Justicier de minuit - le
10 to midnight
Le policier Leo Kessler, vieux routier, tente de mettre fin aux agissements d'un dangereux détraqué sexuel, qui éventre ses victimes à coups de poignard selon un rite minutieux. Faute de preuves irréfutables, le serial killer ne peut être arrêté.
La carrière de Charles Bronson tient du meilleur (le chef-d'oeuvre de western spaghetti "Il était une fois dans l'Ouest", "Le passager de la pluie") comme du pire ("Kinjite, sujets tabous", "Le messager de la mort"). C'est avec bonheur qu'on peut se permettre de classer "Le justicier de minuit" dans la première catégorie.
Jouant avec les codes du slasher US de l'époque, le vétéran Jack Lee-Thompson n'oublie pas moins de surfer sur la veine de films prônant l'autodéfense, d'où ce titre français très pompeux. On a donc droit à des scènes de meurtres réellement sadiques, n'ayant pas peur de verser parfois dans l'hémoglobine, et soutenus par une bande-son tonitruante. Une belle surprise en somme pour les amateurs du genre.
Dès le départ, le personnage et l'identité du serial killer nous est révélée. Un être a priori normal, mais dont on découvre rapidement toute la névrose et la démence dans ses actes et ses manies. Notre ami Bronson va d'ailleurs tout mettre en oeuvre pour le faire inculper, allant jusqu'à enfreindre la loi en fabriquant de fausses preuves. C'est là que le contenu du "Justicier de minuit" peut paraître idéologiquement discutable.
Mais peu importe le fond, le film nous fourni notre dose de sensations fortes, en particulier vers le final, malsain à souhait, qui tourne au bain de sang. En outre, le suspense est habilement entretenu et les relations entre Kessler et sa fille assez intéressantes.
"Le justicier de minuit" fait office d'exception dans la série des polars habituellement mous du genou du vieux flicard au costume gris. Une excellente série B, carrée et vigoureuse, à (re)découvrir.
* Film interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles.