Mockinbird

Mockinbird

Un soir dans les années 80, une famille de quatre membres, un jeune célibataire vivant toujours chez sa mère et une étudiante seule sur son campus, reçoivent sur le pas de leur porte une caméra qu’ils pensent tous avoir gagnée en participant à un concours dans un magasin. Mais d'autres colis vont leur être adressés et les instructions données seront de plus en plus claires : il leur faudra continuer de filmer s’ils veulent passer la nuit !

MOCKINBIRD | MOCKINBIRD | 2014

L'AVIS :

Mockingbird est le deuxième long-métrage de Bryan Bertino après l’angoissant et réussi "The Strangers (2008)" qui revisitait à sa sauce les codes du home invasion movie. Réalisé sous forme de found footage nous retrouvons alors bien ici l'esprit stressant et dérangent qui lui est si propre, ainsi que l’exposition de cellules familiales différentes aux prises avec un événement peu ordinaire mais dangereux pour eux. Ainsi, à travers trois récits différents et via le prisme d’une caméra, nous vivrons l'histoire à la première personne. On rencontre alors un père de famille découvrant un caméscope sur son palier accompagné d’un mot lui indiquant de filmer sans discontinuer afin de gagner dix-mille dollars. Conjointement, une jeune étudiante sur le point de commencer son année universitaire et un chômeur un peu looser vivant encore chez sa maman atypique se prêtent bien malgré eux au même type de jeu. Le problème surviendra lorsque les participants ne pourront plus éteindre la caméra et lorsqu’ils apprendront qu’ils ne peuvent pas appeler la police ! La compétition plutôt ludique au départ prendra alors un ton beaucoup plus anxiogène pour malheureusement retomber au bout de quelques minutes.

En effet, Bryan Bertino se contente d’imiter ses propres recettes du home invasion et en emprunte d’autres éculées (orage violent, coups à la porte, rires bizarres, gémissements, smileys dessinés sur les fenêtres, assaillants mystérieux, etc.) en espérant que la caméra subjective puisse sublimer l’ensemble, ce qui ne sera malheureusement jamais le cas. ! Dommage car hormis la bonne idée de départ, rien n’empêchera le long-métrage de stagner voire, par moments, de sombrer dans un ennui profond ! Et ce n’est pas le jeu des acteurs auxquels on n’arrive pas - malgré le fait de n’en connaître aucun – à s’identifier une seule seconde, qui viendra sauver ce pâle petit film d’horreur lambda !

Mockingbird s’avère donc être un found footage au scénario à l’idée de base intéressante qui souffre malencontreusement de gros problèmes de raccords et d’un rythme assez décousu avec ces trois histoires parallèles inégales qui vont inéluctablement converger ! Honnêtement, la partie avec la jeune fille est ennuyeuse au possible, celle avec le couple sans être non plus incroyable se laisse relativement suivre alors que celle avec le type célibataire est marrante car il semble être le seul à prendre tout cela avec humour mais aussi sérieusement puisqu’il suit scrupuleusement les instructions données dont notamment celle de se grimer en clown au maquillage inquiétant ! Toutefois, ce côté un peu décalé et amusant dénote complétement par rapport aux deux autres récits au ton beaucoup plus sérieux. Un sérieux qu’on avait pourtant entrevu avec une scène d’introduction lors de laquelle on visionnait, ébahi, une vidéo bien courte, mais glaçante à propos d’un précédent « jeu » du même type !

Les plus malins d’entre vous l’auront certainement deviné depuis le début : les routes de ces familles, vont forcément se croiser grâce à un plan machiavélique qui débouchera sur la dernière et sans doute une des meilleures séquences de Mockingbird avec une dernière partie bien mieux travaillée côté ambiance et une certaine originalité dans les décors de l’ultime scène (il faut aimer les ballons rouges cela dit !). Toutefois, la fin ne propose pas vraiment de conclusion claire, les dernières minutes nous mettant sur la voie d'un semblant de piste quant à l'identité du ou des mystérieux organisateurs de ce sinistre jeu, sans que l’on sache le pourquoi du comment, laissant une impression d’inachevé et de frustration. Franchement, dix minutes de plus avec un épilogue moins évasif n’auraient pas été de trop !

Mockingbird aurait ainsi pu être un bon film avec son histoire brute filmée en caméra subjective et son dernier quart d’heure vraiment anxiogène. Toutefois, s’il ne présentait pas autant de longueurs dues à certaines scènes et personnages peu intéressants car peu brossés et si la fin ne semblait pas bâclée car sujette à de multiples interprétations, il aurait pu être beaucoup mieux ! Au final, c’est moyen mais on sent qu’il y avait tout de même du potentiel ! « Frustrant » est donc le mot qui sied le mieux à ce petit film mineur comme tant d’autres avant et sûrement après lui !

LA BANDE-ANNONCE :

MOCKINBIRD | MOCKINBIRD | 2014
MOCKINBIRD | MOCKINBIRD | 2014
MOCKINBIRD | MOCKINBIRD | 2014
Note
2
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Vincent Duménil