Destination finale 4

Final destination 4

Alors qu'ils assistent à une course de Nascar, Nick a un mauvais pressentiment et oblige sa copine et un couple d'amis à quitter la tribune dans laquelle ils sont. En effet, quelques instants plus tôt, le jeune homme a eu de terrifiantes visions dans lesquelles il se voyait mourir avec ses amis et l'ensemble des spectateurs dans un horrible accident de voitures, projetant des débris de véhicules sur les gens et entraînant l'éboulement de la tribune.
Persuadé que ce qu'il a vu va réellement se produire, il entraîne alors ses amis ainsi que, sans le vouloir, quelques spectateurs et un agent de sécurité hors des tribunes. Et c'est alors que le drame se produit : l'accident perçu par Nick quelques instants plus tôt survient tout à coup et décime une grande partie des occupants de la tribune dans laquelle étaient nos quatre compères.

Alors qu'ils pensaient avoir échappés de justesse à une mort atroce, Nick et ses amis vont se rendre compte que la mort n'en a pas fini avec eux : les uns après les autres, les survivants de la catastrophe vont mourir de façon inattendue et spectaculaire, comme si c'était la Mort en personne qui venait chercher ceux qui avaient osé la défier…

DESTINATION FINALE 4 | FINAL DESTINATION 4 | 2009

"Destination finale" : qui ne connait pas cette saga devenue incontournable? Quasi autant rentable et populaire que "saw", autre saga du cinéma de genre du 21ème siècle, la série des "destination finale", débutée par un certain James Wong en 2000, narre dans chacun de ses opus l'histoire d'une bande de jeune miraculés d'une catastrophe qui se battent ensuite pour déjouer les pièges que leur tend la Mort, désireuse de récupérer les victimes qui ont déjouer ses plans.
Un véritable coup de maître que réussit James Wong en 2000 avec "destination finale" : une idée et un scénario originaux (la Mort comme tueur, une intrigue efficace, un rythme très soutenu, des péripéties à gogo…) font de ce qui sera le premier pilier de la saga une grande réussite. Suivra ensuite un deuxième opus intitulé à juste titre "destination finale 2" et réalisé cette fois-ci par un certain David R. Ellis ("cellular", "des serpents dans l'avion"…) : un épisode que bon nombre de fans considèreront comme l'épisode le plus abouti et le plus spectaculaire de la série, le film débutant par un tonitruant crash autoroutier, scène qui restera dans les mémoires de beaucoup de gens cette année 2003. Puis, ce sera au tour de James Wong de revenir derrière la caméra en 2006 avec une deuxième suite au titre prévisible de "destination finale 3" : la saga commence dès cet épisode à montrer une autre face : fini le second degré et les scénarios originaux et place au spectaculaire, aux dérives sanguinolentes. Ce troisième volet divisera le public : certains regrettant l'absence de scénarios diablement ficelés tandis que d'autres se réjouiront de voir des séquences parfois bien gores.

Il faudra encore attendre 3 ans (et oui un épisode sort tous les 3 ans) pour voir arriver dans les salles obscures un nouveau volet de la saga "destination finale", le quatrième plus précisément et qui répond (pour changer) au doux nom de "destination finale 4". Réalisé par David R. Ellis, qui reprend alors la caméra pour la deuxième fois dans cette série, ce quatrième épisode apporte à son tour un nouvel élément permettant à la fameuse saga de se diversifier : l'utilisation de la 3D!
Alors, bon ou mauvais? Vraie bonne surprise ou beau gros pétard mouillé? Que vaut réellement ce nouvel épisode de la saga des "destination finale"? Décortiquons rapidement le film ensemble pour le savoir!

Là où déçoit terriblement ce nouveau volet de "destination finale", et je vais commencer par cela, c'est dans son scénario et ses personnages.
Nous sommes à nouveau face à la même histoire (certes, c'est la licence qui veut cela : on évite la big catastrophe et on essaie ensuite de déjouer la mort) mais il y a tout de même des limites pour remplir au minimum un cahier des charges. Et là, David R. Ellis ne nous surprend guère : le scénario n'apporte rien de transcendant, il suit tout simplement un fil logique et bon nombre de séquences sont prévisibles… "Destination finale 4" n'est au final qu'une succession de morts spectaculaires, un peu comme l'était déjà à certains moments le troisième opus.
Ne vous attendez donc pas à quelque chose de très original (à l'exception de certaines mises à mort réussies), vous risqueriez d'être fortement déçu : "simplicité" semble être le mot d'ordre de notre cher réalisateur qui nous sert ici, et ce n'est pas un mal pour autant (juste une alternative, peut-être plus lucrative), tous les ingrédients du pop-corn movie : du fun, de l'action, des morts spectaculaires et des dialogues simples (devrais-je même dire peu travaillés).

Les personnages aussi manquent terriblement de perspective : David R. Ellis ne prend pas suffisamment la peine de les travailler, de nous montrer leur caractères propres, et les envoie dans son film telle une boule dans un jeu de quilles. Ainsi, la psychologie des personnages n'est pas suffisamment exploitée et une quelconque empathie est difficilement possible ici… Dans ce film, ce qui compte, ce n'est pas vraiment ce que pense ou ressent le personnage mais plutôt ce qui va lui arriver. Exit l'aspect psychologico-dramatique et place à l'action, au spectaculaire : voilà ce qu'est "destination finale 4", un film qui veut en mettre plein les mirettes sans trop nous faire réfléchir! C'est un choix et je le respecte, même s'il tranche radicalement avec les premiers épisodes de la série. Un film purement pop-corn n'est pas forcément un mauvais film et le long-métrage de David R. Ellis en est un exemple indéniable.

Alors, certes les personnages semblent être de malheureux pantins et le scénario tient volontiers sur une feuille recto mais "destination finale 4" a bien d'autres atouts pour nous faire oublier ces défauts qui, dans d'autres productions, auraient pu faire sombrer le tout. En effet, là où le film se rattrape, c'est dans son rythme, son punch, son lot d'action. Explosions, accidents, éboulement, scènes flashes : on ne s'ennuie pas une seconde devant ce déluge d'effets spéciaux (certes plus ou moins réussis, certains CGI laissant parfois à désirer mais on se prend au jeu sans problème, la 3D aidant pour beaucoup), un très bon divertissement qu'est "destination finale 4"!

Par ailleurs, comme à l'accoutumée dans la saga (et c'est d'ailleurs un point fort que j'apprécie fortement dans cette série), nous aurons droit aux traditionnelles fausses pistes (on nous montre un tas d'objets manipulés par la Mort mais qui au final tout cela n'aboutit pas au "meurtre" d'un personnage, la Mort frappant finalement par surprise d'une autre façon) qui viennent agrémenter un peu ce scénario faiblard, tout comme les visions/prémonitions de Nick qui permettent à David R. Ellis de jongler entre réalité et fiction.
Enfin, le spectateur prendra plaisir à dénicher les divers clins d'œil aux autres épisodes de la saga (surtout le premier volet) malgré que cet opus en soit totalement indépendant (à l'exception d'une scène où Nick parle ouvertement des autres opus).

Pour ce qui est des effets spéciaux, même si ceux-ci sont en globalité de bonne facture, certains sont toutefois de piètre qualité. C'est le cas notamment d'images de synthèses peu réalistes (le feu dans l'accident de voitures dans la scène d'ouverture par exemple). On note également, lors de certains éboulements (la tribune au début, ou alors la chute de la baignoire due à l'effondrement du sol dans l'hôpital), des malheureux ralentis qui gâchent un peu la scène d'action mais heureusement ceux-ci sont extrêmement rares. Mis à part ces deux petits points, l'ensemble des effets spéciaux reste cependant très appréciable, ne faisons pas nos fines bouches.

Les mises à mort sont, à la manière du troisième volet de la saga, bien saignantes et enthousiasmeront les amateurs de gore. Enucléation, brûlures, décapitations, aspiration, écrasements, empalements, fortes giclées de sang et autres joyeusetés sont au programme de cet épisode très saignant. Du gore gratuit parfois, certes, mais du gore quand même! Et "destination finale 4" jouant dans la catégorie des bons gros divertissements, on ne crachera pas dessus! (alors que les dérives gores par exemple de "saw 3" étaient plutôt mal perçues, le film n'étant pas considéré comme un pop-corn movie décomplexé comme le film de David R. Ellis l'est).

Alors que la 3D a signé son grand retour dans les salles obscures en 2007 avec notamment "la légende de Beowulf" (un bon gros pétard mouillé dont la 3D n'est alors qu'en mode test…), celle-ci souffre énormément de la comparaison avec ce que l'on peut voir à ce moment dans certains parcs d'attractions et/ou parcs à thèmes où les effets sont parfois bien plus saisissants. En 2009, alors que la 3D nous laisse un peu dubitatif quant à son rendu sur écran (et derrière nos lunettes) en ce qui concerne les dessins animés ("l'âge de glace 3", "là-haut"…) dans lesquels elle apporte bien peu de frissons et de surprises, celle-ci semble vouloir s'émanciper avec le temps et nous donner quelques sensations : cet épisode de "destination finale" en est le parfait exemple.

En effet, voilà peut-être enfin le premier long-métrage (animations et films confondus) où la 3D commence à rendre et à procurer quelques frissons, même si le résultat est encore nettement perfectible. Finies les erreurs de jeunesse et les horribles modélisations dû à l'utilisation de la 3D dans "la légende de Beowulf", place à des films où les acteurs ont tout d'êtres humains (et non de personnages mi-réalité mi-dessin animé comme dans le film précédemment cité) et où certaines scènes sont particulièrement saisissantes!

Car même si la 3D montre encore des défauts flagrants (comme celui de faire parfois encore plus ressortir la qualité médiocre de certains CGI comme les feux dans la scène d'ouverture au Nascar), il faut bien avouer que celle-ci a fait de grands pas en avant, réussissant à tirer profit de certaines scènes d'action (les voitures qui nous foncent dessus, le serpent qui s'avance lentement vers nous, le tournevis qui nous saute au visage, le bouchon de champagne qui monte en l'air d'un coup sec, le joli empalement…).
Certes, certains diront que les effets ne sont pas encore assez poussés (oh les vilaines langues!), les éléments n'arrivant pas encore assez près de nos yeux (comme ce que l'on peut voir dans certains films purement 3D voire même 4D dans des parcs d'attractions), mais laissons la technologie avancer à son rythme et profitons de cet élan de bonne volonté que nous témoigne David R. Ellis.
Car, il faut bien le reconnaitre, la 3D marche bien dans ce film et procure déjà son bon petit lot de sensations! Même dans des scènes sans action, il est toujours bon d'apprécier cette sensation de relief (les bureaux en premier plan avec les personnages en background…) dans n'importe quelle séquence pour nous plonger toujours un peu plus dans l'histoire.

Au final, "destination finale 4" est ce qu'il est (n'en déplaise à certains) : un pur divertissement, un film pop-corn. Dépourvu de scénario rondement ficelé et de personnages très travaillés, le film de David R. Ellis préfère miser sur le spectaculaire, l'action et les débordements bien saignants, le tout agrémenté d'une image 3D plutôt convaincante (même si celle-ci a encore de longs chemins à parcourir…). On frissonne, on rigole et surtout on en prend parfois plein les mirettes devant certaines séquences 3D bien réalisées (même si certaines peuvent parfois être gâchées par des CGI à la limite du médiocre).
Un film qui sera certainement décrié par bon nombre de fans de la saga mais qui ravira, comme moi, les gens appréciant également de temps en temps des pop-corn movies.

DESTINATION FINALE 4 | FINAL DESTINATION 4 | 2009
DESTINATION FINALE 4 | FINAL DESTINATION 4 | 2009
DESTINATION FINALE 4 | FINAL DESTINATION 4 | 2009

On peut aimer les films dit "pop-corn", mais ce n'est pas une raison pour nous les servir avec de l'huile de foie de Morue ! Du coup, c'est dégeulasse, ça donne la gerbe et l'envie de bifler les auteurs de cette merde. Du foutage de gueule, ni plus, ni moins (plutôt plus d'ailleurs)

Note
4
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David Maurice