X-men : le commencement

X-men : first class

Le film commence dans les camps de concentration. Là, Erik Lehnsherr, un jeune enfant juif aux pouvoirs étonnants, assiste au meurtre de sa mère et passe son enfance dans le laboratoire expérimental du savant nazi Sebastian Shaw, où il rumine sa vengeance. De son côté, Charles Xavier, un jeune mutant fortuné vivant seul dans un manoir, recueille celle qui sera sa meilleure amie, l'étonnante et surtout métamorphe Mystique. Charles Xavier travaille sur une thèse à Oxford au moment où le FBI le contacte par l'entremise de Moira MacTaggert laquelle a découvert lors d'une mission secrète, l'existence de mutants menaçant la sécurité mondiale et cela en pleine guerre froide entre les Etats-Unis et l'URSS. Sebastian Shaw, à l'aide d'une équipe aux pouvoirs dévastateurs (le Hellfire Club ou Club des damnés), est en effet résolu à provoquer un troisième conflit mondial pour que les mutants prennent le pouvoir et dominent les hommes. Mais c'est sans compter sur Charles Xavier et Erik Lensherr (alias les futurs Professeur X et Magnéto) qui vont alors s'associer pour l'en empêcher en recrutant des adolescents aux facultés diverses par le biais du Cerebro, appareil technologique amplifiant les ondes cérébrales émises par Xavier, télépathe expérimenté…

X-MEN : LE COMMENCEMENT | X-MEN : FIRST CLASS | 2011

Si on veut être honnête, la saga des X-Men a connu des ratés, malgré un assez bon début (enfin pas trop pour les fans de la première heure…), ce qui en a fait l'une des franchises les plus inégales et sur le déclin. Aussi, quand on apprit l'année dernière que Matthew Vaughn allait en réaliser le reboot, on pouvait se montrer assez ravi. En effet, le cinéaste anglais a réalisé de superbes films : l'excellent polar "Layer cake" et surtout le formidable "Kick Ass" adaptation du Comic Book éponyme. Il allait donc pouvoir réhabiliter la légende des X-Men, mais entre vouloir et pouvoir, il y a une grande différence. Verdict ?

Eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que X-Men : le commencement se veut radicalement différent de ses prédécesseurs dans son traitement. Produit entre autres par Brian Singer, le film nous apprend pas mal de trucs sur les origines des personnages et sur l'univers des X-Men et si vous n'êtes pas un spécialiste de la guerre froide et de la crise des missiles cubains de 1962, là encore vous apprendrez des choses. Effectivement l'histoire s'inscrit dans un contexte historique tendu entre les deux grands blocs que sont les USA et l'URSS. Shaw le machiavélique a pour plan de soutenir la crise des missiles de Cuba et faire en sorte qu'Américains et Russes ouvrent le feu les uns sur les autres, ce qui déclencherait une guerre nucléaire causant la perte de l'humanité et permettrait aux mutants de s'emparer du monde, rien que ça !

Ainsi, cet opus propose une ambiance rétro sympathique (l'action se situant dans les sixties sous JFK), les références à James Bond sont légions (le flegme britannique de Xavier, la classe d'Erik rappelant Sean Connery…jeune, les décors et Sebastian Shaw en méchant très dandy) et surtout il est proposé aux spectateurs un scenario original prenant de grandes libertés par rapport aux Comics (on nous présente ici un Charles Xavier totalement différent de celui que l'on a vu précédemment : il est plus amusant, énergique, assez orgueilleux et légèrement séducteur !) tout en s'inscrivant dans la continuité des autres films de la saga et en apportant moult détails supplémentaires intéressants (on en apprendra un peu plus sur : Mystique, l'existence du Club des damnés, la venue de nouveaux personnages récurrents comme le Hurleur…). On retrouve également dans ce film pas mal de clins d'œil aux autres opus dont un sur Wolverine pas piqué des vers, mais très réussi…
Cela dit, les puristes risquent d'être déçus car il y a une légère incohérence entre ce film et "X-Men Origins : Wolverine", puisque dans ce dernier, on peut y voir un Professeur X assez âgé et chauve pouvant encore marcher tandis que dans X-Men : le commencement, Charles Xavier est jeune et a encore ses cheveux mais connaît également des problèmes de mobilité vers la fin du long-métrage !

Mais tout cela ne serait rien sans les deux personnages principaux (Xavier et Magnéto) campés magistralement par James McAvoy et Michael Fassbender qui prennent admirablement la relève de Ian McKellen et Patrick Stewart. Il est vrai qu'au début c'est assez dérangeant de découvrir de nouveaux visages pour nos héros connus mais leur très bon jeu d'acteur et surtout l'excellent développement de ces deux personnages éclipsent tout malentendu (voire aussi tout le reste du casting, mais bon…) pour en faire finalement des protagonistes très attachants. La genèse de la lutte Xavier/Magnéto est très bien menée, les deux découvrant leur pouvoir mais prenant petit à petit des trajectoires différentes car n'étant pas animés par les mêmes motivations. Il faut avouer que voir Xavier draguer des gonzesses est assez bluffant, mais crédible ! Cela étant, l'intrigue se concentrant sur Magnéto est tout simplement la meilleure du métrage et fait de lui le véritable héros du film. Michael Fassbender crève littéralement l'écran et fait vivre son personnage de manière émouvante en donnant toute son ampleur au mot "vengeance". Il faut notamment voir la scène dans le restaurant en Argentine, très "Tarantinesque" !

Pour ce qui est des effets spéciaux, ceux-ci, à deux, trois exceptions près, sont la plupart du temps très bien réussis. Mention spéciale toutefois au maquillage de Hank/le Fauve, en un mot : magnifique !

Reste cependant quelques hics et ce, concernant surtout les seconds rôles. Il faut dire qu'à part Xavier, Magnéto et, dans une moindre mesure, Sebastian Shaw (impeccable en élégant agitateur mais ancien nazi) et Mystique (irréprochable en ado hésitante qui se cherche), le reste est à pleurer tellement ils sont transparents, aussi bien chez les super-vilains, que chez les super-héros (zéros ?). Ils sont quasi tous interchangeables ! C'est bien simple, Azazel - qui est le plus charismatique des méchants, c'est dire ! - ne parle jamais et est d'une platitude affligeante (il a fallu que je regarde le casting pour voir qu'il s'agissait de Jason Flemyng !), Havok (censé être le frère ainé de Cyclope) et le Hurleur sont insupportables, Miss Frost est une ravissante potiche et que dire de la ridicule libellule digne de la fée clochette de "Peter Pan", fille de Lenny Kravitz à la ville !? Ajoutons à cela certaines scènes dispensables (celles de la salle d'entrainement située dans un bunker sous le manoir de Xavier) et votre enthousiasme, tout comme le mien, pourrait être vite douché !

Malgré tout, X-Men : le commencement constitue un assez bon divertissement, ancré dans l'Histoire des années soixante, à l'ambiance très "James Bondienne" et dont les décors sont habilement restitués. Il tire également son épingle du jeu dans les scènes humoristiques où Matthew Vaughn est beaucoup plus à l'aise (cf. celle où Xavier drague des demoiselles et celle où Wolverine apparaît et encore vous avez loupé une scène censurée mais actuellement visible sur le Net lors de laquelle Erik est transformé en travesti par Xavier l'espace de quelques secondes, savoureux !) et certaines plus dramatiques, celles relatives à l'enfance des principaux protagonistes en tête. Le film doit également son succès à une cadence efficace (il y a très peu de temps morts), des effets spéciaux honorables et une excellente distribution en ce qui concerne les premiers rôles. Grosse satisfaction : Michael Fassbender, complètement "habité". Toutefois, et c'est là que le bât blesse, les personnages secondaires sont très peu exploités voire hyper mièvres, ce qui, avouons-le, décevra les aficionados des Comics originaux. Il constitue néanmoins un bon blockbuster estival et certainement le meilleur épisode de la saga, alors ne boudez pas votre plaisir !

X-MEN : LE COMMENCEMENT | X-MEN : FIRST CLASS | 2011
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Note
4
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Vincent Duménil