métrage c'est lui !), comique sur scène et ayant débuté sa carrière au cinéma ou la ponctuant de quelques caméos croustillants (il interprète ici l'un des patrons du télésiège), Adam Green fait également jouer ici des petits rôles à ses potes Joel Moore ("Avatar") et Kane Hodder (Jason Voorhees c'était lui !) et a donné des noms et/ou prénoms de proches à certains protagonistes comme Joe Lynch et Dave Parker.

Note
3
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Vincent Duménil