L'AVIS:

"Séminaire" est un film scandinave (suédois plus particulièrement) nous arrivant en France par le biais de la plateforme Netflix. Teinté d’humour noir, ce slasher movie n’a pas été énormément médiatisé mais il faut toutefois lui reconnaître quelques bonnes petites choses bien que les défauts ne soient pas inexistants, loin de là même…
En route pour la critique de ce petit film sans grande prétention !

D’emblée, le scénario et la première partie de "Séminaire" nous renvoient sans hésitation au très bon "Severance" de Christopher Smith avec ce côté slasheresque/survival en pleine nature bienvenu.
Et même si ce dernier n’atteint pas la qualité du film britannique cité, il faut reconnaître que le long-métrage de Patrik Eklund possède quelques petits atouts qui vont lui permettre d’être visionné sans générer le moindre ennui. Qu’il s’agisse des dialogues un brin cul-cul par moments (oui, cela ne vole pas bien haut chez les personnages et c’est ce qui en fait notamment ce côté humoristique selon moi, le comique ne venant pas vraiment des situations mais bien du côté niais des personnages, volontairement caricaturaux et bêbêtes pour la plupart) ou des scènes de meurtres, nous suivons plutôt agréablement ce "Séminaire".

Alors oui, les personnages sont pour certains débiles à souhait et on attend de voir toute cette petite team se faire zigouiller, et plus particulièrement le leader, ce trou d’cul que l’on perçoit rapidement comme le second méchant de notre histoire et à qui l’on réservera bien évidemment quelques sévices sanglants…
Et à ce niveau, notre film suédois ne fait pas dans la dentelle et c’est bien ce que nous espérions d’un slasher movie ! Les mises à mort, violentes et saignantes (décapitation, écrasement de crâne, pendaison, empalement, coup de machette rappelant un certain Jason ou encore éventration à l’aide de l’hélice d’un zodiaque…), raviront les fantasticophiles (et pas que) venus voir le fameux bodycount de notre mystérieux tueur, histoire de s’assurer que l’un des principaux critères du cahier des charges du bon slasher movie est respecté (ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement…).
Je tiens d’ailleurs à mettre une mention spéciale à la scène où l’on recoud une plaie ouverte au niveau du crâne ! Grincement de dents garanti, même pour les habitués du genre !

Et ce qui plait également et permet au film une touche d’originalité histoire de sortir un peu des sentiers battus, c’est bien cette petite touche de gaieté et d’humour qui assure les transitions entre les meurtres et la team building. Qu’il s’agisse de raccords humoristiques (exemple : je t’assène un coup en pleine tronche et hop au lieu d’une tricette de sang je balance une grosse giclée de sauce tomate dans une assiette pour revenir dans une scène non horrifique : amusements garantis) ou de musiques symphoniques joyeuses créant le paradoxe avec l’horreur de certaines scènes horrifiques, ces petites touches humoristiques apportent un réel plus à l’ambiance et à l’originalité du métrage de Patrik Eklund.

Il est vraiment dommage qu’à côté de ces bonnes notes "Séminaire" déçoive sur bon nombre de petites choses.

Au rayon des déceptions, nous trouvons sans trop chercher le scénario. Je pense qu’à ce niveau peu me contrediront. Peu fouillé et semblant nous livrer le minimum syndical pour rapidement nous faire basculer dans un jeu du chat et de la souris, ce dernier ne brille nullement pour son originalité. Mais bon, si on s’en tient au fait que nous soyons face ici à un slasher movie (et que ce n’est pas dans ce registre du cinéma fantastique que nous avons les meilleures trouvailles en termes de scénario), nous pouvons être plus tolérants, les Vendredi 13 nous ayant par exemple conviés à bien pire en termes de scénario... Et pourtant on adore Jason et ses aventures sanglantes !
Le public veut ici un tueur et des meurtres bien sanglants et violents, non ? Il les a dans "Séminaire" !

Le scénario a bien d’autres cailloux dans la godasse, comme par exemple le fait que nous devinions bien trop rapidement l’identité du meurtrier (malgré la volonté du scénariste de vouloir nous aiguiller vers une fausse piste à laquelle on ne croit guère…). De même que l’on croit assez peu à ce contexte qui nous est posé dès l’introduction du film (des employés municipaux qui n’ont pas grand-chose de professionnels et qui parviennent à monter un projet de cette taille ? Mouais…), ce qui peut gêner la bonne immersion dans cette histoire où déjà nous peinons à nous attacher à ces personnages très caricaturaux et pas forcément de bonne compagnie pour la plupart.

Autre chose bien plus gênante en ce qui me concerne : ce côté « comédie horrifique » que l’on nous vend. Car hormis le côté con-con de certains personnages, l’aspect comique du métrage ne fonctionne pas des masses. Les gags ne sont pas très bons pour une grande partie d’entre eux et on se concentre une fois de plus sur les meurtres qui sont le principal intérêt du film. Le vrai atout en termes d’humour étant ces transitions entre scènes horrifiques et non-horrifiques dont je parlais juste avant et les quelques personnages idiots.

Et pour le côté effrayant on oubliera également : « la peur n’est pas au rendez-vous et chaque apparition de notre tueur ne fait pas du tout froid dans le dos » diront certains sur la toile. Mais souhaitions-nous réellement frissonner devant ce qui se veut être une comédie noire ? Je ne pense pas…

Mais bizarrement, malgré tous les défauts cités ci-avant, il « passe crème » ce "Séminaire". Un film plutôt sympathique au final et j’en suis ressorti plutôt satisfait, même si nous sommes bien d’accord que tout cela ne casse pas trois pattes à un canard. Mais que voulez-vous ? Le cahier des charges du slasher movie est assez bien respecté et seuls peut-être le côté humoristique pas assez étoffé et quelques maladresses du scénario pourraient être réellement reprochables pour ce genre de production sans grande prétention je le répète.
Alors ne boudons pas notre plaisir et encourageons ce cher Patrik Eklund, plus habitué aux séries télé, téléfilms et courts-métrages il est vrai, à persévérer dans le milieu du Fantastique pourquoi pas !