Halloween kills

Halloween kills

Laurie Strode est conduite à l’hôpital d’Haddonfield. Pendant ce temps, les pompiers tentent d’arrêter le feu de sa demeure, lorsque Michael Myers qui a survécut sors des flammes. Le massacre continue mais cette fois la population menée par Tommy Doyle va tenter de mettre un terme à sa folie sanguinaire...

Halloween kills | Halloween kills  2021

L'AVIS :

Le précédent volet de la saga, "Halloween 2018", m’avait laissé un sentiment désagréable de parfaite inutilité, se contentant de reprendre les codes et les scènes du film original de John Carpenter. L’erreur - à mon sens - étant de ne plus établir de liens familiaux entre Laurie Strode et Michael Myers. Ce qui atténue l’intérêt d’une nouvelle confrontation entre les deux protagonistes.

Le film a malgré tout connu un formidable succès au box-office en récoltant près de 255 millions de $ à travers le monde. Un succès digne d’un blockbuster ce qui est assez exceptionnel pour un slasher. D’autant plus pour ce qui était le 11ème film de la franchise. Il était inévitable qu’une suite soit mise en chantier plutôt rapidement. "Halloween kills" aurait dû sortir en octobre 2020 mais il fût décalé en raison de la pandémie du Covid 19. Un an plus tard, il arrive sur nos écrans. L’occasion de voir ce qu’il a dans le ventre.

Ce deuxième film de ce qui est annoncé comme une trilogie est clairement un film de transition. Il n’y a pas de grandes révélations à en attendre. Le scénario préfère faire la part belle au traumatisme des habitants de la ville d’Haddonfield. Ce qui est l’occasion de retrouver entre autres certains qui ont croisé la route de Michael Myers et en ont réchappé: l’infirmière Marion (Nancy Stephens présente dans "Halloween, la Nuit des Masques", "Halloween 2" et même dans "Halloween 20 ans après"), Lindsey (une des jeunes filles gardée par les baby-sitters) et Tommy Doyle (l’enfant gardé par Laurie Strode) interprété par Anthony Michael Hall ( The breakfast club, la série Dead Zone) armé de sa batte de baseball. C’est ce qui anime la rage des habitants qui est mis en avant (idée qu’on avait déjà un peu ébauché à la fin d’"Halloween 4") avec des groupes de personnes qui se mettent à la traque du tueur. Quitte évidemment à se tromper de cible. Ce qui donne certainement l’une des meilleures séquences du film lorsqu’ils pourchassent la mauvaise personne, n’écoutant ni Laurie Strode, ni sa fille, qui tentent d’arrêter la foule colérique. Avec aucuns succès, ce qui renvoie à la situation chaotique qu’a traversé récemment les États-Unis avec l’invasion du Capitole, même si tout cela a été tourné avant les faits. Mais "Halloween kills" a su capter notre époque sur ce point là. IL ne renvoie pas qu’à la partie nostalgique de son intrigue même si des références évidentes aux moments cultes du premier film sont faits. Comme lorsque l’infirmière du Dr Loomis, Marion, est attaquée par Myers, de la même manière que dans le film de John Carpenter.

Cette fois-ci, le rôle de la famille Strode, est minimisé. Le temps d’apparition de Jamie Lee Curtis étant fortement réduit, et l’on suit d’autres personnages, dont les revenantsdu premier film, en particulier Tommy Doyle, qui fait figure d’élément vengeur à tendance redneck. Cela fait basculer le film du côté du vigilante movie. Ce qui n’empêche pas que pendant ce temps, les meurtres s’enchaînent dans un débordement de violence rarement atteinte dans un film de la saga (à l’exception de la vision de Rob Zombie). David Gordon Green prend le contre-pied de son précédent «Halloween 2018» en laissant tomber le côté mystérieux du boogeyman. Michael Myers n’est plus ici The Shape, mais un tueur violent et sadique.

C’est donc un objet filmique complètement bizarre qui ne sait jamais vraiment ou il veut aller. Il faut juste le visionner comme une bisserie ou un plaisir régressif. Le film ne cherche pas vraiment à effrayer ou à créer de la tension, même si Michael Myers tue beaucoup (quelques meurtres parmi les plus atroces visuellement des Halloween). La plupart des personnages rencontrés ne servent que de chair à viande pour le couteau du tueur. Le rythme est assez curieux avec l’utilisation de flash-blacks remontant à la nuit du 31 octobre 1978, permettant d’essayer d’étoffer un peu les caractères des uns et des autres, permettant de mieux appréhender leurs doutes. Un essai louable mais il y a tellement de protagonistes que l’on ne s’attache vraiment à personne.

Si l’on doit retenir l’intérêt de cet énième épisode, c’est bien le côté sanglant de certains des meurtres. Myers agissant ici comme un prédateur jouant avec ses proies, les faisant souffrir. Un changement d’attitude surprenant et qui ne colle plus vraiment avec tout ce qui a été présenté sur son comportement, mais à ce niveau là ne cherchons pas plus de logique à cette saga. Qui chute même littéralement lors d’un dernier acte pataud et qui démontre l’absurdité de l’évolution de Michael Myers dont on finit par se demander si on pourra le tuer un jour. Peux être qu’il serait temps de basculer vraiment dans le fantastique afin de proposer un sens à tout ça. Mais je redoute que l’on reste dans le réalisme, pour la suite à venir dont on connaît déjà le titre Halloween Ends

Halloween kills | Halloween kills  2021
Halloween kills | Halloween kills  2021
Halloween kills | Halloween kills  2021
Bande-annonce
Note
3
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Gérald Giacomini